Agriculture

Massacre subventionné
De quel droit les abat-on en masse ?
Combien veut-on maintenir d’éleveurs en France ?
Inondations, à qui la faute ?
Les OGM à Tony
La fesse cachée des OGM
L'ADEL plante ses transgèniques
Bové versus Attali
Allez en paix pêcheurs


Massacre subventionné

Massacre subventionné

Les médias nous annoncent froidement que 8 millions de poulets vont être trucidés, après avoir abattu joyeusement veaux, vaches et cochons. En dehors du drame que constitue la perte d'une vie, les éleveurs seront dédommagés par notre argent.

Sensibilisé depuis toujours pas la cause animale, j'ai fait le choix du végétarianisme, je m'indigne donc et refuse de payer. D'autres Libertariens comme le mouvement "Libertarians for Life" dont je vous reparlerai ont réalisé le même choix.

Le massacre de ces pauvres bêtes (dont le niveau de QI et de QE dépasse largement celui de Laguillier) n'a pas troublé grand monde et c'est bien dommage, la logique de la subvention permettant le n'importe quoi a encore payé. Alors je propose une solution simple et radicale, adopter des poules, des veaux et bouffer les dispensateurs de subventions, eux au moins doivent se nourrir normalement (mis à part qu'ils seraient peut être carnivores). Quant aux éleveurs et personnels d'abattoir permettez moi de me foutre totalement de leur sort.

Voilà qui est dit et qui méritait de l'être.

Xavier COLLET, le 18 septembre 1999

Les Thénardiers du veau

vachesL’État est immoral dans le sens où ses hommes ne vivent que de la spoliation, cependant ses  thuriféraires veulent nous faire croire que les dépenses publiques profitent à tous.

Pourtant il est bien des dépenses qui ne sont autres que nuisibles et doublement immorales, des dépenses issues de notre racket et dont l’objet même nous répugne. Les exemples en sont innombrables mais je n’en citerais qu’un seul car il fait l’actualité et préoccupe une faction du mouvement Libertarien : les « Libertarians for life ».

Ce mouvement, bien représenté aux USA, est hostile à l’avortement et promeut le végétarianisme. Soit, il n’est  pas nécessaire d’être Libertarien pour prendre une telle position et on peut être Libertarien sans rejeter l’avortement et en étant carnivore.

Néanmoins seuls les Libertariens se choquent ouverte du viol des consciences que constitue la prise en charge par la sécurité sociale des avortements et le plan de sauvetage de 3,24 milliards de francs en faveur de la filière bovine. Quelle que soit notre conception nous payons pour subventionner des pratiques que nous réprouvons !!!

C’est là et je tiens à le répéter, le dire le redire et le rabâcher,  un viol des consciences que nous ne pouvons tolérer plus longtemps, en tout cas en ce qui  me concerne j’en appelle à une action.

Cette action est nécessaire et l’outrecuidance de certains viandards n’a pas de limite quand on voit la moustachue mère Thénardier aux informations TV nous exhiber ses veaux nourris sous la mère, se lamentant de la course aux profits et exigeant que le gouvernement viennent compenser au fond de nos poches la baisse du prix de la viande. Les syndicats de viandards vont dans le même sens en s’en prenant au marché et en exhortant  avec succès l’État à cacher les véritables chiffres de la contamination  pour rétablir la confiance chez ces « cons de consommateurs ». En tant que con de non consommateurs de cadavres, je me trouve suivi par une part croissante de la population  française, et en toute logique la demande s’éloignant du sanglant commerce, elle impose sa loi aux producteurs qui ne devraient avoir d’autres choix que de réorienter  leur production de manière à rééquilibrer offre et demande sur le marché de la viande de bœuf.

Cette logique échappe bien sûr aux viandards, pas question de se recycler dans le soja transgénique  (et c’est bien dommage) mais il est vrai que quand on voit la mère Thénardier la meilleure solution serait tout de même de l’abattre.

La logique du politique s’impose et puisque nous sommes sensés consentir à la dépense publique nous allons  renflouer la filière bovine. C’est là un comble pour ceux qui, par leur choix de consommation, n’ont jamais donné un centime à ces gens là !!! Il aura fallu attendre la crise de la vache folle pour que je vois mon argent servir à arroser des bougres que je ne goûte guère. Devrais je alors braquer mon boucher pour récupérer mes fonds ? La question se pose véritablement ! Dans la même logique les adversaires de l’avortement n’aurait pas tort d’aller se servir dans le coffre de la Sécu.

