Poste et TélécommunicationsL'union sacrée
contre France Télécom France Télécons ça vaut plus un rond !
Menaces sur
l'Internet
La Bit tax La
dernière nouvelle est que la Poste va être transformée en société anonyme.
Le motif invoqué par le pouvoir pour la transformation est que Bruxelles l'impose et le même pouvoir fait aussi valoir le besoin de capitaux absolument nécessaires pour moderniser l'envoi du courrier. Les syndicats en embuscade crient à la privatisation ce qui conduirait à l'abandon du principe du service public et menacent de grèves. C'est
l'occasion de se poser la question de la pertinence des services publics.
Y-a-t-il vraiment des besoins qui méritent d'être sanctuarisés par la
qualification de " service public " ? La réponse pour une économiste
est négative. Nous allons le comprendre à la lumière des principes de
l'économie et le constater dans le cas particulier de la Poste. Le monopole est absolu puisque la force publique le protège par la loi. Ce caractère le différencie des monopoles privés qui peuvent exister mais sont toujours fragiles car exposés aux attaques d'entrepreneurs audacieux et novateurs. Les monopoles publics se flattent de réaliser l'égalité entre les " usagers " : c'est un objectif mensonger puisque personne n'est jamais égal avec un autre en quoi que ce soit. La prétendue égalité est définie par les directeurs du monopole et selon leur bon plaisir. En conséquence et, comme dans toute action publique, ce bon plaisir réalise l'inverse de l'égalité : en effet, par nature elle favorise certains au détriment des autres dans le cadre de la politique imaginée par le pouvoir et les réglementations multiples. Le monopole agit sans contrôle. Chacun connaît l'impossibilité de tout vrai contrôle dans les organisations étatiques. Ceux qui ont la patience et le temps de lire les rapports de la Cour des Comptes le constatent à chaque page. Les explications sont connues : jeu incessant des intérêts politiques, rôle majeur des syndicats, prépondérance des intérêts du personnel. S'ajoute l'absence de comptabilité sérieuse : personne de sensé ne peut voir vraiment clairement dans les comptes de la SNCF ou de l'EDF. Par-dessus tout il manque le contrôle du marché, régulateur indispensable de tous les coûts. L'absence de contrôle conduit à l'appauvrissement général par des productions de biens inutiles à des coûts exorbitants. Le prix de l'électricité vient de recevoir un coup de pouce intolérable au détriment de notre droit de consommer à notre guise. Dans les coûts fabuleux, les gâteries au personnel joue un rôle majeur : rémunérations excessives, statut hors du commun, avantages retraites exceptionnels. C'est bien l'une des raisons pour lesquelles les syndicats freinent au maximum toute approche d'une privatisation éventuelle par crainte de voir disparaître ces avantages. Le monopole détruisant la concurrence supprime le libre choix. Il donne aux élus ou aux fonctionnaires le droit de choisir pour nous ; or le libre choix est un facteur essentiel de la richesse, car il permet de se procurer exactement le type de bien qui vous convient. Le socialisme généralisant le principe du monopole conduit à l'uniformité dans la pauvreté. L'un des effets classiques du monopole est de conduire soit à de la surabondance dans des modèles ne convenant pas soit à des pénuries. A noter aussi les déboires qui se produisent lors des privatisations ultérieures. L'exemple des pays de l'Est qui sortent difficilement du socialisme est éloquent : c'est comme un deuxième châtiment pour l'ensemble du pays. A ces constatations, les partisans des services publics n'ont que de pauvres arguments à opposer. Il y aurait des biens qui par nature seraient publics : c'est pour sûr une imposture. Quand un monsieur " quidam " achète de la charcuterie chez l'homme de l'art, ils se rendent service mutuellement et s'enrichissent tous deux à la mesure de cette modeste transaction : c'est un service privé. Il en est de même dans les milliards de transactions quotidiennes dans le monde entier et cette remarque peut s'appliquer aussi bien à la boulangerie qu'à l'électricité ou au transport ferroviaire. Le pain est bien plus nécessaire que le transport ferroviaire et, si la fausse notion de service public est retenue, pourquoi ne pas l'appliquer au pain, ce qui d'ailleurs conduirait à la pénurie de pain ? Autre argument : un bien public serait par nature un bien particulièrement important comme la santé, le transport, le droit à la retraite ou d'autres. C'est tout le contraire : plus un bien est important plus il doit être privé. Un service national du pain, sans sous-estimer l'importance du pain, nous ferait consommer du très mauvais pain, mais serait supportable : nous pourrions nous " rattraper sur la brioche " ! S'agissant de la santé, nous sommes tous témoins de l'écroulement permanent de la sécurité sociale depuis des décennies avec l'effet de pauvreté sur tout le corps social. L'effet de pauvreté est d'autant plus grand que la santé est un bien des plus précieux. L'intérêt général est évidemment invoqué à chaque instant. Cela ne veut rien dire sinon la prétention insupportable des hommes de l'Etat de s'approprier une fois pour toute cette chimère d'un prétendu intérêt général, ceci pour leur bénéfice propre. Les
informations que l'on possède sur la Poste s'inscrivent parfaitement
dans les observations qui précèdent. Certes, sur le plan comptable,
