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Interview de Jon Schaffer

 On ne casse pas les couilles à Jon Schaffer

Interview de Jon Schaffer, leader du groupe Iced Earth par David Perry pour le magazine de hard rock Brave Words & Bloody Knuckles, le 25 mai 2004


BW&BK : Etant donné que l’on peut considérer votre dernier album comme faisant référence à l’histoire et à la politique, notre magazine a décidé de réaliser une interview politique. Toutes les questions que je vais te poser tournent donc autour de l’histoire et de la politique. Je pensais nécessaire de t'en informer d’avance.

 Jon Schaffer : Ca me va.

 BW&BK : Cool.

 JS : Et au cas où je sens pas trop une de tes questions, je te le ferais savoir.
 
BW&BK :  Pas de problème pour moi. Cet album s’intéresse donc à l’histoire mais aussi à la politique ?

JS:   Non. Et il me semble que ça c’est l’obsession des gens qui veulent coller leurs propres préoccupations dans ce que nous faisons. J’ai entendu une tonne de trucs à propos de cet album, c’est effectivement un album qui creuse l’histoire. Eh oui, les politiciens pèsent indubitablement sur l’histoire, ils décident des guerres. J’ai entendu des gens me demander : « Mais pourquoi faîtes vous un album sur la guerre de Sécession ?”  Enfin pourquoi ces idiots ne lisent ils pas le titre, tout y est dit : le concept n’est pas la guerre de Sécession, les paroles vont jusqu’à faire référence aux invasions d’Attila et l’histoire y continue jusqu’à l’Afghanistan et le 11 septembre. Ce n’est pas un album politique.

BW&BK : Le 11 septembre a-t-il constitué l’élément catalyseur qui vous a inspiré cet album ?

JS : Ouais ça j’en suis certain. Mais j’aime l’histoire depuis que j’ai atteint l’âge de savoir lire, j’éprouve aussi un attachement profond pour mon pays  et pour les valeurs qu’ont institué les Pères Fondateurs de l’Amérique. Depuis toujours j’ai fermement cru aux valeurs que nous voulions défendre en tant que nation.  Je ne dis pas cela pour la première fois, j’y ai déjà fait allusion sur le titre « 1776 » (album Something Wicked this way comes) et sur « Ghost of freedom » dans Horror Show, je l’avais d’ailleurs dédié aux vétérans. D’un certaine manière le 11 septembre m’a poussé à écrire en tant qu’Américain. Je me suis posé des questions comme « est ce que je dois continuer à faire ce que je fais », franchement si je n’étais qu’un guitariste j’abandonnerais. L’industrie du disque et tous les mecs qui tournent autour ça ne m’aide pas à me réaliser, c’est pas gratifiant. La seule chose qui me pousse dans ce business c’est l’écriture, le reste je l’envoie balader sans problème. Je suis honnête, je le dis comme je le sens. Y a tellement de conneries que tu dois supporter quand tu es auteur, je dois supporter cela rien que pour écrire. Plusieurs fois je me suis demandé si cela valait vraiment le coup, mais je suis toujours là, je continue, qu’est ce que je pourrais bien faire d’autre ? Pourtant toutes ces questions je me les suis posé à la suite du 11 septembre, on enregistrait alors l’album « Horror show » tout en sachant qu’on était pas au top pour la qualité. Il y manquait quelque chose, j’avais plein d’autres préoccupations personnelles et donc je me suis pas autant engagé que j’aurais dû. Je ne me suis pas autant passionné pour l’écriture de cet album et donc je suis le seul à blâmer pour le résultat, puisque c’était mon idée. Je savais aussi qu’avec cet album on devait faire autre chose que le dernier, si il s’était s’agit de faire « Horror Show 2 » cela aurait signifié que nous étions finis. Ça j’en étais persuadé depuis le début de l’enregistrement d’ « Horror Show », ça n’allait pas être l’opus préféré de nos fans. Je savais que le prochain album devrait aller beaucoup plus loin et ça avant le 11 septembre. J’ai eu l’idée de créer quelque chose de prenant, de passionné. Si tu écoutes les paroles et les thèmes de toutes nos chansons tu trouveras de la fiction, de l’héroïque fantaisie, c’est pareil pour tous nos albums. J’avais besoin de pousser plus loin et je me suis demandé ce qu’il y avait de passion dans ma vie, à part le fait que le monde tel qu’il tourne et les religions organisées m’emmerdent. Qu’est ce qui me plaît vraiment ? Je me suis dit que c’était cet amour de l’histoire que j’avais besoin de faire partager, avant c’était très privé, seuls mes proches connaissaient l’intérêt que je porte à cela.