Alors que faire : 

        -       écrire à Fabius et à Glavany pour lui faire part de mon intention de me voir rembourser ma part des 3,24 milliards en tant que contribuable ;

-          sensibiliser au combat Libertarien les associations végétariennes et de défense de la condition des animaux (notamment de boucherie) là se trouve un véritable vivier de militants déterminés de l’anti-étatisme ;

-          boycotter la viande de bœuf pour renforcer la pression du marché sur ceux qui veulent s’y soustraire.

Xavier COLLET, le 15 décembre 2000


De quel droit les abat-on en masse ?

"Vache folle" ou fièvre aphteuse, le résultat est le même : l'élimination des troupeaux. Une solution qui respecte la vie est-elle possible ? se demande un observateur hongrois, libertarien et végétarien.

Si je compte bien, cela fait quinze ans que, pour des raisons éthiques, je suis incapable de manger des animaux morts. Pourtant, je ne suis pas un végétarien du genre militant ou agit-prop : je n'essaie de convertir personne et ne fais pas pression sur mes amis. Je ne consomme pas de viande, mais je ne déteste pas, comme les antimondialistes, le hamburger, je mange des oeufs et mes chaussures sont en cuir, je vis avec mes contradictions. En général, cela ne me dérange pas que l'on mange de la viande devant moi (exception faite du steak tartare, qui, je ne sais pourquoi, me fait penser à la guerre). Je pense que chacun s'alimente comme il l'entend.

Néanmoins, ces temps-ci, je commence à comprendre le slogan soixante-huitard qui disait que ce qui est personnel est politique.
Si tout va comme prévu, quelque 2 millions de bovins âgés de plus de 30 mois vont bientôt être abattus dans l'Union européenne, soi-disant par contrainte, pour prévenir l'extension de l'encéphalopathie spongiforme bovine. Le seul hic, c'est que la plupart de ces animaux éclatent de santé - plusieurs pays ont mis fin au test obligatoire des bovins, un test qui s'est d'ailleurs révélé peu fiable. Les plus touchés, les Britanniques fous, ont abattu quelque 5 millions d'animaux au cours des cinq dernières années. J'imagine que le transport s'est fait - cette fois-ci de manière adéquate - dans des wagons à bestiaux qui ont déjà fait leurs preuves dans l'Histoire.

Les europaysans ? Tantôt ils ont le cœur navré et protestent contre l'abattage massif insensé, tantôt ils bouffent de la viande crue pour protester comme s'ils se préparaient à une performance à la Hermann Nitsch [artiste autrichien qui, dans ces cérémonies orgiaques, réserve un rôle central aux cadavres d'animaux, à la viande crue et au sang]. Mais, en général, ils se contentent d'attendre une compensation de la part de l'État du simple fait que le marché fonctionne et, la demande change. En Allemagne, par exemple, la consommation de bœuf a chuté de 80 % depuis novembre. L'agriculture allemande ne sait pas quoi faire de presque 5 millions de bovins, les pauvres animaux sont là, entassés dans des étables - mais cela ne peut tout de même pas être un prétexte pour tuer. Veuillez trouver une autre solution ! Une solution qui respecte la vie, par exemple. A ce point, je voudrais souligner que je ne suis pas pacifiste : si l'on tire, il faut riposter - mais j'ai horreur de la violence gratuite.

vache folleLes vaches sont folles ? Pourtant, nous n'organisons pas de massacres dans les départements psychiatriques des hôpitaux pour la simple raison que leurs patients sont des handicapés mentaux. J'admets qu'il n'y a pas d'autre solution qu'abattre les animaux gravement atteints, mais ce n'est qu'une fraction du cheptel. Qu'est-ce qui peut expliquer moralement la suppression massive de vies dans un but économique ? D'autant plus que le péché originel fut commis par l'homme, qui a ajouté des farines animales au fourrage.
Quatre jambes, c'est bien, deux jambes, c'est mauvais ? Il s'agit d'êtres vivants qui ont des sentiments, et non d'objets, d'un quelconque lot de produits d'un secteur atteint de surproduction que l'on pourrait anéantir à notre gré. La plupart des pays européens - y compris la Hongrie - ont aboli la peine de mort pour les humains. Toutefois, tout le monde accepte sans broncher que l'État ait le droit de tuer des animaux, alors qu'il n'a pas le droit de le faire. Gouvernements et parlements ne peuvent décider des questions de vie et de mort. C'est pourquoi il n'est pas bien que l'État condamne à mort, décide à la place des femmes quand il s'agit d'avortement et à la place des malades en matière d'euthanasie ou qu'il prescrive un abattage massif.