il n'y a que des bribes d'informations. Espérons que la transformation
en S.A. permettra de voir plus clair. En 2005, la marge d'exploitation
était de 3,9 % alors qu'en Allemagne elle est était de 6% et, aux Pays-bas,
de 10 %. Depuis lors il semble qu'il y ait une légère amélioration mais
pas suffisante du tout. 54 % des effectifs ont le statut de fonctionnaires
et les engagements retraites, comptabilisés hors bilan, atteignaient
76 milliards d'euros. Ce total a augmenté de 6 milliards d'euros à la
fin de 2 005 ; ce chiffre est à comparer aux bénéfices déclarés de 557
millions qui sont ridicules en comparaison. Un coup d'œil en Suède est utile. Dans ce pays réputé pourtant socialiste, les syndicats ont compris qu'il fallait réformer et participent activement à ces réformes. C'est en 1993 que les Suédois, les premiers en Europe, ont mit fin au monopole étatique sur la poste. Avant la libération du système postal il y avait 1 800 bureaux de poste. Depuis et suite à la privatisation, il y a 4 200 points de poste installés dans des commerces divers. Cette constatation est significative pour ceux qui accusent une éventuelle privatisation de diminuer le service. 96,2 % du courrier arrive le lendemain contre 75 % en France. Les entreprises privées qui concourent au service sont bénéficiaires. En monnaie constante le prix du timbre n'a pas augmenté. En France et à l'occasion de la transformation en société anonyme, les pouvoirs publics annoncent qu'il n'est pas question de diminuer les effectifs totaux de 300 000 personnes. Or, le trafic postal ne cesse de diminuer, suite notamment à l'explosion d'internet : où est l'erreur ? La transformation en S.A. signe peut-être la mort future du mammouth, mais les mammouths mettent du temps à mourir tant ils ont de mauvaise graisse.
Michel de PONCINS, le 3 août 2009
France Télécom
L'union sacrée contre France
Télécom Dans sa gerbe d'avril 1998 (et oui, c'est
vieux, mais je n'allais pas acheter ce papier peu hygiénique, je ne fais que
l'emprunte à ma très publique bibliothèque), Alternatives commente le résultat
net 1997 de France Télécom s'élevant à la coquette somme de 14,9 milliards de
francs. Des conclusions logiques en découlent : "… si cette entreprise
fait tant de bénéfices (d'où le doublement du cours de son action depuis sa
privatisation partielle, à l'automne dernier), c'est sans doute que nous payons
nos communications encore trop cher." Oui, mais il faut rajouter que ces bénéfices
existent en grande partie grâce à une clientèle captive sous prétexte du
service public et avec les arguments fallacieux du service universel justifiant
une position dominante de France Télécom sanctifiée par l'organisme de
régulation ART. C'est là une logique à laquelle adhère d'ailleurs les
crypto-marxistes d'Alternatives. Pour la suite, nous lisons "On a
suffisamment reproché à l'ancien monopole (sic) de servir de vache à lait à
l'État en pratiquant des tarifs trop élevés pour accepter que cette situation
se reproduise au profit d'actionnaires privés !" Donc Alternatives reconnaît que les monopoles
d'État ont toujours vécus sur le dos des consommateurs, à moins que ce
"on" ne fasse pas référence à la rédaction. Enfin, cela reste floue
car visiblement ce qui gêne Alternatives ce sont les modalités de répartition
d'une rente de monopole avec une échelle de valeur qui est mise en évidence. Il
est immoral que l'actionnaire privée bénéficie de cette rente par contre que
l'État se serve il n'y a que les "on" qui puissent le critiquer et il
vaut mieux d'ailleurs toujours selon les mêmes que ce soit l'État qui en
profite plutôt que les consommateurs (voir la phrase de conclusion de
l'article), mais le nec plus ultra demeure que ce soit les salariés hyper-syndicalisés
qui se sucrent sur le dos des consommateurs et de manière annexe qui détournent
des bénéfices qui pourraient profiter aux actionnaires. On constate d'ailleurs
la médiocrité des services de France Télécom et la révolution que vit l'opérateur
face à une nécessité de respecter ses usagers (toujours pas clients
d'ailleurs). Dans la suite de l'article Alternatives nous
implique directement mais nous ne l'avons pas attendu pou attaquer les
pratiques de France Télécom, là encore incantation vaut mieux que raison :
"Que font donc les libéraux de tout poil ? (à poil lisse en ce qui me
concerne) Tous ceux qui ont salué la privatisation et la déréglementation
devraient aujourd'hui protester, puisque France Télécom taxe une fois de plus
les usagers, ménages et entreprises. A moins que la privatisation des profits
monopolistiques ne les rendent tout à coup plus supportables ?" La mauvaise foi à l'honneur, qui décide donc
de la politique de France Télécom si ce n'est les hommes de l'État ? Qui
protège cette boîte à laquelle nous payons un abonnement régulièrement, comme
un impôt qui serait dû ? Alors allons plus loin puisque Alternative nous le
propose, boycottons France Télécom, rien ne nous oblige d'ailleurs d'aller chez
Itinéris ou Wanadoo. Appelons la rédaction crypto-marxistes à nous rejoindre
pour la privatisation intégrale ou le démembrement de France Télécom, pour la
déréglementation des télécommunications, l'introduction de la concurrence, la
rétrocession du réseau pour lequel nous avons payé depuis si longtemps. Rendez
nous nos billes et laissez nous le choix. Les voies sont différentes mais voilà une
convergence, enfin il serait difficile de faire quoique ce soit avec ces
