Libéraux de tous les pays !
Bové, notre syndicaliste emmoustaché national et les quelques milliers de
clowns excités qui palabraient sur les horreurs du néolibéralisme à Porto
Alegre ont décrété la naissance d'une Internationale de la Résistance. Résistance
à quoi? Au fascisme moderne sous toutes ses formes: globalisation, liberté du
commerce, multinationales, riches, maïs transgénique, capitalisme, Mac Do, dérégulations...
Cette Internationale-là est viscéralement anti-mondialisation (!). Son pire
ennemi: la Liberté. Cette annonce ressemble à une véritable déclaration de
Guerre Froide.
Celle-ci
n'opposera plus (globalisation oblige) des blocs de pays mais des groupes
d'individus, des organisations, des gouvernements. La frontière entre les
deux camps se moque des frontières géographiques mais les idéaux sont
radicalement opposés. D'un côté, la peur du progrès, la haine de la
liberté, le refus de la responsabilité, le mépris de la propriété, le culte
de l'État, de la loi, de la réglementation, de l'égalitarisme et de la justice
sociale, érigée en déesse suprême. De l'autre, les défenseurs de l'unique
liberté qui soit, la Liberté Individuelle, pilier d'une société libérale.
Deux conceptions qui s'affrontent, deux alternatives, deux projets pour un monde
en pleins bouleversements : le choix entre un super-Etat mondial administré et
un monde libre. Les partisans de la première conception sont en train de
s'organiser, de faire entendre leur voix de plus en plus fort; ils sont structurés,
soutenus, surmédiatisés, leur message démagogique et libertophobe se fait de
plus en plus présent et pressant. De jours en jours, ils s'érigent en
puissance d'opposition. Ce statut d'"opposants", de "résistants"
qu'ils se
donnent est un artifice pour tenter d'accréditer la thèse sur laquelle se
fonde leur action et qui consiste à convaincre le monde entier que le libéralisme
a gagné. Ce discours est dangereux car il vise à "démobiliser
l'ennemi". Puisque le libéralisme a gagné, il est inutile que ses
admirateurs se battent pour lui. Propagande! Non, la victoire n'est pas acquise,
elle reste à fabriquer! Non, le libéralisme n'a pas gagné. Le monde de demain
est en train de se dessiner et ses contours sont encore trop flous pour que nous
en distinguions les formes. L'enjeu est très clair: chacun se bat pour posséder
les crayons. Les symboles du libéralisme dénoncés par les anti-mondialisation
sont l'OMC, Davos, le FMI... super-organisations inter-étatiques que l'on
nous présente comme libérales mais qui n'en sont pas! Attention de ne pas
laisser ces
organisations gouvernementales s'installer dans le rôle que leur assignent
leurs détracteurs et devenir ainsi les porte-paroles d'un faux libéralisme,
conforme en réalité à la vision mercantile du commerce de ces partisans d'un
capitalisme d'État. Ne sous-estimons pas le risque que de pseudo puissance
d'opposition, les braillards de Porto Alegre ne se transforment, conformément
à leurs souhaits, en gouvernement mondial, seulement parce qu'ils n'auront pas
trouvé en face d'eux suffisamment de détermination et d'adversaires combatifs!
Il ne tient qu'aux libéraux, libertariens, anarcho-capitalistes, tenants d'un
monde libéré de toute entrave au commerce et autres inconditionnels de la
Liberté Individuelle de se déclarer haut et fort comme les véritables représentants
d'un bel idéal : le Libéralisme et comme les vrais adversaires de cette
"Internationale de la Résistance". LIBERAUX DE TOUS LES PAYS...
Maxime ROLLIN, le premier février 2001