BW&BK : Tu as dit que t’étais fier d’être Américain et que tu étais fier des valeurs des Pères Fondateurs. Est-ce que tu crois que l’Amérique se bat encore pour les valeurs des Pères Fondateurs ?

JS : Ouais je le crois. Est-ce que cela signifie que nous n’avons pas fait de bêtises ? Non, on en a fait, nous sommes des humains et nous commettons des erreurs. Et pourtant je vais te dire, ce pays a fait cent fois plus de bien pour les autres pays du monde que n’importe quel autre. C’est un fait et les faits sont éloquents. Est-ce que nous sommes parfaits pour autant ? Putain non, on merde comme n’importe quel autre être humain. Mais c’est une expérience que nous vivons, et ce que nous faisons les Pères Fondateurs en seraient vachement fier si ils pouvaient voir comment les bases qu’ils ont jetées sont encore en vigueur de nos jours. Est-ce que tout le monde s’accorde sur ce que nous avons fait ? Non et cela n’arrivera jamais, mais nous avons fait des erreurs puis nous les avons surmontées.

BW&BK : Cette prochaine question est l’objet d’une controverse, je préfère le préciser avant que nous ne continuions. Certains analystes politiques ont développé le point de vue selon lequel les évènements du 11 septembre s’expliquaient de par la présence américaine au Moyen-Orient et tout particulièrement en Arabie Saoudite. Certains analystes ont donc considéré que les attentats étaient une vengeance contre ce que l’Amérique a pu commettre au Moyen-Orient. En tant que Canadien, je suis curieux de savoir ce que vous avez à répondre à cela.

JS : Non, ce n’était pas le moins du monde justifié. Ceux qui prétendent le contraire devraient se faire examiner leur putain de cervelle.

BW&BK : Penses tu  que le 11 septembre sera perçu comme le premier acte du déclin et de la chute de l’Empire Américain ?

JS : Non, d’abord c’est quoi cette histoire d’Empire ? Si les Etats-Unis étaient un empire, ton pays en serait le cinquante-et-unième Etat.

BW&BK : Je comprends.

JS : Arrêtons de dire des conneries. Nous ne faisons pas cela, ce n’est pas notre truc. Colin Powell a donné une interview dans laquelle l’interviewer a parlé d’empire pour qualifier les Etats-Unis et a utilisé toute cette merde de baragouin socialiste, Colin Powell lui a répondu : “La seule portion de pays que nous ayons réclamé est celle servant à nos boys qui ne sont pas revenus. Depuis la seconde guerre mondiale, dans tous les pays que nous avons libéré, nous n’avons conservé que les cimetières où reposent nos soldats. » Ce monde est envahi par la jalousie et le ressentiment. Quant vous êtes le premier tout le monde s’accroche à vos basques pour demander de l’aide, une fois que vous leur avez donné ce qu’ils réclamaient, ils se mettent à vous chier dessus. On ne peut jamais satisfaire tout le monde en même temps quoi que l’on fasse. On doit donc agir pour le mieux sans se soucier de ce que les autres feront ou diront de vous. Ces principes là marchent à n’importe quel niveau aussi bien au niveau de l’individu que de celui d’une nation. C’est la nature humaine, c’est dommage mais c’est comme ça.

BW&BK  : Mais puisque tu aimes l’histoire, tu ne fais pas un parallèle entre les Etats-Unis et l’Empire Romain ?

JS : Le seul parallèle que je puisse faire entre les deux est que si nous ne sommes pas prudents nous terminerons comme l’Empire Romain mais ce ne sera pas à cause de notre manque de conscience morale. Le politiquement correct se développe dans notre pays comme un cancer. La seule chose qui puisse détruire notre pays c’est bien nous et pas une putain d’attaque terroriste de merde qui ne constitue rien de plus qu’une lâche agression contre des civils de mecs qui frappent pour ensuite se cacher dans des grottes. C’est de la merde ça … Ces mecs là ont lâché la rampe, de vrais tarés lobotomisés. Des types pareils ne peuvent pas nous atteindre et même s’ils nous attaquaient encore une vingtaine de fois. La seule chose qu’ils arriveront à faire est de nous rendre plus forts.

