Archaïsme socialiste
La pathétique partie de rigolade relative à l'élection d'un nouveau secrétaire général a occulté en partie le ridicule de propositions issues des différentes motions. C'est dommage, car il faut bien connaître ce que proposent les candidats pour réaliser jusqu'où il faut aller afin de convaincre des militants dont l'archaïsme tient de l'autisme, ignorant qu'ils sont des mécanismes de la société et des leçons de l'histoire.
Les socialistes c'est l'aveuglementEt l'idole des inspecteurs du travail, le pourfendeur trotskyste de Claude Duviau en fait la brillante démonstration : " Les néolibéraux sarkozystes (sic) s'attaquent à l'école publique alors qu'elle est l'une des plus efficaces du monde, l'une des moins coûteuses du monde. " Esquissons un sourire et ne faisons pas l'affront à ce triste sire de lui communiquer les chiffres internationaux de l'enquête Pisa 2006. Des chiffres qui établissent la dégradation du niveau des élèves français passé sous la moyenne des pays de l'OCDE pour un coût par tête qui lui est supérieur.
Les socialistes c'est l'anti-subsidiarité Ben oui, après tout pourquoi
laisser les parents s'occuper de leurs enfants alors que l'État pourrait s'en
charger, c'est ainsi que Martine Aubry a jugé que : " L'État a aussi des
domaines nouveaux à investir, nouveaux pour lui, qui relèvent parfois de l'intime
: les relations homme-femme, les relations parents-enfants et le droit de
la famille. " On sait bien depuis Danton que les enfants appartiennent
à l'État avant d'appartenir à leur famille. Les discussions sur la motion
Aubry devaient donc tourner autour de la mise en place d'une crèche obligatoire
en sortie de maternité avec sensibilisation des bébés à une éducation citoyenne,
Gérard Filoche parle là de la création d'un sévice public de la petite enfance.
On a débattu aussi d'un droit officieux des chefs d'établissement de mettre en place un signalement pour toute réflexion néolibérale émise par des élèves avec possibilité de placements en familles d'accueil. On a pu débattre de la mise en place d'une taxe supplémentaire sur les pilules contraceptives et les préservatifs afin de financer l'accès à la sexualité de populations discriminés lors de choix de partenaires. La Halde pourrait d'ailleurs mettre en place un numéro vert pour les losers de la drague.
Couché la gauche, au pied, sage !Un
collectif baptisé " Debout la gauche ! " approfondit les positions idéologiques
du PS en demandant une rupture avec le capitalisme pour la construction du
socialisme. Une idée neuve à la mode des Soviets que ce socialisme là, mais
amusons nous plutôt à la lecture de leur contribution au ridicule dans lequel
a sombré le congrès de Reims : " Aux dévastations humaines sans limite
engendrées par la liberté individuelle et la libre initiative - le capitalisme
- , nous opposons la perspective du socialisme qui reste cette idée neuve
pour l'égalité - par le bas -, l'émancipation sociale - par la soumission
au Parti et à ses organes -, la paix et la libération des peuples -par la
suppression des zones mondiales de non droit socialiste - "
L'idée neuve est précisée plus loin : appropriation collective des moyens de production et d'échange. Mais, dans un premier temps, il est question d'abroger les lois antilibérales - oups antisociales - de Sarkozy. Des lois antilibérales à abroger on en voyait bien, mais antisociales on cherche encore… Dans un deuxième temps, il faudrait donner de nouveaux moyens de contrôle à l'État. C'est vrai que la socialisation de plus de la moitié des richesses créées c'est pas suffisant, la colonisation des esprits des enfants par l'école et des consciences par les media ne vont pas encore assez loin dans la mesure où tous les moyens dont dispose l'État n'ont pas encore réussi à donner le goût du socialisme au peuple.
Un passage progressif au socialisme c'est pas trop lent ?Non, avec de nouveaux moyens de
contrôle c'est vite fait. Bon bien sûr dans le cadre de la mondialisation,
le contrôle complet des circuits financiers apte à instaurer le socialisme
n'est pas aisé. Mais le programme de Debout la gauche ne recule pas devant
l'irréalisme : suppression de toute fin de contrat et interdiction de facto
des licenciements, rigidification du droit du travail (si si c'est encore
possible dirait Filoche), mise à sac du moindre profit au bénéfice de la Sécu
pour faire fuir les capitalistes du pays avec leur remplacement par des immigrés
attachés à leurs droits sociaux. Évidemment les capitalistes qui auront fuit
partiront le cul nu puisque les mouvements de capitaux seront taxés et que
la criminalisation de l'évasion fiscale permettra de récupérer les fonds où
qu'ils se situent.
Disparition des propriétaires
en complétant le droit au logement opposable par la réquisition : un peuple
de locataire est un premier pas vers la disparition des mentalités individualistes
et de l'esprit d'entreprise. Éradication également des mentalités petites
bourgeoises qui poussent certains favorisés à pratiquer des activités dangereuses
aux dépens de la société telles que le ski, l'alimentation fast-food et l'achat
de produits non écologiquement corrects. François Hollande proposait seulement
de taxer leurs mauvais penchants au bénéfice de la Sécu, mais l'idée y était.
En matière de conversion des esprits il faudra aussi renforcer les pans non étanches du système d'éducation socialiste donc suppression de l'enseignement privé même si une partie était bien-pensante. Et à cet égard renforcement du caractère idéologique du recrutement des enseignants.
Pour conclure cette contribution
dans l'esprit qui lui a présidé, reprenons leur bon mot très moderne : "
En avant, camarades, pour que vive le socialisme et vive la République sociale
! "
D'accord ces gars là ont passé les 80 dernières années au fond d'un blockhaus administratif avant qu'on les sorte du formol, mais c'est aussi et surtout cela la base du PS moderne.