Liberté et vie sont étroitement liées. Mes libertés individuelles ne peuvent s'étendre à la vexation d'autres humains et êtres vivants, et cela est encore plus vrai pour les pouvoirs législatif et exécutif. Un animal a, lui aussi, des droits naturels, par exemple d'être laissé en vie, de ne pas être mangé, d'être gardé dans des conditions dignes des animaux et des humains.

Alors que, chez nous, certains cow-boys s'imaginent que l'heure des bovins magyars élevés en plein air est enfin venue, nous ne devons pas nous faire d'illusions : si la maladie commençait à sévir, nous suivrions, nous aussi, le massacre euroconforme (qui plus est, avec moins de contrôle social que dans l'UE). Si je suis pessimiste, c'est que le sort de nos animaux n'est pas à envier. Des fourreurs illégaux laissent derrière eux par dizaines renards et chiens écorchés ; des chasseurs italiens et hongrois hors la loi font des ravages dans nos forêts ; nos routes sont couvertes de cadavres de chiens et de chats écrasés qui, pour une raison barbare, ne sont jamais relevés ; pour avoir déchiqueté deux petits enfants, on veut endormir un chien élevé avec dilettantisme. Et nous n'avons pas encore parlé de nos semblables plus que "graves" qui, sous l'intitulé "pitbull", gardent chez eux non pas un animal, mais une arme. Ensuite, ils s'étonnent si jamais... Dans son oeuvre consacrée à la base morale du végétarianisme, Gandhi écrit que "la façon dont une nation s'occupe des animaux reflète fidèlement sa grandeur et sa hauteur morale".

Heureusement, tout n'est pas noir. Récemment, cinq lapins habiles destinés aux prédateurs se sont échappés du zoo de Szeged [ville du sud de la Hongrie]. On dit qu'ils sont déjà cinquante aujourd'hui. Tout ce qu'ils veulent, c'est vivre et procréer librement. Ils ne sont pas les seuls.



László SERES, in MAGYAR HêRLAP, le 15 septembre 2000 (extraits)

 

Combien veut-on maintenir d’éleveurs en France ? lance un José Bové furibard.

Qui on ? Qui décide ? Une affaire de volontarisme politique, donc les hommes de l’État doivent décider … C’est cela que signifie ce « combien veut-on ? »

Je réponds à la fange collectiviste que la volonté de « on » je la combats. Ce sont les clients qui expriment leur volonté par le marché, si ils se détournent d’un produit ou si ce produit est proposé en abondance alors le prix dudit produit va baisser. La production n’en est alors plus rentable.

Ce n’est pas au client de payer deux fois : par plus de protectionnisme et par plus de subventions pour empêcher la reconversion et maintenir des exploitations non rentables. Ces éleveurs là ne sont peut être pas directement responsable du parasitisme qu’ils causent par le maintien de ces activités, je réclame donc le remboursement de mes subventions à José Bové.

La question est donc combien de paysans veux tu José Bové et es tu prêt à payer pour le maintien de leurs activités ?

A cela Bovin répond :

Les prix du marché sont faux, ce qui signifie qu’en tant que consommateur je n’achète pas ce que je devrais, en fait je gaspille chez Mc Donald’s ce que je devrais dépenser chez mon boucher – pour ceux qui me connaissent je ne mange que de la viande de communiste -. Il ne reste plus qu’à décider de contrôler ce qui doit être produit et d’élaborer des consommateurs types qui décideront des consommations qui s’imposent à nous.

Je pensais pourtant que les pays de l’Est s’étaient écroulés et que la pénurie y était le bien le mieux partagé. Pourquoi produire 20 types de paires de chaussures alors qu’il n’y a qu’un type qui doit être acheté. Ceux qui veulent acheter les autres sont des cons et ils devront dépenser moins en chaussures et plus en viande avariée car après tout c’est bien nous qui devons décider de combien d’éleveurs nous voulons en France.