J’aime les idéaux défendus par les Etats-Unis mais pour autant je ne suis pas le genre de personne qui dit que nous sommes les meilleurs et que nous allons prendre la place des autres. J’ai l’impression que beaucoup n’ont pas compris cela. Je respecte les autres pays, j’y voyage souvent et je ne m’amuse pas à médire sur leurs habitants. Je ne cherche pas non plus à leur imposer notre mode de vie et ce disque ne cherche pas non plus à faire cela. Si tu pouvais comprendre combien nombreux sont les adultes et les gosses américains qui n’entendent rien à l’histoire et ne savent même pas d’où vient tout le confort et les droits individuels dont ils disposent, tu pigerais combien cela me frustre alors que j’ai eu la curiosité de m’intéresser à l’histoire. Je ne pense pas que qui que ce soit ait la réponse à tous les problèmes du monde. Mais regarde un peu tout ce qu’on fait quand on voit notre fardeau fiscal rien que pour aider les peuples du monde en permanence. C’est énorme, on ne peut pas le nier, mais c’est facile d’oublier ce qu’on doit quand on a décidé de nous tourner le dos.

BW&BK : Quelle est ta position sur l’Irak ? Est-ce que tu penses que les Américains ont eu raison d’aller dans ce pays et d’y faire ce qu’ils ont fait ? 

JS : Je pense que l’on connaîtra un jour toute la vérité sur cette affaire. Ceux qui orientent les informations de façon à présenter cette intervention comme un désastre complet sont en réalité des gens dangereux, je ne sais pas où ils veulent en venir.  Mais je crois que la lumière se fera en son temps. Aujourd’hui nous ne connaissons pas tous les faits, nous ne les connaissons pas car c’est un nouveau genre de guerre. Quelques uns de mes meilleurs amis travaillent dans les Forces Spéciales et cherchent ces faits et je peux vous dire qu’à leur contact et en lisant entre les lignes, il n’y a pas le moindre doute pour eux que quand tout sortira le monde entier reviendra sur son jugement. C’est rien de plus qu’une affaire de temps et là il y a un bon paquet de gens qui n’apprécieront pas le moment de vérité parce qu’ils ne peuvent pas nous sacquer. En tout cas les tenants de l’affaire nous dépassent, il y a des mecs qui détiennent des bribes de vérité, c’est leur boulot de relier leurs informations et si on découvre qu’ils nous ont menti alors qu’on les pende. Mais en attendant ne jugeons pas hâtivement, j’ai confiance en les Etats-Unis d’Amérique.

BW&BK : Donc tu ne voies pas le régime Bush comme culturellement impérialistes ? Tu ne te rends pas compte qu’il tente d’imposer l’American way of life à une nation qui pourrait ne pas en vouloir ?

JS: Non. Et si tu croies que c’est vrai alors pourquoi crois tu que 70 ou 80 % de la population soutienne notre présence; Tu l’as pas vu ça ? Et puis pourquoi employer le terme de « régime » ? Si tu continues à utiliser ce type de langage j’arrête tout de suite l’interview.

BW&BK : Ok. J’ai compris. 
 
JS : Je suis sérieux.

BW&BK : Désolé, ça doit être mon esprit canadien.

JS:  Ouais, c’est ton esprit canadien, je suis sûr que c’est ça. 

BW&BK : Tu crois que les Américains sont aussi libres qu’ils le pensent ?

JS : Euh... Ouais, je le crois.  Enfin en grande partie.  Mais bon si pour toi la liberté c’est de pouvoir boire de l’alcool à partir de 16 ans comme en Allemagne, on ne parlera pas exactement de la même chose.

BW&BK : Bon, des fois les Américains se pensent très libres alors qu’ils ne le sont pas toujours. Il y a beaucoup d’intellectuels, notamment un gars comme Noam Chomsky, qui pensent qu’en fait l’opinion des Américains est conditionnée par les grosses sociétés et les politiciens.