analphabètes de l'économie quand on les voit terminer leur article par :
"Maigre consolation : la hausse du taux d'imposition des sociétés, décidée
par le gouvernement en juillet dernier et maintenue en 1998 - désormais de 41,1
% -, va faire rentrer une partie de ces profits dans les caisses de l'État, en
sus des dividendes". Huées générales, fermez les bans. Xavier
COLLET, le 11/01/1999 Il existe dans ce pays une Net Compagnie
française ou plutôt LA Net Compagnie française telle que se baptise elle-même
France Télécom dans la lettre du club des actionnaires. Perpétuant ses fantasmes de monopole, France
Télécom met en avant cette croyance socialiste qui veut qu'un acteur dominant
sur un marché soit incontesté de par les barrières mises à l'entrée de ce
marché et les supposés rendements croissants dans le secteur des
télécommunications. Si France Télécom a un jour décidé de devenir un opérateur
Internet, il n'est donc pas concevable qu'il puisse en exister un autre. A son
pouvoir de domination sur le marché, le monopoleur de la boucle locale a ajouté
un pouvoir réglementaire et a tiré partie de son réseau de lignes payées par le
contribuable. Effectivement en toute logique il aurait
fallu restituer les lignes à ceux qui les ont payés par une mise en place de
privatisation à titre gratuit, mais non France Télécom garde son réseau
filiaire et le facture à ses concurrents. Car oui, contre toute la logique de la
concentration et du monopole mise en avant par les théoriciens des limites du
marché l'opérateur historique se fait tailler des croupières par la concurrence. Pourtant, il est vrai que la domination de
France Télécom a entravé le développement de l'Internet en France, quitte à
vouloir être le seul, pas la peine d'être le meilleur, autant écraser la
concurrence avant qu'elle ne se manifeste. Ce n'est pas par une logique de
marché que l'opérateur historique a voulu conserver son monopole mais par les
protections dont il a pu bénéficier et les maintiens de ses privilèges
réglementaires au détriment du consommateur - contribuable oui, les cadeaux que
nous avons fait à France Télécom se retournent contre nous. En ce qui concerne l'Internet, l'ex
monopoleur a ainsi freiné le développement du câble, sans hésiter devant les
moyens employés. Il affirmait il y a 2 ans, par pouvoirs publics interposés,
être un opérateur durable du Net, contrairement à ses premiers concurrents qui
seraient dans l'impossibilité de maintenir les bas tarifs de l'abonnement
Internet. Notre Nostradamus local prévoyait la faillite des autres fournisseurs
d'accès et le relèvement à terme des tarifs d'abonnement. Ce n'était qu'un vœu
pieu mais j'y ai cru un moment. Pronostics amplement déjoués comme le signale
Les Échos du 26 avril 1999 consacrant une page entière à la percée de l'accès
gratuit à Internet. Tout faux France Télécom, et une fois encore
l'exploiteur public l'a mauvaise et tente l'entrave : "l'opérateur est
pressé de couper l'herbe sous le pied de ce modèle économique qui risque de se
généraliser". C'est que cette fois, France Télécom risque d'être pris à
son propre jeu des conventions d'interconnexion. Comment croyez vous que les fournisseurs
d'accès puissent permettre un accès à abonnement gratuit ? Par les gains
publicitaires, les retombées du commerce électronique mais aussi des
reversements de France Télécom sur le trafic générés (les utilisateurs paient
toujours la communication locale à France Télécom). Il y a mieux, les
fournisseurs d'accès vont s'allier avec des opérateurs de télécommunications
comme Kertel, Colt ou Siris. Et alors me direz-vous .? C'est simple comme
l'explique Les Échos : "aujourd'hui, lorsqu'un abonné de France Télécom
appelle une personne dont le numéro de téléphone est contrôlé par l'un de ses
concurrents l'opérateur historique est, par convention, dans l'obligation de
lui reverser entre 4 et 6 centimes par minute de communication". En
conséquence ces sommes pourront grâce aux fournisseurs d'accès gratuit se
partager avec leur opérateur partenaire et concurrent de France Télécom.
"Il suffirait que 3 millions de personnes (soit la moitié des internautes)
optent pour ce système et se branchent pendant 5 heures par mois pour que
France Télécom soit contraint de débourser entre 300 et 500 millions de francs
par an à ses concurrents. Le pire pour France Télécom est que le chiffre
d'affaires généré au niveau du trafic local ne permettra pas de compenser ce
manque à gagner." Face à cette menace, France Télécom veut
imposer une renégociation des conventions d'interconnexion avec un palier à 5
centimes en moyenne pour les communications locales traditionnelles, un autre
de moins de 2 centimes pour les communications vers un fournisseur d'accès. Une
telle manœuvre remettrait en cause l'Internet gratuit en France alors qu'il
l'est dans bien d'autres pays. La Net Compagnie française veut régner par le
vide … Elle nuit à ses consommateurs, et pourtant certains sont encore chez
wanadoo … Xavier
COLLET, le 04/01/2000 Le 60 millions de consommateurs d'octobre
1998 a été inondé de courrier concernant les utilisateurs d'Ola (réseau
Itinéris-France Télécon). C'est que les mentalités évoluent difficilement chez
France Télécom, on y a toujours l'habitude de se foutre de la gueule du client
et on se demande encore comment on peut choisir des services France Télécom
quand on peut aller voir ailleurs. La disponibilité du réseau, les services ?
