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Ne pas reconnaÃ

Ne pas reconnaître le danger du  terrorisme, c'est accepter la servitude


Lorsqu'un forcené prend en otage les bambins d'une école contre rançon, bambins et rançonnés sont en état de servitude. La société aussi, et c'est pourquoi elle fait condamner.

Le terrorisme doté de l'arme nucléaire et chimique créera l'état de servitude planétaire. Un groupe déclarera : "une bombe nucléaire de 1 kilotonne fourrée dans un sac de sport est prête à exploser sur notre ordre. nous réclamons 100 milliards de $. Obtempérez, sinon..."

Le terrorisme, c'est  l'épreuve de force, comme le vol à main armé. C'est le recours à la violence pour obtenir des biens, non pas pour récupérer des biens volés, mais pour extorquer. Pour les terroristes, il s'agit de biens comme le pouvoir, le gouvernement, l'économie, le territoire, le peuple.
Mais entre Mesrine et le terroriste nucléaire, il y a une différence extraordinaire de degré. Le terroriste utilise des moyens totalement disproportionnés en rapport au gain escompté. On remarquera que pour voler un portefeuille, il suffit d'être aussi adroit que l'un de ces gosses qui courent les métros parisiens. Voler un portefeuille au moyen d'un pistolet est bien plus terrifiant, et l'on aurait toutes les raisons d'abattre sur le champ un tel criminel. Il n'y a pas de mots suffisants pour qualifier le degré de la démesure terroriste nucléaire.

Pour faire la répression dans son territoire, on peut envoyer une police musclée. On peut demander conseil à Ceausescu, Erich Honecker. Lorsque le Roi Hussein avait réprimé le mouvement de Yasser Arafat, il a fait 10 000 morts ou plus en envoyant l'armée. Lorsque le frère baasiste Hafez El Assad avait réprimé une révolte à  Hama, il fit 20 000 morts par les mêmes moyens. C'est déjà bien disproportionné, et c'est bien la caractéristique de régimes dictatoriaux ignobles.

Saddam Hussein, lui, emploie les gaz pour tuer 5000 kurdes. Rapide, efficace, très peu coûteux. C'est bien  la démesure du terrorisme. Et c'est totalement disproportionné par rapport au terrorisme déjà ignoble de l'ETA.

Au supermarché, on trouve des spray chimiques pour exterminer les insectes. Qui n'a pas observé la mort des insectes dans de telles conditions ? Hussein a fait pareil à l'égard de personnes.

Ce n'est pas parce que le voleur à main armée ne m'a pas menacé que je ne suis pas de fait menacé. Le fait même qu'il ait agi contre un autre, même lointain et inconnu, m'autorise à l'éliminer. Parce que sachant que ce mécréant a pris la décision d'utiliser des moyens disproportionnés pour commettre un forfait somme toute banal, j'anticipe rationnellement des développements inacceptables.

Ce n'est pas parce que il y a des frontières (qui ne sont que l'artifice des hommes de l'Etat) que le criminel qui a tué en masse à  faible coût des inconnus éloignés ne me menace pas, moi, à  Paris. Les criminels sont aussi des hommes d'affaires. On ne fait pas des affaires pour s'aimer, mais pour des gains. Et les affaires entre criminels sont toujours criminelles. Ce sont bien des criminels qui font le négoce international des produits interdits. Si les gens épris de liberté individuelle font remarquer que la légalisation du commerce du cannabis constituerait une avancée majeure dans la lutte contre le crime, il n'en va pas de même pour l'échange mutuel et profitable entre criminels des armes de destruction massive.

Rançonner la France pour 100 000 milliards d'€ au moyen d'une bombe coûtant 100 000 fois moins, et que l'on rentabilisera en renouvelant l'action terroriste, c'est un chiffre d'affaires plus éloquent que le commerce de l'ecstasy.

Pour certains groupes criminels dont les vis
ées sont des biens politiques, économiques, territoriaux et humains, c'est un projet très intéressant et pas si infaisable puisqu'il y a des Etats criminels avec lesquels on peut faire des affaires.

En régime de liberté, le chenapan mérite la punition et l'enfermement;  le voleur à main armé en flagrant délit, la mort sur le champ;  les terroristes,  l'extermination.

Faire autre chose, et à tous les degrés, c'est accepter la servitude.

 

Fred RABEMAN, le 28/02/2003

 


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