Information
Sommet mondial sur la société de l'information
Lettre
aux promoteurs du Sommet mondial sur la société de l'information
Je suis informaticien et je connais les projets dans ce domaine depuis bientôt
20 ans. Je sais en particulier ce qu'est un cahier des charges. Mais je crois
que je n'ai jamais lu plus vague comme déclaration de "résultat" que
celle-ci :
"Ce Sommet devrait déboucher sur l'élaboration, d'une déclaration
d'intention politique claire et d'un plan d'action concret pour que la société
de l'information puisse atteindre les objectifs qui sont les siens, compte dûment
tenu de tous les intérêts en jeu. La portée et la nature de cet ambitieux
projet nécessiteront l'établissement de partenariats stratégiques avec des
entités des secteurs public et privé."
J'adore en particulier le "puisse atteindre les objectifs qui sont les
siens". Vous parlez de QUI ??? Tout ce que je peux vous assurer, c'est que
les intérêts des politiciens, des bureaucrates et des capitalistes d'Etat sont
DIAMETRALEMENT OPPOSES aux miens, ainsi qu'à ceux de toute personne honnête
qui vit et travaille de manière productive dans ce monde.
Et puis "les intérêts en jeu": est-ce qu'une dictature qui siège
à l'ONU est un "intérêt" légitime dont on devrait tenir
compte?
Dans ce monde, il n'y a pas d'entité collectiviste, un collectif ne peut pas
avoir d'intérêt. Il n'y a QUE DES INDIVIDUS qui ont des intérêts. Même à
l'intérieur d'une famille, on a bien assez souvent des intérêts divergents.
Alors pour les intérêts d'un pays... je doute que ça puisse se définir par
une coïncidence d'intérêts fortuite et précaire sur quelques points
particuliers pour une majorité souvent marginale.
Il y a vous, moi et 6 milliards d'autres personnes qui ont LEURS propres intérêts
et bien souvent, ces intérêts sont OPPOSES. C'est pour cela qu'on a inventé
le marché. Le marché, qui permet aux intérêts divergents de se rencontrer et
de trouver une solution mutuellement bénéfique par DEUX partenaires, de manière
pacifique.
La seconde même que vous introduisez des tiers, qui ne sont pas des partenaires
actifs de l'échange, vous rendez le concept même de solution mutuellement bénéfique
IMPOSSIBLE. Comment voulez-vous qu'on puisse progresser, si des tas de gens non
concernés peuvent émettre leur opinion, de plus SANS qu'ils en supportent le
coût (qu'ils transfèrent gaiement aux contribuables de ce monde)?!
La société de l'information n'a PAS besoin de l'ingérence du politique. Elle
a réussi à merveille à passer de zéro à un monde où même dans l'Afrique
profonde, on trouve des ordinateurs en 25 ans, en multipliant les performances
par 100'000 et en réduisant les coûts d'autant. Les gouvernements n'ont été
qu'au mieux des badauds, au pire des empêcheurs.
Je vous rappelle l'incroyable obstination de la majorité des gouvernements à
s'oppose à la cryptographie, qui est pourtant un outil FONDAMENTAL dans le
monde de l'information. Elle s'est imposé malgré cela, démontrant clairement
que finalement, ce que vous appelez la "société civile" (les gens
productifs, en opposition aux parasites) réussit à surmonter les obstacles
dressés par les gouvernements.
Les tentatives d'enlever la liberté des gens sous prétexte de terrorisme ou de
pédophilie vont échouer, je vous l'assure. Le terrorisme ne sera jamais vaincu
en tentant de contrôler les communications, c'est évident : il a existé
longtemps avant que Internet et le téléphone n'existent.
La pédophilie est un problème psychiatrique et criminel. Combattre un symptôme
n'y changera rien. On ne devient pas pédophile parce qu'on voit des images pédophiles.
C'est à peu près du niveau de ceux qui prétendent qu'on devient homosexuel
parce qu'on voit des homosexuels dans la rue...