Des arbitrages favorables de l'ART ? Mouais, c'est vrai que les conditions de
la concurrence n'existent qu'à peine dans le domaine des télécommunications, mais
ça évolue et il va falloir penser à bazarder ses France Télécom sous peu. Bon, mais où OLA a-t-elle déconné ? Et bien
il suffit de reproduire le courrier de Katia M de Colombes qui expose et
conclut elle-même "je consulte régulièrement le service "suivi de
consommation" pour savoir où j'en suis de mon forfait et ne pas le
dépasser. Mais à partir de juin, ce service est devenu inaccessible, à toute
heure de la journée, tout comme le service "client". C'est
anti-commercial et inadmissible : les clients d'Ola, ne pouvant plus se repérer
dans leur consommation, soit consomment moins que leur forfait (qui leur est
quand même facturé intégralement), soit dépassent ce forfait. Dans les deux cas,
France Télécom y gagne !" Bon, moi je vais faire comme dans la nouvelle
pub Itinéris, mais à l'inverse, si vous êtes chez Itinéris, pas la peine de me
laisser votre numéro je rappelle pas. Xavier
COLLET, le 19/09/1999 Connaissez-vous les Sables d'Olonnes ? Sa
tour médiévale, son prieuré, son abbaye, sa plage de sable fin, son casino, son
musée mondial du coquillage, son agence France Télécom … Oui, j'ai bien dit son agence France Télécom,
car elle se visite aussi. Très bien située entre le port et la plage, ses
locaux y sont spacieux et il y règne une atmosphère marine agréable. Vraiment quel privilège pour un agent du
service public des télécommunications que d'y travailler. Il doit certainement
y avoir un concours interne pour les mutations. Pas de doute, les employés des
Sables doivent être des cracks, ou tout du moins encore plus méritants que
leurs collègues. En ce bel août de l'an 1999, échaudé par des
factures téléphoniques trop élevées pour cause d'Internet, je jette mon dévolu
sur cette super agence afin de trouver une solution à mon onéreux problème : je
décide de me renseigner sur le forfait France Télécom pour l'Internet. Flanqué de mon ex-moitié, sur le chemin de la
plage aux pénates, en short, tongs, arborant un T-shirt "Je suis un sex
symbol" décoré d'un pourceau se prétendant tel, nous jetons un œil à la
devanture. Puis sans hésiter, tel Robert et Monique Bidochon en vacances, nous
ouvrons la porte de cette pimpante agence ultra moderne. Sourire niais de
circonstance aux lèvres, je me dirige plein de bonne volonté vers le podium d'une
jeunesse qui s'ennuie. Ca sent l'emploi-jeune. "'Jour, mamzelle, je suis venu
m'informer sur le forfait Internet". Sourire avenant de ladite demoiselle :
"Je vais prendre votre nom " "Si ce n'est que cela : Collet". D'une rotation de 45 degré vers sa droite
elle pianote mon nom sur un terminal. Juste mon nom donc, je ne suis pas trop
fliqué, des Collet, surtout dans la région, il y en a à la pelle. Nous sommes ensuite invités à nous asseoir
dans la rotonde centrale en attendant qu'un employé nous reçoive. 'Ce devrait
être le monsieur de derrière selon l'employée de jeunesse. Tiens, le seul qui
soit occupé alors que les deux autres conseillères sont apparemment libres,
affichant une mine tristounette en tapotant un clavier. Bon, on peut pas nous renseigner tout de
suite. Mince, la baguette de Sabine va tiédir. Mais les banquettes sont
tellement moelleuses, d'ici on voit les estivants, sacs de plage en
bandoulière, à l'assaut de leur collation. C'est un peu long quand même, 5 minutes se
passent, il n'y a plus de clients dans l'agence à part nous. Midi et le quart,
ils ferment à midi trente, ça m'étonnerait qu'on nous garde après la fermeture. Dis donc pour nous faire attendre de la
sorte, on nous mijote la totale sur le forfait, un peu comme chez Cuisine Spacial,
les super commerciaux de France Télécom préparent psychologiquement leurs
clients à l'achat. J'aperçois un quinquagénaire sortant d'un
bureau fermé au fond, d'ailleurs ouvert pour le laisser sortir (logique non ?),
il passe à côté du quidam censé nous renseigner, puis il fait le tour passant
voir les autres employés. Nos oreilles bioniques captent le même signal :
"Mais enfin, on vous a briefé sur le forfait, vous avez même la note
interne d'information …". "Mais monsieur …". Une sonorité ferme,
plus forte quoiqu'assourdie termine péremptoirement : "Faîtes votre
boulot, vous êtes censés connaître alors informer". Sur ce, il retourne à
son bureau. "Je l'ai même pas lu son papier"
dit l'une à sa collègue, l'autre "le forfait, c'est quoi ? Primaliste
Internet ?". Et cela continue dans le même registre, mes
supputations s'envolent : si ce sont les meilleurs commerciaux, pas la peine de
mettre les pieds dans l'agence de chez moi. 12H 20, un peu las, je me lève pour jeter un
œil aux produits en exposition, tiens c'est pas donné ! Je souffle un peu,
histoire de témoigner de mon début d'impatience, je pense un moment exposer mon
oisiveté ailleurs. Un murmure, l'emploi-jeune est appelé à la
rescousse. "Tu les connais toi les forfaits, t'as une notice ?".