JS : Ca y est tu m’as sortis un de ces maîtres à penser mondiaux de l’ultra gauche, Noam Chomsky. Et tu y crois à ses conneries ?

BW&BK : Ben j’ai pas mal lu ses bouquins.

JS : Mais tu y crois ?

BW&BK : Je suis diplômé en Sciences Politiques alors je crois à une partie de ce qu’il avance.

JS: Ah ouais et t’as quel âge ?

BW&BK : J’ai 22 ans.

JS : 22 ans ? Des années de sagesse ça !  Allez mec arrête. Tu sais où j’habite ? Dans le monde réel. Quand j’avais 16 ans j’étais dans des squats en train d’essayer de me bâtir un avenir. Comme ça j’ai pu construire à partir de rien et sans aucune aide d’un putain de système socialiste. Les épreuves m’ont rendu fort et indépendant. Je pense aussi par moi-même et les trucs que l’on veut me faire avaler ça ne passe pas. Examine le monde par toi même, regarde les faits et fais toi ton opinion à partir de là, va pas chercher dans les discours jubilatoire d’un mec comme Chomsky. J’ai aussi des bouquins à lui dans ma bibliothèque, je pense qu’il est complètement à l’Ouest et qu’il incite aussi à des attitudes dangereuses, mais ça on peut le faire chez nous. 

BW&BK : Je pense que c’est le prix de la liberté.

JS : Je suis pas contre, tout le monde peut dire ou penser ce qu’il veut, pas de problème là-dessus mais je dispose, moi aussi, de ce droit.

BW&BK : Ecartons nous de la politique et revenons à l’histoire.  Les Etats-Unis ont été créés en tant que République. Dans cet esprit, les Etats-Unis devaient s’occuper d’elle-même et ne pas interférer dans la politique mondiale, ce qui fut fait jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, penses tu que les Etats-Unis contredisent aujourd’hui cet esprit ?

JS : C’est une évolution, tout évolue dans ce monde tu sais. Ce que tu dis ressemble à un des arguments boiteux dans le style : dans le passé Saddam Hussein était un ami de l’Amérique ou encore on était allié avec Staline pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et tu as vu ce qu’il s’est passé ensuite … L’histoire est en perpétuelle évolution, à chaque moment nous avons dû agir en fonction des impératifs et quelquefois on doit bien se servir des salauds. C’est moche je sais mais l’homme est un drôle d’animal. En tant que pays nous faisons notre possible pour nous développer et dans le monde d’aujourd’hui on ne peut pas être isolationniste. En fait c’est Teddy Roosevelt qui a commencé l’interventionnisme, donc cela ne date pas de la Seconde Guerre Mondiale. Est-ce que je suis d’accord avec tout ce que les Etats-Unis ont fait ? Non, mais je suis pas non plus d’accord avec tout ce que les autres ont fait. Pas un seul gouvernement dans ce monde n’est exempt de pêchés et aucun ne le sera jamais et vous savez pourquoi ?

BW&BK : Parce que nous ne sommes que des hommes

 JS : Exactement, et donc ceux qui sont à la tête des Etats ne sont aussi que des hommes, or tous les hommes sont faillibles. Au mieux on peut toujours chercher la meilleure façon d’agir, mais nous commettons des erreurs en permanence. Le principal problème en ce monde est que nous sommes des putains de menteurs, nous ne sommes même pas honnêtes vis-à-vis de nous, nous mentons tous les jours … car c’est plus facile. Si nous devions tous nous regarder dans un miroir et être confrontés à la dure réalité de nos êtres alors je suis persuadé que nous en tirerions des leçons pour améliorer ce monde. Mais cela n’arrivera pas et nous en subissons tous les conséquences politiques et sociales, c’est ça la condition humaine. Quant on la regarde ainsi on comprend mieux tous les problèmes que nous avons dans le monde.

 BW&BK : Alors d’un seul coup nous sommes tous des victimes.

JS : Mais non putain non, ça c’est le genre de considération que je ne supporte pas. Si tu lis certaines de nos chansons comme par exemple «Valley Forge » sur le nouvel album, tu verras que je ne tresse pas des louanges sur les gosses américains et leurs préoccupations actuelles. Nous sommes devenu une nation pourrie et gâtée et ça m’inquiète pour notre avenir. Il n’y a rien de pitre que d’être un gamin pourri et ignorant qui n’a aucune idée de ce qui se passe dans le monde, sans compter qu’ils ne connaissent même pas leur propre histoire, les sacrifices et les souffrances endurés par ceux qui ont fondé ce pays, ils n’en ont pas idée, comment peuvent ils alors apprécier ce qu’ils ont ?