 

 

Xavier COLLET, le 12 octobre 2001

 

Inondations, à qui la faute ?

cuisine sous l'eauPour la plupart des Français, et d’abord pour nos compatriotes de l’Ouest, la grande question en ce début janvier c’est celle des inondations. Pas besoin de faire le tableau de la situation. Les grands moyens d’information s’en chargent ; votre parentèle bretonne ou vos amis vous alertent probablement.
Ce qui est intéressant et tragique, c’est de voir la récupération étatiste et collectiviste de cette fatalité. Sur place, sans doute, de nombreux fonctionnaires font ce qu’ils peuvent, eux mêmes profondément impliqués. Mais l’État central, lui, comme face à la plupart des situations exceptionnelles se révèle, à la fois, impuissant, lâche, démissionnaire en fait, mais communicateur.

Sur quoi l’État central communique t il ? Sur quoi ordonne-t-il aux médias de disserter ? Sur la faute des individus, des particuliers, des petites collectivités locales, des intérêts économiques privés, dans une affaire où, au contraire les pouvoirs publics ont joué un rôle écrasant.
Des crues majeures touchent la Bretagne en cet hiver 2000-2001. Elles sont certes consécutives à des précipitations assez exceptionnelles. Mais elles ont été aggravées par les modifications subies par les paysages et les sols bretons depuis plusieurs décennies. Tel est l’avis de la plupart des géographes et des spécialistes de l’eau.

En Ille-et-Vilaine comme dans les autres départements de l’ouest de la France, les autorités ont souligné la montée rapide des eaux. Cela est inhabituel dans une région tempérée: c’est plutôt un phénomène observable dans les paysages méditerranéens. "Nos tranquilles rivières océaniques ont quasiment été transformées en torrents tropicaux",a ainsi déploré le 7 janvier Mme Annick Cléac’h, qui est de géographe et maître de conférence à l’université de Bretagne occidentale à Brest. "Entre octobre et décembre2000, il est tombé autant d’eau en Bretagne qu’en une année habituelle", a-t-elle observé. Elle qualifie le phénomène d’exceptionnel, mais "ni anormal, ni forcément en rapport avec le réchauffement du climat" (dont on nous a récemment rebattu les oreilles).
Ces précipitations ont durablement saturé le sol en eau. Mais elles ne suffisent à expliquer ni l’étendue ni, surtout, la brutalité des crues.
"L’homme", dit Mme Cléac’h, a modifié depuis plusieurs décennies le milieu naturel breton, créant plusieurs facteurs aggravants.
Avec la disparition des talus et des haies au profit de larges champs plus accessibles au matériel agricole moderne utilisé dans l’agriculture intensive, ce sont autant de retenues d’eau qui ont disparu dans la seconde moitié du XXème siècle. Ces aménagements étaient inévitables dans l’optique du développement économique, "mais cela a été fait sans penser aux implications sur l’hydrologie" conclut notre géographe.
Cette remarque est essentielle, si on n’y prend pas garde. Ce que Mme Cléac’h met en cause, sans la nommer ici, c’est la politique du remembrement ; Or, cette politique a été le fait de l’État, appuyé sur le productivisme agricole de la technocratie.
M. Michel Riou, animateur de l’association Eau et Rivières en Ille-et-Vilaine va plus lois. "Certains agriculteurs", dit-il, en drainant systématiquement les fonds de vallées, les prairies et les marais pour les transformer en terrains cultivables rentables, ont supprimé ainsi des "zones tampon" de retenue de l’eau. Le résultat est, en hiver, que les sols sont lessivés, que toute la terre descend dans les cours d’eau, qui se bouchent progressivement. Et l’été venu, les rivières sont à sec.
Mais ce drainage systématique et abusif, ce n’est pas le fait de "certains agriculteurs", c’est le mot d’ordre impératif du productivisme agricole, c’est-à-dire de l’État.
Un autre élément aggravant est relevé par Mme Cléac’h : le développement de la culture du maïs en Bretagne. Il est récolté en octobre. Après la moisson ,les terrains sont laissés à nu, et pendant tout l’automne les eaux s’écoulent sans retenue vers le fond des vallées ce que les géographes appellent le thalweg.
Cette culture du maïs, exotique en Bretagne, c’est aussi le résultat du subventionnisme. Mais Mme Cléac’h, géographe et non économiste, ne le remarque pas.
De plus, "les travaux de voirie, dans les campagnes et en ville, ont imperméabilisé le sol", a expliqué Mme Cléac’h. Quand on recouvre le sol de surfaces dures, l’eau s’écoule sans retenue. Et c’est d’autant plus sensible dans les villes bretonnes, souvent installées en bas d’un véritable entonnoir hydrologique, au fond des estuaires. Quand la marée et les vents de sud-ouest se mettent de la partie, tous les facteurs se réunissent pour des inondations de grande ampleur.
Les travaux de voirie, ce sont avant tout ce qu’on appelle des travaux publics…