"Et toi, tu peux le recevoir", rajoute-t-elle pour sa collègue. Le
chef d'agence ressort de son bureau fermé (non, je vais pas la refaire, ça devient lourd), promène un regard glacial, un autre employé arrive, nous ne
l'avions pas vu, il discute avec lui. Puis le silence se fait. "Monsieur Collet", ça
y est on
m'appelle, enfin, je me dirige vers le bureau d'où émane l'invitation, nous
nous asseyons. Sabine me fera plus tard remarquer l'expression particulière de
la dame, une sorte de rictus gêné qui n'a duré qu'une fraction de seconde, pour
revenir à un air accablé … "Mon Dieu, il aurait pas pu rester sur la plage
ce con, qu'ai-je fais pour mériter cela !" . La situation devient comique,
j'exhibe le sourire numéro 3 et annonce ce qu'elle ne sait que trop bien.
"Voilà, j'ai entendu parler du forfait Internet, je souhaiterais en
bénéficier si vous pouviez m'informer des conditions et avantages". Et bing, d'un coup de baguette magique, le
chef apparaît derrière elle, visiblement .la dame passe son examen. "Mais vous connaissez Primaliste ?
" "Oui, oui, je suis déjà abonné à ce
service, mais je veux plus". Elle sort la note interne et se met à la lire
avec nous : "Pour 100 FRF par mois, vous bénéficiez de 20 heures de
communication s sur Internet de 18 h à 8 h, tout le week-end ainsi que le
mercredi à partir de 14 h". "Ah, c'est tout !!! J'en aurais besoin
aussi en heures pleines, vous savez je ne peux pas programmer mes sessions
comme cela, je voudrais le forfait 20 heures sur toute la journée". "Monsieur, ce n'est pas possible". "Mais en dehors du tarif heures creuses,
vous ne me proposez que le mercredi après-midi !" Je reste poli et gentil mais quand même, ils
se foutent du monde, avec Primaliste, je réalise déjà mes économies sur les
heures creuses, en ajoutant le coût de 100 francs par mois pour le forfait Internet, il n'y a plus grand chose à gratter. Le chef d'agence en convient volontiers, il
prend le relais de son employée qui reste sèche : "Vous savez au début on voulait proposer
le forfait sur toute la journée, mais l'ART a forcé France Télécom a proposer
ce service à tous les utilisateurs d'Internet (sous-entendu y compris à ceux
qui ne passent pas par leur fournisseur d'accès Wanadoo) alors ce n'était plus
rentable de le proposer à ceux qui avaient d'autres fournisseurs". "Pourtant en Italie, les internautes ont
obtenu un tarif frôlant la gratuité sur l'Internet (en effet le Parlement
italien, sous la pression des grèves du net, a voté une loi qui ramène à moins
de 60 centimes le coût d'une heure de connexion), pourquoi pas ici ? Un troisième arrive, celui qui discutait avec
le chef peu de temps auparavant, il me coupe la parole : "Non monsieur vous faîtes erreur ce
n'est pas possible". C'est un grand professionnel celui-là, il sait lui,
moi je ne suis que l'usager. Je laisse un blanc à la fin de sa tirade, car je
sens qu'il a envie de continuer sur sa lancée. "Vous vous rendez compte de ce que
signifierait un forfait pareil pour tous les internautes, les gens ne
pourraient plus s'entendre au téléphone ; tout le monde se mettrait au
micro-modem et saturerait les lignes". Bon bah merci, au revoir. On se lève et on
s'en va. Nos France télécommeurs tirent une drôle de
gueule et réagissent avec un retard (on en avait l'habitude), au revoir … Fichtre, passant le seuil je me dis que
j'aurais dû me renseigner aussi sur les avantages de l'ADSL, le modem pou
lequel France Télécom fait obstacle au développement du câble. Non, finalement
je ne veux pas être à l'origine d'une crise de stress dégénérescente. Morale de retour de plage : les services de France
Télécom sont certainement trop compliqués à comprendre pour que leurs
commerciaux puissent nous les expliquer ; l'ART est devenu le bouc
émissaire du service public, dont le seul public que l'on sert devrait être
abonné à Wanadoo ; France Télécom considère
qu'il faut limiter le développement d'Internet, faute de quoi les lignes vont
saturer. Tiens, je croyais que l'essor du net en France était top priorité.
Mais enfin, c'est un professionnel France Telecom, sûr de lui qui m'a
renseigné, alors je n'aurais pas l'arrogance de le contredire. Xavier
COLLET, le 23/08/1999
Un rappel nécessaire sur la situation des
internautes vis-à-vis de France Télécom, monopoleur de la boucle locale: L'abolition en automne 1997 du tarif bleu
nuit après 22h 30 a considérablement accru nos factures. L'heure de connexion
est de 16,70 FRF à plein tarif et de 8,34 FRF aux heures creuses, alors que les
Américains ne paient rien en local et que des tarifs particuliers sont accordés
ailleurs pour les internautes. Face à cette situation, une première grève
très suivie a été lancée le 13 décembre 1998, les internautes contre France
Télécom se mobilisent autour de l'IMC (internautes de l'Internet moins cher),
de l'ADIM (association des internautes mécontents), de Familles de France et de
Famines Rurales. Au-delà de la revendication d'un forfait annuel illimité,
c'est la position du monopole de France Télécom qu'il faut déboulonner, c'est
sa politique de mainmise sur un réseau que nous avons tous payé par nos impôts.