BW&BK : C’est pour ça que tu critiques ceux qui ne vont plus voter. 

JS : Ouais bof,  ceux qui vont voter ne comprennent pas non plus le système dans lequel ils vivent. Tiens si on prend le «Tonight Show » dans lequel l’animateur Leno va interviewer des étudiants, ils se mettent tous à jouer les contestataires, comme si c’était un truc à la mode. Au lieu de s’informer et de savoir de quoi ils parlent, ils imitent les hippies des années 60. Enfin, ils les imitent aussi sans les comprendre. Tu vois c’est la merde d’être un être humain alors c’est pour ça que notre album est patriotique et historique sans pour autant vouloir plaquer des concepts et les imposer. Si j’avais un souhait pour l’album c’est qu’il réveille un peu des jeunes dans ce pays, qui leur donne envie de progresser, de s’améliorer. Parce qu’il faut dire aussi qu’il y a des profs obnubilés par les dates historiques, connaître simplement la date des évènements ce n’est pas enseigner les tragédies et les bonheurs de chaque évènement. C’est aussi pour ça que les gamins ne se sentent pas concernés, c’est plus facile d’apprendre si on peut sentir la passion, saisir l’aspect humain.

BW&BK : J’ai encore une question.

JS : Ok.

BW&BK : Penses tu que les Démocrates ou un gouvernement de gauche pourrait améliorer la situation aux Etats-Unis ? Parce que comme je te l’ai dit je suis Canadien et nous avons toujours eu un gouvernement de centre-gauche. Et nous ne semblons pas avoir tous les problèmes que connaissent les Etats-Unis tels que les crimes et la pauvreté. Est-ce que vous pensez qu’un gouvernement de gauche serait positif pour les Etats-Unis ?

JS : Non.  A certaines époques nous avons eu des gouvernements de gauche, mais l’esprit américain est de ne pas dépendre d’un gouvernement. Les gouvernements c’est pas notre truc. Bon, certains aiment ça, ils devraient d’ailleurs émigrer au Canada. En ce qui me concerne je n’ai pas envie d’un Big Brother pour dicter mon comportement et ceux qui en ont envie de ça ne se sont jamais vraiment mis les mains dans le cambouis et ne se sont jamais bougé le cul pour réussir quoi que ce soit. Ça fait une putain de différence et il y a une putain de différence entre ce que notre société permet et les horizons bouchés d’ailleurs. Si j’étais un adolescent qui vivait dans la rue et cherchais à donner corps à ses rêves et qui y arrive, ou encore si j’étais un étudiant qui a fait 12 ans d’études pour avoir un bon job et qui se retrouve à mener sa propre affaire, alors je vois pas pourquoi je devrais accepter de me faire taxer à mort pour payer ces programmes étatiques que soutiennent les mecs de gauche. Je suis un individu et en ce qui me concerne le meilleur Etat qui soit est celui qui est le plus réduit. Un Etat ne devrait ne devrait pas gouverner nos vies. Je sais que les gauchistes pensent « balançons un peu de fric dans ce domaine et il ira forcément mieux », mais les faits prouvent que ce raisonnement est merdique.

Les Républicains, le parti de Lincoln, mais dans les 30-40 dernières années les Blacks ont surtout voté pour …

BW&BK : Les Démocrates.

JS : Les démocrates ouais, mais qu’est ce qu’ils ont fait des Blacks les Démocrates ? Tu vois regarde ce qu’ils ont fait. Vous les mecs de gauche vous voyez les choses à votre manière, c’est bien mais c’est pas la nôtre. 

BW&BK : Je vois.

