Si nous voulons être considérés comme des hommes ou des femmes libres, une des principales questions que nous avons à résoudre est la compatibilité entre notre liberté et la démocratie qui nous gouverne.
Juger de notre démocratie nécessite que nous puissions nous interroger sur les prérogatives de l'État démocratique en tant que garant des libertés individuelles.
Et effectivement la question se pose alors que le clientélisme de nos politiques de gauche comme de droite les conduit à sacrifier les " droits de " aux " droits à ", saccageant ainsi les bases de notre liberté individuelle sans laquelle aucune avancée économique ou sociale n'est possible.
La classe politique ne connaît d'individus qu'aliénés
C'est que de tous bords et jusqu'à ceux qui se disent encore " libéraux mais sans excès ", notre classe politique ne conçoit pas l'individu libre, mais le considère aliéné, incapable d'exercer ses responsabilités, prisonnier de son milieu social et j'en passe ... Jospin comme Juppé ou Chirac tiennent la liberté pour dangereuse et estiment que tout doit être régit par leur propre ordre sous peine d'anarchie. Ainsi à coup de nouvelles lois et de nouveaux règlements nos politiques corrompus (pléonasme ?!) se créent des sinécures en augmentant leurs prérogatives à nos dépens.
Dans le débat démocratique il est légitime de penser que la liberté de l'individu peut être entravée à condition que la majorité le souhaite. C'est la raison du " Vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires ". La démocratie des politicards et de leur politiquement correct véhiculés par leurs médias aux ordres du CSA n'est pas la loi de tous mais celle de la majorité. Qu'importe le déviant, celui qui râle contre la corruption, les règlements absurdes, les atteintes à sa liberté d'entreprendre, il restera toujours minoritaire aussi longtemps que la pensée unique étatiste véhiculera ses sophismes au troupeau de moutons bêlants.
Pourtant le droit d'acquiescer aux décisions de la majorité ne signifie pas la liberté pour les minoritaires. La liberté individuelle n'existe que lorsque la plus infime minorité, à savoir l'individu, détient légalement le droit à la sécurité et à la libre disposition de ses biens. Faute de quoi on pourrait supposer que 51 % des votants pourraient tout à fait démocratiquement spolier ou exécuter les 49 autres %. Après tout Adolf Hitler a bien été élu démocratiquement alors que son programme était tout à fait clair depuis " Mein Kampf ".
La dictature de la majorité et celle des minorités actvistes
Sans aller jusque là, mais sans néanmoins sous-estimer les effets pervers du diktat majoritaire, le processus démocratique tel qu'il existe permet à certaines franges minoritaires de la société de s'attribuer des avantages aux dépens d'autres franges. Cette possibilité paradoxale est donnée par le système majoritaire, octroyée par les politiciens respectant des promesses électorales dont la mise en oeuvre est coûteuse et conduit à une redistribution des richesses au sein de la société . Mais en réalité ce n'est pas la majorité qui contrôle le processus démocratique mais des minorités représentant des intérêts particuliers et se proclamant représentatif d'un intérêt majoritaire au sein de la population.
Ainsi la force des intérêts particuliers, leur capacité de regrouper de nombreux manifestants compte bien plus que la justesse de leurs revendications. Les politiciens en démocratie sont bien plus sensibles à la force qu'à la justice, leur souci principal n'étant pas le bon gouvernement mais le gouvernement le plus durable possible.
Notre bonne école laïque et républicaine nous a appris à louer la démocratie.. Naturellement elle constitue tout de même un progrès car dans un État totalitaire, notre liberté individuelle ne serait pas l'objet du moindre débat, elle serait niée un point c'est tout. Mais de manière similaire, notre liberté individuelle ne donnerait lieu à aucune controverse dans une société de liberté où les droits de chacun seraient garantis et inaliénables. Ce n'est pas là une utopie, la société de liberté est un projet à notre portée dans une démocratie où notre volonté d'hommes et de femmes libres se manifesterait avec une force suffisante pour faire trembler nos politiques de tous poils et de tous partis.
Car c'est aussi cela le projet du Parti Libéral (PLERE).
Xavier COLLET, novembre 1997