La pression doit monter et nous impose aussi
de boycotter Wanadoo. Xavier
COLLET, le 01/09/1999 Hold-up sur les usagers
Je
me rappelle encore des inquiétudes des décideurs et de la « classe parlante » vis-à-vis de l’ouverture du
marché des télécommunications en France. On nous promettait l’anarchie
(pourquoi pas ?) : les usagers devenu clients allaient se faire arnaquer
dans un premier temps avant de rejoindre le giron de l’opérateur
historique ; les concurrents tenteraient de séduire par des promesses
qu’ils seraient dans l’impossibilité de tenir et au final le prix de
l’abonnement augmenterait vertigineusement et le plus pauvres seraient exclus
de ce service !!!! Idem
pour les fournisseurs d’accès à Internet : les forfaits à 200 francs du
début n’auraient été que de la poudre au yeux car tôt ou tard il faudra payer
au moins 500 francs, à quoi on peut rajouter le coût de la connexion. Quelle
bande de sinistres abrutis que cette « classe parlante » ! La
chute annoncée d’un monopole de sévice public est toujours un événement dont on
peut se réjouir, mais mon optimisme quant à l’avenir de mes factures a été plus
que devancé. Je pense d’ailleurs à la publicité comparative que fait Onetel en
se référant aux tarifs de France Télécom. Eh oui, nous avons tous gagné à la
libéralisation du secteur des télécommunications et le libéralisme, dans ce
domaine comme partout, rapproche la famille, les amis, créé de nouveaux liens.
Nous pouvons appeler la province et
l’étranger pour au moins 3 fois moins cher, nous ne sommes plus obligés de
regarder nos montres et d’éplucher nos factures détaillées pour finalement nous
fendre seulement d’une carte de vacances ou de Noël à l’égard de ceux qui nous
sont chers mais hélas si loin. Bientôt
la fin du monopole de la boucle locale et cet outil de l’élite que devait être Internet
devient gratuit en connexion illimitée frais téléphonique inclus, un peu comme
dans le New Jersey par exemple, mais cela la classe parlante ne voulait pas le
savoir. Alors
merci de rien France Télécom, ou plutôt disons que c’est l’heure de régler nos
comptes !!! En
tant qu’usagers nous avons, pendant de années, payé des factures 3 fois plus chères qu’elles n’auraient dû
l’être. Comment en ont ils profités et comment comptent ils nous dédommager de
ce sévice qui a duré trop longtemps et dans des conditions d’exécution
exécrables (qualité du réseau par toujours au point, brouillage par des
CB) ? En
tant que contribuables nous avons payé les infrastructures, comment vont-il
nous les rendre ? La
question est là brûlante et le Canard Enchaîné du 14 avril 1999 s’interrogeait
et se scandalisait déjà sur le as particulier des câbles télé … (à
suivre) Il
faut le dire : c’est bien nous qui avons financé le réseau de câble TV de
France Télécom, lequel est évalué à pas moins de 37 milliards de francs. Mais de quoi s’agit-il au fait ? De
la majeure partie du plan câble qui nous a coûté si cher (deux rapports de la
Cour des Comptes dénoncent des dépassements de coûts de raccordement :
prévus à hauteur de 18,5 milliards de francs en 1990 ils passent à 25 milliards
en 1991) et qui a profité à l’opérateur monopoleur sous la forme de 3,7 millions
de prises de raccordement à la télévision par câble dont la mise sur le marché
de chaque unité pourrait rapporter jusqu’à 10 000 francs par câble. Le
Canard Enchaîné, en la personne de Patrice Lestrohan, a donc fait son enquête en partant de la question que nous nous
posons tous : « De quel droit France Télécom décide de vendre un
équipement réalisé avec l’argent du contribuable ? » Réponse
très officielle de la direction : « Il ne s’agit pas à proprement
parler de l’argent du contribuable. Disons plutôt de l’argent du sévice public,
ou si l’on préfère de l’argent des utilisateurs du téléphone. » On
aura bien évidemment remarqué la nuance et là c’est pas moi qui le dit mais le
journaliste : « pour faire la différence entre l’argent du
contribuable et l’argent de l’usager à une époque où France Télécom disposait
du monopole de la téléphonie, il fallait avoir pas mal d’estomac. » Le
plan câble a fait de France Télécom le propriétaire des réseaux mis aux
enchères. Tout allait bien jusqu’à ce que la boîte dû se mettre à rentabiliser
ses investissements dans un contexte où le contribuable ne les paient plu et
n’ont plus à subir les pertes dans l’exploitation desdits réseaux : la
bagatelle de 1,6 milliard de francs de pertes annuelles. Comment
s’expliquer alors que ces réseaux, dont l’exploitation est déficitaire,
intéresse à ce point les enchérisseurs ? Le manque de capacité à
rentabiliser par France Télécom serait du à des causes structurelles ; les
mêmes qui expliquent le peu de compétitivité de l’entreprise et notre intérêt à
s’en tenir à l’écart le plus possible alors que ses rentes de situation
s’effondrent. Les
explications de FT sont là encore alambiquées puisque ce bon Michel rappelle
qu’il ne cesse de se lamenter sur la modicité des loyers qu’il perçoit pour les
raccordements et les prises au réseau des opérateurs commerciaux. Il
affirme même que le Conseil de la concurrence en s’étant opposé à une
augmentation des tarifs de raccordement, le force à financer ses concurrents.