La conclusion de notre géographe est intéressante à épingler :
"Avec six milliards d’êtres humains sur terre, dit-elle, il y a des contraintes. On ne déplacera pas les villes. Ce qu’on peut imaginer, ce sont des bassins de rétention en amont, mais il faudra alors se mettre d’accord avec des communes peu concernées par les crues. Jusqu’ici on a vécu à crédit. Ces aménagements coûteront très cher", a conclu Mme Cléac’h.
Précisons que les propos de Mme Cléac’h et de M. Riou ne sont pas seulement de libres opinions de personnes certes compétentes dans leur domaine. Ces déclarations ont été complaisamment diffusées, après tri, sur les médias de toute la France, par l’agence monopoliste AFP. Le grand public va donc retenir que ce sont les intérêts privés et les petites collectivités locales qui portent la responsabilité des malheurs collectifs.
Le grand public ignorera que les grandes catastrophes écologiques de l’humanité, provoquées par la main de l’homme, ont toujours été le fait de l’étatisme. Depuis l’aménagement désastreux du Fleuve Jaune par la Chine impériale, dans l'Antiquité, jusqu’au barrage des Trois gorges en Chine communiste, en passant par le désastre écologique soviétique, et jusqu'à la destruction du bocage en France depuis 1945, tout cela incombe à l’État, à l’étatisme sous la conduite des hommes de l’État, technocrates et politiciens, aux frais des particuliers.

Jean-Gilles MALLIARAKIS, le 8 janvier 2001 
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Les OGM à Tony

The Gardian a une nette préférence pour les salopards de l’anti-mondialisation vis-à-vis du travailliste Tony Blair. Visiblement, ce très travailliste journal qui traduit le Monde Diplomatique dans la langue de Shakespeare, ne sait plus à quel « progressiste »  se vouer. Eh oui, c’est qu’il est culotté le Tony, il a condamné la menace des groupes sur les laboratoires de recherches génétiques, il a même dit : « C’est une profonde erreur que de faire des héros de ceux qui empêchent la recherche scientifique fondamentale. Leurs actions ne font que substituer l’agression à la discussion. »

Évidemment, quand des progressistes se mettent à louer les progrès de la technologie et accusent leurs anciens camarades d’archaïsme, la novlangue collectiviste en prend un méchant coup dans la gueule.

Rassurons The Gardian, en France on en a beaucoup des progressistes : sûr que c’est pas dans la bouche du Chirac que l’on entendrait de telles invectives, lui il envoie ses émissaires au soviet de Porto Alegre et s’y félicite que l’on y parle français.

Xavier COLLET, le 1er mars 2001  

La fesse cachée des OGM

Chers amis, je sors de lectures édifiantes ...

La gauche tendance Christophe Bourseiller, l’observateur fasciné des fascistes et des trotskistes, a lancé avec Filipacchi Médias un pseudo Playboy à la française appelé Maximal, rien que ca ! Enfin lire Maxi Male quoi ! J’en ai des poils qui poussent partout et une montée de testostérone.

Tous les moyens sont bons pour faire passer le message et cela ne mangerait pas de pain si on en restait aux charmantes demoiselles les fesses à l’air...
Mais non l’argument gauche intellectuelle doit habiter l’homo erectus qui prétend acheter le magazine pour ce qu’il a de pire, sa diatribe anti-mondialisation, et non pour ce qu’il a de meilleurs : suivez mon regard.

Alors en avant pour une charge anti-OGM, qui possède pourtant l’intérêt de poser des questions auxquelles Guy Sorman répond notamment dans son ouvrage « Le progrès et ses ennemis ».

José Bovin

On y apprend que Novartis demande, en 1994, l’autorisation au gouvernement français pour la mise en culture de trois variétés de maïs transgénique dites Bt. L’accord est donné en 1996 et s’organise alors autour du professeur Jean-Marie Pelt, biologiste, la fronde contre les organismes génétiquement modifiés. On va y retrouver Green Peace, Ecoropa, les Amis de la Terre, la Confédération Paysanne, …

L’objectif est de partir à la conquête de la cervelle de Corinne Lepage, ministre de l’environnement de l’époque. Une mince affaire puisque la dame s’oppose à la commercialisation du maïs transgénique et continue en dehors du gouvernement sa chasse au vilain gène.
De l’autre côté les OGM sont défendus par Axel Kahn, président de la commission du génie biomoléculaire, mais aussi dans le gouvernement suivant par le raisonnable et peu sectaire Claude Allègre. Dominique Voynet est a priori contre, mais après un rapport du Comité de prévention et de précaution, les experts concluent à l’absence de risque pour l’environnement de maïs Novartis, en conséquence la culture n’est pas remise en question.

