Le scandale de la misère


désertComment lutter contre la misère ?

Parce qu'après tout, au-delà de la dénonciation, la journée contre la misère devrait être autre chose qu'une date commémorative d'un phénomène passé et présent.

 

Résistances, le journal lui étant consacré, a donc organisé un concours de propositions auprès des enfants.

Parmi les réponses, dont une bonne partie ont été suggérées par les enseignants, certaines sont jolies, simples, de proximité : " Avec quelqu'un qui est de côté, moi je vais la voir et je lui demande si elle veut être ma copine et jouer avec moi pour toujours ".

 

Mais d'autres sont d'une si profonde stupidité que je veux croire qu'elles aient été soufflées par un adulte : " Je voudrais que tout le monde vote pour que la misère s'arrête. "

On se demanderait bien qui voterait contre cela, je vote aussi contre la misère, je vote contre le cancer, je vote pour que ceux que j'aime vivent pour toujours et que ceux que je pleure ressuscitent. Mais suffit-il de voter pour nos désirs afin qu'ils se réalisent ? La résolution de tous les problèmes est-elle une question de politique ? Et si oui cela veut dire que la persistance de la misère, du cancer, de la mort sont le fait de ceux qui votent en faveur de ces maux. Car comme le disait Nelson Mandela la pauvreté n'est pas naturelle, peut-être que le cancer, la mort aussi ne sont pas naturels non plus. La misère serait donc voulue par les riches, car sans riches il n'y aurait pas de pauvres, plus qu'une échelle d'opulence la pauvreté relèverait d'une exploitation.

 

Alors oui, on pourrait voter contre la pauvreté, seulement voilà la pauvreté est naturelle en ce monde, c'est la richesse qui est l'exception. Richesse, éradication des maladies, allongement de la durée de vie ne sont pas naturels, ils résultent tous des innovateurs, des créateurs et plus généralement de l'initiative individuelle. Mais voila, ceux là même qui sont censés expliquer que l'on ne peut sortir de la pauvreté qu'en créant des richesses l'ont oublié car ils ne savent pas ce que créer veut dire : ce sont des fonctionnaires de la pensée unique.

 

Xavier COLLET, le 19 novembre 2008