JS: La majorité des Américains préféreraient  - et là je te parle de ceux agissent, pas ceux qui ne font que parler, jouent les victimes ou mettent tous leurs malheurs sur le dos des autres -  ne pas avoir un Etat qui leur dicte leur comportement. Les gens comme moi qui se bougent leur cul pour atteindre un but précis ne veulent pas se faire taxer à mort. Nous voulons contrôler notre vie et ça c’est l’American Way of Life. Si c’est trop dur pour toi, casse toi, j’ai jamais dis que c’était facile de vivre aux Etats-Unis mais ce pays permet à ceux qui partent du caniveau de se réaliser et rien que pour cela ça vaut le coup.

BW&BK : D’accord, bon ce sera tout pour l’interview. Je te remercie de me l’avoir accordé car je sais comment ce genre de questions peut mener à des controverses, mais tu as fait preuve d’une grande perspicacité, c’était vraiment cool.

JS : Le fait est que tu pourras la tourner comme tu veux cette interview, je n’ai pas de contrôle dessus, c’est ce que font la plupart des mecs de la presse. Je donne une interview et puis ils gomment un certain nombre de trucs que j’ai dit un peu comme le fait CNN, le Communist News Network. Tu racontes une histoire à ta façon pour que les gens pensent de la façon dont tu le veux. Alors tout est entre tes mains, toi ou ton éditeur vous pourrez en faire ce que vous voulez. De toute façon une fois que c’est fait, je me fous de ce que les gens en pensent. Ca aussi tu peux le publier, je suis qui je suis et j’ai pas de comptes à rendre, je n’ai pas honte de ce que je fais, je suis honnête et je vais droit au but. Tu peux tout publier, je n’ai pas à me faire juger et surtout pas par un morveux qui n’aurait jamais travaillé un seul jour pour quoi que ce soit. Tu sais comment c’est mec, il y a plein de gens qui s’imaginent être des puits de sciences et pouvoir avoir un jugement sur tout et tous. Moi tu vois, mon éducation se limite au monde réel, j’ai quitté le lycée à 16 ans, mon diplôme vient de l’école de la débrouille.

BW&BK : Et tu sais quoi ? Ca a sa valeur. Ce que tu as appris dans la rue on ne l’enseigne pas à l’école.

JS : Tout à fait mec !
Je connais des gens qui ont fait 6 ans de fac et qui en sont à 30 000 dollars par an. Tout vient de l’attitude mec, et c’est ce que j’aime au niveau de mon pays. Il suffit d’avoir un but et de se donner les moyens même à 16 ans et sans école, mais je ne me cherche pas d’excuses, si j’avais échoué c’aurait été entièrement de ma faute. Certains disent des trucs du genre : « merde, ma copine ne voulait pas que je fasse ci ou ça », des excuses j’en ai entendu des millions, une façon de rejeter sa responsabilité sur les autres. C’est comme ça qu’on se décide à ne rien faire tout simplement parce que l’on est incapable des prendre ses responsabilités et d’aller de l’avant, au contraire il faudrait toujours ne blâmer que soit c’est une question d’honnêteté vis-à-vis de soi.

BW&BK : Je suis content que tu termines sur cette note. Je suis aussi fier d’être Canadien que tu l’es d’être Américain, tes paroles ont été très explicites, je ne vois pas comment je pourrais transformer ce que tu as dit.

JS : Bon, c’est cool. Mais à la façon dont tu m’as posé tes questions tu suggérais des trucs.  Appeler notre président le « Régime Bush » ? C’est vachement orienté, mec. C’est pas comme si tu me demandais : “ Qu’est ce que tu penses du président Bush ? Dire le « Régime Bush » est une sale manière de poser cette question. C’est orienté OK ? Mais tu peux le dire comme tu veux, c’est toi qui fait l’interview, c’est toi qui en doit en vivre, pas moi. Et puis tiens, je dois aussi donner une interview pour le DVD demain. 

BW&BK: Ah ouais ?

JS : Ouais, comme ça les fans pourront m’écouter et me voir en direct, ils verront qui je suis sans avoir à en passer par les têtes de nœud de Blabbermouth qui sortent des propos de leurs contextes et balancent des mensonges et des sous-entendus.

BW&BK : (gloussements) Je comprends mec.

JS : Les fans découvriront vraiment ce que j’ai à dire avec le DVD.

BW&BK : Merci beaucoup de t’être prêté à l’interview, je l’ai beaucoup apprécié.

JS : C’est bon mec.

BW&BK : Ok, on se voit en tournée, mec !

JS : Ok ! By
e.

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