Ca marche pas toujours mon bon monsieur : il était si simple d’empêcher la
concurrence en utilisant l’argent du contribuable pour financer des
infrastructures dont FT détient le monopole et les facture à prix fort. Partant
de là, il est tout aussi simple de tenter de faire croire que se poser en
concurrent c’est se condamner à n’être jamais rentable. C’est fini ça mon petit
pote et les arguments utilitaristes en faveur du maintien du monopole des
télécoms s’effondrent définitivement. Xavier COLLET, le 02/10/2000
Menaces sur l'Internet
La Bit tax Alternatives Économiques s'inquiète des
enjeux du développement de l'Internet, en résumant elle s'interroge quant à
l'ultra-libéralisme qui pourrait être la résultante de ce nouvel outil. Nos
rédacteurs à petit pois ont tout de même compris comme ils disent que
l'explosion du commerce électronique remet en cause la fiscalité et le pouvoir
de l'État dans la création et la circulation monétaire. Le sujet est assez bien
abordé puisqu'il reprend les alarmes de l'apparition d'un Cybercash qui nous
libère en théorie de la taxation et de l'influence des États, une monnaie qui
pourra circuler sans limitation de temps et d'espace en dehors des réseaux traditionnels
de paiement. Alternatives Économiques mène donc un combat
d'arrière garde anti-technologique car anti-libéral, les menaces de l'Internet
sont présentées de manière simpliste en supposant que l'individu est
criminogène alors que l'État est nécessairement vertueux : "L'Internet
peut effectivement devenir un puissant vecteur de développement de la
criminalité financière et fiscale (sic), mais aussi terroriste et mafieuse, si
les voleurs surpassent les gendarmes en matière de cryptage." La menace n'est pas criminelle, elle met au
contraire à bas les pouvoirs de contrôle des États basés eux-mêmes sur la
menace et le racket. Échapper au fisc et à toute taxation, revenir à un marché
qui ne serait plus perturbé par les dîmes c'est là un indéniable progrès. Les
artifices de commandement de l'économie ne pourront plus nous atteindre, c'est
là une libération de l'individu dans ses rapports avec les autres. Les
intermédiaires perdent leurs poids, les choix sont consentis. Face à cette riante perspective, les suggestions
d'Alternatives sont une véritable déclaration de guerre progressiste (ce qu'ils
se disent être) au progrès, elles sont en outres considérablement dangereuses
remettant en cause notre libre arbitre. Cette déclaration de guerre, à laquelle
les internautes et tous les hommes et femmes libres de ce monde devront
répondre comme il se doit, réside dans la proposition de l'aberrations suivante
: la bit tax consistant à
taxer les volumes d'information s'échangeant sur le net, puisqu'il est devenu
impossible de taxer les transactions. Les arguments avancés dans ce sens sont d'un
égalitarisme admirable puisque : "une bit tax aurait l'avantage de contribuer
à résoudre les problèmes d'encombrement que suscite la gratuité actuelle des
échanges d'informations". Rendez-vous compte, pour le modeste prix d'un
micro-modem, même les pauvres pourront avoir accès gratuitement à une
information "non normalisée". Il est bien temps de les faire payer
aussi car comme le dit Alternatives "la relation est nette entre la valeur
des services achetés et le volume des informations échangées". Tiens, je
comprends plus là, le problème n'est-il pas la gratuité, non, il se trouve
aussi dans le faible prix des produits à échanger, débarrassés de toute
taxation. En fait, une présomption de "fraude" repose sur tout
internaute. Soyons tranquille, ces propositions sont
irréalistes, Alternatives signale bien la difficulté du dispositif qui
nécessiterait la déclaration de chaque ordinateur et l'installation d'un
compteur de bits. Big Brother à la maison quoi, avec relevé et vérification des
compteurs à domicile, le jour où en arrivera là il faudra savoir faire usage de
bonnes baffes dans la gueule. Et puis, faut-il plus de bit pour un
transfert d'argent, qu'un téléchargement MP3 ? Évidemment non, une telle
proposition ne taxerait pas les flux commerciaux et les transferts. Mais elle
tuerait à coup sûr Internet. Xavier
COLLET, le 17/09/99 Bit tax, elle revient et elle n'est pas contente Si vous vous rappelez bien j'ai consacré il y
a quelque temps un article relatif à la "bit tax", j'exposais les
desseins foireux d'Alternatives Économiques qui proposait un compteur de bits
afin de faire percevoir à l'État une taxe sur les téléchargements. Ce projet logique devait signer l'arrêt de
mort d'Internet qui ne pourrait supporter un flicage généralisé, nécessaire à
la taxation. Les ennemis de la Liberté on les connaît et
on ne s'étonnera donc pas de la brève diatribe de l'Humanité Hebdo du 17
juillet 1999 sur les outils de la mondialisation. L'heureusement inévitable
mondialisation. S'inspirant et s'appuyant sur le
"Rapport mondial sur le développement 1999" émis par le PNUD
(Programme des Nations Unies sur le développement), l'Humanité soutient
l'instauration de la bit tax ou tout du moins d'une taxation des utilisateurs. Ces putains de rouges n'avaient d'ailleurs
pas grand chose à rajouter au rapport du PNUD. Ils ne font qu'en conclure que
l'accès au savoir et à l'information grâce aux nouvelles technologies profite
essentiellement aux pays les plus riches, un constat qui devrait se nuancer
quant à la nature desdits bénéfices et son caractère permanent. Ainsi
L'International Libertarian Network est présent notamment jusqu'au Bangladesh
où le site de notre coordinateur local s'interroge et donne des solutions aux problèmes du
développement, établissant les ravages que le socialisme a produit dans le
Tiers-Monde. Le PNUD, grassement financé par l'ONU, donc
par nous , fait figure d'allié des ennemis de la liberté de communiquer. Il est
un organisme à abattre d'autant que la conclusion de son rapport fait la joie
de l'Humanité telle qu'elle le cite : "Le PNUD propose donc une taxe sur
Internet pour financer l'accès des plus pauvres au réseau. Plus globalement, il
préconise la création d'une "gouvernance mondiale", pour repenser une
politique sociale et imposer des règles au flux des capitaux et aux multinationales.