Et le gens ne sont pas aussi bêtes que vous semblez le croire: nous savons
reconnaître les tentatives de prise de contrôle, de domination et nous les
rejetons. Que cela plaise aux gouvernements ou non, les informations sur leurs
crimes et leurs abus - et leur stricte inutilité - vont continuer à circuler.
En tant qu'informaticien justement, je peux vous assurer de plusieurs points:
- des investissements en infrastructure n'ont aucune valeur, si ce n'est pas le
fait des gens qui vont s'en servir. Des ordinateurs qui traînent en prenant la
poussière, il y a en a bien assez dans ce monde. Et puisqu'ils sont très vite
dépassés, c'est l'un des pires "investissements" qu'on puisse
s'imaginer.
- le contrôle des informations est tout simplement impossible -
technologiquement impossible. Vous pouvez contrôler tous les points d'accès et
toutes les voies de communication et il vous sera quand-même impossible de
savoir ce qui s'y passe. Sauf évidemment si vous voulez pousser le contrôle à
des niveaux orwelliens, avec une caméra derrière chaque individu. Ce jour le
terrorisme sera véritablement universel et il serait temps pour une bonne
guerre civile - mondiale.
- idem pour les flux économiques. On PEUT contourner tous les contrôles
gouvernementaux. Et ce ne sont pas les criminels qui en ont le plus besoin. Qui
pourrait croire ne serait-ce qu'un instant qu'un taux d'imposition de 40, voire
50% ou plus serait autre chose que du vol qualifié ? Qu'est-ce qui tue nos économies,
à votre avis ? Des dirigeants d'Enron, qui volent $2 milliards ou plutôt
des politiciens qui volent $15'000 milliards PAR ANNEE? (Surtout que ce sont les
politiques qui ont créé les conditions pour rendre Enron possible!).
Vous voulez aider les pays en voie de développement? Permettez leur de faire du
commerce LIBREMENT! A ce qu'on voit, à l'OMC on n'était pas pressé
d'autoriser les pays pauvres à vendre leurs biens chez nous aux conditions
mutuellement acceptables - mutuellement par LES PRODUCTEURS et LES
CONSOMMATEURS.
Au lieu de ça, on introduit d'autre "intérêts": des producteurs de
produits concurrents locaux. Mais ils n'ont RIEN à faire dans l'équation.
Si en tant que consommateur, je décide d'acheter les produits d'un paysan du
tiers-monde, je ne vois pas en QUOI cela concerne un producteur d'ici ? Si je
vais acheter mes oeufs chez M.Tartempion, son voisin M. Petit n'a aucun droit à
demander une part de l'échange où à imposer des conditions à
notre échange. Et si c'est vrai entre deux voisins, pourquoi est-ce que ce
serait différent entre habitants de régions différentes de la planète? Notre
monde n'est-il pas un grand village?
Après avoir poussé les gens des pays du tiers monde dans la misère avec de
telles politiques, après avoir soutenu des régimes répressifs et communistes,
vous voulez "investir" pour "créer des infrastructures
informatiques"?
Libérez les gens des jougs qu'on leur impose et ils vont très vite créer
leurs infrastructures tout seuls. On le voit bien en Asie: dans des pays
"pauvres" (exploités par leurs dirigeants) comme l'Indonésie ou
l'Inde, les jeunes y sont souvent plus compétents en informatique qu'en Europe.
Et la réaction des informaticiens européens? Ils demandent une
"protection politique" contre la concurrence "déloyale" de
ces informaticiens doués! Étant de la branche, j'ai honte de ce comportement.
On voit d'ailleurs bien à quel point les débats sur la
"mondialisation" sont faussés: ce ne sont pas ceux qu'on dit
"exploités" qui ont le moins à gagner et ce ne sont pas ceux qui
disent défendre les "pauvres" qui sont les plus honnêtes.