On peut se demander néanmoins si les gènes de résistance aux antibiotiques ne peuvent pas poser problème, si des recombinaisons génétiques issues de l’implantation de gène d’une espèce à une autre ne pourrait pas générer de nouveaux fléaux épidémiques ? Tant de questions auxquelles Sorman répond dans son livre cité au-dessus. Ces inquiétudes légitimes levées, nul Maximal n'évoquera les bienfaits apportés par les OGM, notamment au cours de la révolution verte, combien de gens ne sont pas morts de faim grâce aux OGM ? De toute façon la transgenèse est un phénomène naturel qui existe d’avant l’époque où l’homme était encore dans son arbre. Et puis ce sont des OGM qui ont permis de recréer de l’insuline, des expériences actuelles sur le tabac qui permettront peut être un jour de produire de l’hémoglobine, rien que cela !!!

Le débat idéologique ne devrait pas ici brouiller les cartes, bien évidemment les lobbies de l’agriculture sont opposés à une innovation qui remet en cause leurs positions (mal)acquises, les propriétaires des brevets OGM jouent, eux, le rôle inverse.
Il s’agit seulement d une question légitime à laquelle scientifiques et industriels doivent apporter une réponse afin de ne pas subir un boycott des consommateurs. Effectivement Novartis ne cultive que peu de ces OGM en dépit de l’autorisation remise, car autorisation ou non les consommateurs boudent et de grands distributeurs comme Carrefour ont fait savoir qu’ils ne veulent pas de ce maïs là. Eh oui, car q
u'il ait scientifiquement tort ou raison le consommateur décide et le marché s'adapte.

Xavier COLLET, 12 novembre 2001

 

L'ADEL plante ses transgèniques

Ce dimanche 2 novembre nous planterons des OGM sur le Champs de Mars, ceci à titre symbolique et en défense d'un principe progressiste dont nous tenons à nous expliquer.

La gauche, obscurantiste, a fait de la peur du progrès son cheval de bataille.
C'était le cas lors des révoltes luddistes contre le métier à tisser puis plus généralement contre la machine " dévoreuse d'emploi et aliénante", ce fut encore la peur qui a stigmatisé ces engins automobiles censés rendre les pilotes fous de par leur vitesse incroyable de 50 kilomètres heure.
Rejointe dans les années 30 par les corporatistes fascistes, la gauche a vanté les mérites du bon sauvage, d'une époque révolue où nous sortions à peine de nos cavernes

De l'autre côté, des hommes ont cru aux bienfaits du progrès, ils ont innové, inventé et fait bénéficier l'humanité toute entière de l'électricité, de l'eau courante, de véhicules, de médicaments, de tous ces petits riens que ne nous ne remarquons qu'à peine et dont nous aurions le plus grand mal à nous passer. Ces hommes et ces femmes ne sont pas des destructeurs d'emplois, ils ont facilité notre vie de tous les jours et satisfaisant nos besoins ils ont permis le développement de nouvelles activités.

De révolutions technologiques en révolutions technologiques nos civilisations ont progressé par bonds qualitatifs et les pays les plus prospères sont ceux qui ont hébergé les innovateurs.
Mais aujourd'hui les petits génies des nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que les chercheurs en biotechnologies fuient ce pays, se réfugiant aux USA ou en Grande-Bretagne.

Si les chercheurs fuient, par contre les conservateurs technophobes à moustache sont bien de chez nous. Militants de l'anti-OGM, ils nagent comme des poissons dans les eaux nauséabondes du protectionnisme, de l'anti-américanisme, de l'anti-capitalisme, désignant à la vindicte ces 5 vilaines multinationales qui forceraient leur clientèle subventionnée à subir une concurrence dont notre bon État doit les protéger. C'est que nous sommes en France et ici, la phobie technologique joint à l'Etat-Providence entrent en synergie pour nous précipiter dans le Tiers-Monde.

