Attentat contre Chirac ?


Acte d’un déséquilibré, complot fasciste ou montage présidentiel ? La deuxième piste a été explorée avec délectation par certains media friands de sensationnel. On a eu droit à la présentation d’un Oswald bien peu discret qui n’hésitait pas à évoquer son forfait sur une liste de discussion national-socialiste, et qui se baladait au gré de sa hargne du GUD au PNFE. Puis fut évoqué sa candidature sur une liste du MNR de Bruno Mégret. Comment ne pas penser à un complot alors, ourdi dans l’ombre par des revanchards qui n’auraient pas accepté la victoire de Chirac aux présidentielles ?

Pour aller dans ce sens il fallait bien sûr trouver le quidam dont les liens étaient évidents aussi bien avec le national-socialisme le plus brun qu’avec un parti forcément composé de fascistes, l’union sacré du second tour pouvait se faire à nouveau autour de Chirac. Maxime Bruneri correspond exactement au quidam qu’il fallait, mais les skinheads se faisant virer de l’entourage de Le Pen, il fallait plutôt le cibler au MNR.

Mégret ne pourra pas dire que ce gars là n’était pas de chez lui, car justement il avait fait l’objet des honneurs du « Monde » du 23 avril 2002, dans le seul petit article consacré au résultat du MNR, je cite donc en page 5 : « Maxime Bruneri, 25 ans, étudiant en comptabilité, votera Le Pen, même s’il dénonce les « dérives du Front national ». Mais il ne fera pas campagne pour le second tour. « Quand les Mégret ont remporté la mairie de Vitrolles, il n’y a pas eu un seul télégramme de félicitations de la part de Le Pen » regrette-t-il. « Et puis, Le Pen, il a 76 ans, c’est vieux. » Avant d’ajouter : « On souhaite la réconciliation ».

Un forcené un peu trop médiatique peut être, un scenario trop limpide, une coïncidence …Un pigeon en tout cas.

 

Xavier PREGENTIL, le 20 juillet 2002