Une gouvernance qui aurait "l'être humain comme finalité"". Cette langue de bois collectiviste, on la
connaît, elle fait froid dans le dos. Xavier
COLLET, le 21/10/1999 L'affaire du Collectif
des Halles Cet honorable journal, autrefois libéré nous
expose sobrement les faits : le ministère de l'intérieur a porté plainte contre
le collectif des habitants, commerçants et usagers du quartier des Halles. La
raison en est que son président, Bernard Coçu, a diffusé sur son site (lequel n'est hélas plus
disponible)
une lettre qui n'avait auparavant jamais reçu de réponse et qui met en cause les
policiers et le préfet pour complaisances vis-à-vis des trafics divers du
quartier. Bernard Coçu explique qu'Internet lui permet de rénover les habitudes
sur la liberté d'expression et de sortir du système de corruption (mais dirions
nous la corruption n'est que la résultante de pouvoirs donnés aux hommes de l'État, au-delà de la dénonciation, c'est notre système qui est éminemment
pervers). Car, continue-t-il, c'est à cause de la censure - ou de l'autocensure
- que des affaires bien plus graves ne sortent jamais. Il conclut par "Si on me coupe la tête,
d'autres repousseront. C'est le principe même de la communication sur
Internet" . J'applaudis des deux mains et des deux pieds.
On pourrait même supposer l'approbation du journal, mais celui-ci insiste
surtout sur les aspects juridiques : le collectif a pu être attaqué ça il s'est
constitué en association. Dans un cartouche, le Parisien cite la
fameuse affaire AlternB, fournisseur d'accès condamné à des dommages et
intérêts très élevés pour avoir hébergé un site publiant des photos
affriolantes d'Estelle Hallyday, photos non autorisées bien entendu. Il évoque
également le cas de Demon Internet, fournisseur d'accès britannique condamné
pour la simple diffusion de messages diffamatoires dans un forum de discussion.
Tout cela pour en conclure que les auteurs de propos non autorisés ont jusqu'à
présent bénéficié d'un vide juridique leur permettant d'utiliser une adresse
électronique en pouvant argumenter du fait que n'importe qui peut envoyer un
message de n'importe quel ordinateur. Partant une adresse électronique n'a
aucune valeur juridique. En conséquence de quoi ce sont les fournisseurs
d'accès qui trinquent, le Parisien y voit là certes une incohérence, mais la
liberté d'expression n'a pas l'air d'être sa préoccupation principale. Non, la préoccupation principale du Parisien
c'est cette odieuse licence sur laquelle débouche la liberté d'exprimer ses
idées sans le secours de la classe habilitée à penser, les milieux autorisés
comme aurait dit Coluche, ceux qui s'autorisent à penser. Alternatives économiques voulait tuer le net
avec une taxe au téléchargement, le Parisien ne voit pas d'inconvénient à ce
que ceux qui ont quelque chose à dire de non autorisé soient condamnés, le seul
problème pour eux étant la procédure. Il s'agit d'une autre manière de tuer le
net car ce média est une véritable révolution qui nous permet de parler et
d'être lus ou écoutés par d'autres, c'est une tribune. Et si Internet n'est
plus une tribune, si l'on peut être condamné pour un propos politiquement
incorrect sur un forum de discussion, alors ce merveilleux outil perd une de ses
fonctions essentielles. Il se retourne conte le rôle que nous lui concevons et
permet de fliquer tous les propos anti gouvernementaux sous prétextes
fallacieux. La brèche est ouverte dans notre vie privée, passons des courriers
électroniques au courriers postaux, des salons de discussion à mon studio où
nous tenons des discussions entre amis. Nos propos écrits dans une simple
lettre, les paroles échangées chez nous, doivent dans la même logique être
soumis à la police étatique de la pensée. Alternatives nous a lancé dans cette
voie en violant notre domicile pour y installer un compteur de bits sur notre
micro. DEMANDONS LEUR EN RAISON Xavier COLLET, le 08/09/1999 Extrait
de l'Interview de José Bové sur Multimania en mars 2001 : |