Si les preuves de l'innocuité des OGM ont été avancées, nos militants anti-OGM sont dangereux eux.
En effet, ils n'hésitent pas à faire usage de violence et de menaces en arrachant des plants destinés aussi bien à permettre l'autosuffisance alimentaire mondiale qu'à produire des médicaments contre notamment les effets de la mucoviscidose.
Non, ils n 'hésitent pas à casser les espoirs des malades du cancer, du sida, … Ils n'hésitent pas non plus à écarter toute considération pour ces peuples d'Inde, de Chine, qui, grâce aux OGM peuvent désormais manger à leur faim sans plus avoir à supporter des nappes phréatiques polluées aux pesticides.

Les anti-OGM sont aussi les représentants de lobbies agricoles incapables de s'adapter à des concurrents plus productifs, moins chers et répondant à une demande mondialisée. Ces anti-OGM ne vivent que par et pour l'État, leurs intérêts ont biaisé leur objectivité, ils sont contre le progrès et contre le capitalisme car ils refusent d'avoir à s'adapter à une logique de marché, préférant la logique du politique, des avantages acquis et de l'argent public.
Mais ils sont surtout des parasites dont nous payons les subventions mais aussi leurs produits, vendus plus chers que les introuvables OGM de leurs concurrents.

Les arguments de ces gens là n'ont pas changé, ils se fondent bien sûr sur les peurs et les incertitudes : peur des OGM et du clonage dont les effets vont dénaturer l'espèce humaine, peur de l'épuisement des ressources naturelles, du trou de la couche d'ozone. Ils surfent sur la maladie de la vache folle, le scandale du sang contaminé. Ils ignorent au passage que leur cher État est à blâmer pour ces deux drames, à blâmer pour le protectionnisme contre le soja transgénique américain dans l'alimentation du bétail, à blâmer encore pour le blocage du procédé américain Abbott de chauffage du sang.

Le progrès n'a pas besoin de ces donneurs de leçons, et encore moins de leurs barrières commerciales, de leurs moratoires et de leurs lois liberticides.  Leur idéologie, celle de la gauche collectiviste est le plus sûr rempart de tous les conservateurs nantis qui refusent le progrès technologique, social et économique et l'interdisent aussi aux autres. Si nous, libéraux et progressistes, ne réagissons pas, il ne restera bientôt plus qu'à émigrer face au déclin inéluctable  d'un pays dont les mentalités sont formatées par l'école et les médias dans le sens de la crainte, de la pusillanimité et de la vénération de l'ombre tutélaire de l'État.

Xavier COLLET, le 31 octobre 2003

Bové versus Attali

Alors que le projet de loi sur les OGM est rejeté par l’assemblée nationale après un extraordinaire cafouillage de la majorité, José Bové et les anti-OGM exultent. Sans doute encore une victoire de la France d’après… Pourtant, la perspective adoptée par les experts de la commission Attali va dans le bon sens, notamment en recommandant la levée du principe de précaution. Alors quel est le sens de cette phobie des O.G.M. en France ?

Imaginons-nous un instant à l’époque où Thomas Edison dépose le brevet de l’ampoule électrique alors que s’affrontent les pros et les antis électricité.
A ce moment, les anglais et les allemands sont particulièrement en avance sur les applications industrielles et commerciales de l’électricité alors même que les scientifiques n’ont pas une connaissance précise et affirmée du phénomène en cause. Certains voient donc dans l’électricité un « miracle » ou une « fée » tandis que ses détracteurs en font l’incarnation du mal absolu sur fond de superstition religieuse.
Souvent, la connaissance théorique progresse grâce aux applications. Imaginons que la France ait mise en place à ce moment une haute autorité, pétrie de principe de précaution et de bons sentiments, et surtout puissamment influencée par le lobby des fabricants de chandelles. Celle-ci recommande d’interdire le brevet de l’ampoule électrique en France, ce que s’empresse de promulguer le président de la république. Il s’agit en effet de protéger les activités traditionnelles qui font vivre tant de familles et font tout le charme du terroir national tout en sauvegardant les emplois de ces milliers d’ouvriers qui allument et éteignent chaque jour les rues des grandes villes françaises.

Vous rendez-vous compte que ce diable d’Edison - un innovateur américain de surcroît - se propose de mettre au point un procédé par lequel il suffit d’appuyer sur un interrupteur pour éclairer tout Paris et ses plus beaux monuments. Quelle catastrophe pour l’emploi national !
Alors les rapports officiels stigmatisent les nombreux accidents qui peuvent survenir dans les foyers à vouloir diffuser une technologie comme l’électricité que nous connaissons si peu. N’a-t-on pas vu un père de famille s’électrocuter en voulant changer une maudite ampoule qui avait grillée ? Il y a là matière à effrayer le bon peuple et le confirmer dans ses pires préjugés : voyez comme cette technologie n’est ni fiable ni sûre… Alors que tous les autres pays augmentent l’effort de R&D ayant pris conscience du potentiel économique de l’électricité, la France s’isole dans un moratoire...