Ce petit résumé devrait déjà vous montrer que vous cherchez à
concilier l'inconciliable. Si il y a la moindre fibre d' honnêteté dans votre
quête, vous ferez bien d'inviter de véritables voix divergentes, telles que:
- Prof. Thomas Sowell, Stanford University, l'un des plus grands penseurs
contemporains sur les questions de connaissances et décisions, qui pourra vous
expliquer les problèmes inhérents à votre approche
- Le Liberal Institute of New Delhi, qui a un point de vue très proche du
terrain concernant le tiers monde, autant en Inde que dans les pays voisins
- La société du Mont Pélerin
- Des Think Tanks Lew Rockwell, Mises Institute, Cato Institute etc.
- ISIL, International Society for Individual Liberty, dont Pro Libertate est le
représentant Suisse
Jusqu'à présent, on n'a vu que des organisations (appelées communément ONG)
qui demandent de plus en plus d'ingérences gouvernementales et d'orientation
souvent marxiste s'exprimer librement. Il n'y a aucun doute que cela convient à
ceux qui souhaitent augmenter leur propre pouvoir. Mais au passage, ils détruisent
l'économie et la civilisation planétaire à une vitesse affolante.
Avec les autres membres de Pro Libertate, nous nous ferons un plaisir
de défendre un point de vue réellement libéral dans vos débats, de croiser
les fers intellectuels avec les avocats d'un ordre mondial hiérarchique. D'ici
le mois de décembre, nous allons voir si les organisations de l'ONU ont le
courage d'affronter la contradiction!
Avec nos meilleurs salutations,
pour Pro Libertate :
Stefan METZELER, le 7 avril 2003
Alors
qu’on s’interroge sur le destin de la loi relative à la réduction du temps de
travail. Que l’on imagine déjà une réforme permettant de la rendre plus acceptable
sans penser tout simplement à faire le ménage dans la forêt amazonienne des
législations touffues, complexes et irréalistes. On devrait se rappeler ce qu’il
est advenu, trois ans après, de la loi sur le double affichage des prix.
Dans
la logique bien française d’un clientélisme qui créé des lois aux bénéfices
d’une partie de la population, cette loi de 1999 était destinée à calmer les
producteurs de fruits et légumes en guerre contre les centrales d’achat. Le
gadget lancé sans véritablement penser à son applicabilité n’avait qu’une visée
démagogique et accusatoire. Il était en outre particulièrement idiot car informer
le consommateur du prix d’achat à la production et du prix de vente n’apprend
pas grand chose et entretient l’inculture économique sur la façon dont se construit
un prix. Enfin, répondre systématiquement à tout problème par l’instauration
de nouvelles lois ne sert qu’à démontrer une volonté d’action et à frapper l’opinion.
Ah heureusement que ce bon gouvernement est là, il nous en faudrait des lois
pour répondre à tous nos maux : des lois qui interdisent le chômage, la
pauvreté, l’illettrisme. Comme nous serions bien avancés alors et pourquoi de
telles lois n’existent pas ….
Mais
bon cette loi sur le double affichage est toujours en vigueur, et pourtant de
double affichage il y en a bien encore avec un prix en euro et un autre en franc.
C’était déjà suffisamment compliqué de passer à l’euro et pour faire simple
la loi est tout bonnement ignorée. Exit la double étiquette, d’abord les petits
commerçants l’ont boycotté : ils ne connaissaient pas la prix à la production
mais seulement celui du grossiste. Et puis les grandes surfaces ont été plus
loin dans l’objectif pédagogique de la loi, affichant le prix d’achat, le coût
de transport, de stockage, celui des pertes, du conditionnement, de la TVA.
Certains auraient poussé le culot concernant les pompes à indiquer le coût des
taxes sur l’essence …
Un beau jour enfin, cette loi, tout obligatoire qu’elle fut, a été oubliée sans pour autant être abrogée. Quant à la RTT …
Xavier COLLET, le 19 septembre 2002