Avec le recul, la fable peut prêter à sourire. C’est pourtant cette posture que nous adoptons en ce moment-même en proclamant des moratoires insensés sur les OGM au nom d’une vision proprement délirante du principe de précaution [1]. Encore une fois, cette sagesse affichée n’est que du protectionnisme déguisé, sur fond de montée de l’obscurantisme, qui nous condamne à un retard difficilement rattrapable. Remarquons pour nous consoler qu’aux USA, pour des raisons religieuses, il existe un tabou tout aussi radical à propos des nanotechnologies alors que le développement des O.G.M. ne suscite guère de problèmes. Chez nous, la position est quasiment inversée, le développement des nanotechnologies ne se heurtant à aucun interdit moral ou religieux. A chacun ses frayeurs collectives et ses tabous, c’est aussi cela la diversité…

Jean-Louis CACCOMO, Perpignan, le 19 mai 2008
http://caccomo.blogspot.com/
http://cozop.com/chroniques_en_liberte

[1] Oury J.P. [2006] La querelle des OGM, PUF, Paris.

 

Allez en paix pêcheurs 

guerre dans le golfe de GascogneAh mais ça devait arriver forcément ! Déjà on se rappelle bien les batailles navales dans le golfe de Gascogne entre les pêcheurs espagnols et français, c’est que ça chauffait et que dis-je ça chauffait, le torchon brûle encore. Un beau jour les media en ont parlé, eh oui il a failli y avoir mort d’hommes, la flotte transpyrénéenne avait carrément éperonné un bateau de pêche .

Aujourd’hui Bruxelles a tranché et a infligé une amende à la France, enfin il faut lire aux contribuables français, sûr que ce n’est pas la première fois que les contribuables paient pour une mauvaise administration. Ben évidemment, l’administration a laissé faire les vilains pêcheurs français et ça on doit le sanctionner sur notre dos. Mais au fait qu’ont ils fait ? Coulé des navires espagnols, envoyé par le fonds l’invincible Armada ? Pire, ils ont cédé à l’immonde loi du profit maximum, ils ont dépassé les quotas de pêche du cabillaud et posé de trop grands filets, ils ont mangé le pain des espagnols quoi !

Enfin non, il faut pas le dire comme cela, ce sont les eaux internationales et le poisson y appartient à tout le monde. Bon alors qu’est ce qu’on leur reproche s’ils se servent dans ce qui appartient à tous ’est-à-dire à personne ? Hum oui difficile. Alors disons qu’on leur reproche de se servir plus que de nécessaire. Il faut bien blâmer ces techniques de pêches de plus en plus modernes qui marquent là encore une course à la productivité alors que le respect des quotas de pêche pourrait être atteint avec des méthodes bien plus artisanales.

Mais, à part le commissaire européen Frank Fischler - un nom prédestiné -, qui se soucie de ces quotas ? Les contrôleurs français avalisent des décomptes minorant les prises, les politiques ne veulent pas se mettre à dos le lobby des pêcheurs et surtout les marins de nos côtes se disent que ce qu’ils ne pêcheront pas sera péché par les autres. Quand on sait que les poissons appartiennent au premier qui les a péchés et que leur stock s’épuise alors autant se servir au maximum avant qu’il n’y en ait plus ! C’est que l’absence de droits de propriété prédéfinis n’encourage personne à se donner les moyens de renouveler ou épargner une faune aquatique qui profitera peut être au voisin plutôt qu’à soi.

Il y a donc fort à parier que les espagnols ne respectent pas non plus des quotas toujours revus à la baisse par Bruxelles, en témoigne d’ailleurs la disparition de la sole des côtes européennes. Mais une solution est en vue quand ce qui n’appartient à personne n’est entretenu par personne et cette solution c’est … le contrôle administratif à coups de commissaires européens et si l’on veut que ce soit fiable il faudra se serrer la ceinture car à chaque chalut son commissaire pour une centaine de milliers d’euros par mois la tête de pipe.

Ah mais diantre, il faut ce qu’il faut.  

 

 Xavier COLLET, le 17 novembre 2002