CHAPITRE 13
L'AUTRE PIÈCE DU PUZZLE
La justice ne consiste pas à punir l'agresseur mais à réparer les torts causés à la victime
Jusqu'à présent nous avons vu comment notre agression, destinée à nous protéger de l'égoïsme des autres, est un remède pire que le mal. Pouvons nous dissuader nos potentiels agresseur sans pour autant devenir nous même des agresseurs ?
Nous savons bien comment nous réagirions si par accident nous brisions les vitres de notre voisins avec une balle de baseball. Nous irions voir notre voisin Georges et lui proposerions de réparer sa vitre. Si Georges avait été blessé par les éclats de verre, nous prendrions en charge le paiement de ses frais médicaux. Nous pourrions même compenser le temps perdu et le traumatisme subi par Georges. Georges ne nous en voudrait certainement pas si nous faisions les choses bien.
Par contre, si nous refusons de payer pour la vitre brisée, Georges nous en tiendrait certainement rancune. S'il nous faisait arrêter, nous pourrions bien passer une nuit en prison, mais cela ne réparerait pas pour autant la vitre de Georges et il aurait toujours à payer de sa poche ses frais médicaux. Dans le système actuel, il aurait à payer des impôts pour prendre en charge les frais d'arrestation, de procès et d'incarcération. Il est douteux qu'en de telles circonstances Georges soit bien disposé à l'avenir à notre égard.
La situation peut même s'aggraver si notre délit nous profite. Si nous avions volé la collection de pièces rares de Georges au lieu d'avoir brisé sa vitre, nous pourrons profiter de ce forfait quitte à passer quelques jours en prison. Nous pourrions décider que le crime paie et continuer sur cette voie.
Bien des délinquants en viennent à de telles conclusions. Un détenu sur trois sera à nouveau condamné dans les trois ans de sa libération (1). Les délinquants professionnels commettent plus de 100 délits par an (2). Une seule peine de prison est infligée pour une moyenne de 164 délits commis (3). Approximativement 25 000 dollars sont dépensés chaque année pour maintenir quelqu'un en prison (2). Les victimes sont donc volées deux fois, non seulement ils sont violées, molestées, assassinées, dévalisées, mais ils doivent aussi payer pour amener les criminels en face la justice !
La criminalité est en hausse. En 1960, deux millions de crimes et délits étaient répertoriés aux USA. En 1988, ce nombre grimpe à 14 millions (4) alors que la population n'a augmenté que de 30 % (5). Nous sommes entrés en guerre les uns contre les autres et nos richesses sont consumées dans ce combat.
Nous ne devrions pas nous étonner que les pratiques agressives imbibent notre culture. Comme nous l'avons vu dans nos précédent chapitres, nous avons condamné l'agression de la majorité contre la minorité. Nous avons appris qu'une " bonne cause " peut justifier que les richesses de Georges soient dérobés, par la force des armes si nécessaire. Les cambrioleurs, les violeurs, les meurtriers peuvent ration,aliser leurs crimes en se disant aussi qu'ils agissent pour la bonne cause !
La politique de non agression est gagnante
Le premier pas vers la fin de l'agression passe par la fin de l'apprentissage de cette pratique par l'exemple. Nous ne devrions pas jeter la première pierre si nous avons péché. En outre, nous devrions répondre aux agressions subies par la dissuasion de toute agression future. Le dilemme du prisonnier nous indique comment ce projet peut-être accompli.
Dans le dilemme du prisonnier, deux individus doivent décider, sans pouvoir communiquer ensemble, de jouer franc jeu ou de tricher. Si les deux individus sont honnêtes, chacun pourra gagner 3 points. Si les deux trichent, ils ne remporteront qu'un point chacun. Par contre si leur comportement diffère, alors le tricheur gagne 5 points et l'honnête victime ne gagne rien !
Le système de points reflète la vision cynique qui prévaut dans notre culture politique actuelle. Si les autres essaient de nous leurrer, nous perdons à faire preuve d'honnêteté. Si ils sont honnêtes, nous gagnons encore plus en trichant ! Faire mal aux autres avant qu'ils ne nous fassent mal semble bien fonctionner. Ce point de vue se retrouve dans toutes les lois d'agression passées dans notre pays, ainsi qu'il l'a été décrit dans le point II.
Mais lorsque les joueurs doivent maintenir des relations et donc jouer à nouveau ensemble, alors la situation prend un tournant radical. En se remémorant la façon dont l'autre individu a joué chaque coup, le jouer suivant va développer un comportement assez prévisible. Si un joueur est toujours honnête, alors cela vaut le coup d'être malhonnête. Si un joueur est toujours malhonnête alors le jouer honnête sera exploité.
Mais la plupart des gens ne sont pas si rigides. Ils s'adaptent à la réponse de l'autre. Si un joueur triche fréquemment alors la stratégie de l'honnêteté est abandonnée. Le scénario à somme négative (perdant-perdant) devient le plus fréquent. Doit-on toujours en arriver là ? Ne devrions-nous pas envoyer des signaux qui incitent l'autre à jouer franc-jeu pour s'acheminer vers un jeu à somme positive ?
Pour répondre à cette question, des ordinateurs ont été programmés pour effectuer des jeux coopératifs au lieu de jeux d'affrontement. Les stratégies interactives étaient jouées dans une perspective d'affrontement afin de permettre aux joueurs d'apprendre à réagir contre l'agression.
La stratégie gagnante s'appelle " Tit for Tat ". Il s'agit de réagir avec honnêteté à la stratégie de l'autre. Dans un deuxième temps le " Tit for Tat " consiste à copier le comportement de l'autre lors de leur dernier jeu. Si l'autre jouer a été honnête, alors le " Tit for Tat " l'est aussi. Mais si il a triché alors le " Tit for Tat " triche aussi. Les autres stratégies mises au point sur des ordinateurs se sont rapidement calées sur celle du " Tit for Tat ", la seule qui fonctionne et encourage des échanges gagnant-gagnant (6).
Le " Tit for Tat " pratique le principe premier de non-agression et ce sont les programmes qui usaient du même principe qui se sont le mieux qualifiés. Le " Tit for Tat " consiste à ne jamais prendre l'initiative de la fraude, mais à répondre à cette fraude ni plus ni moins. Lorsque l'autre joueur attaque, le " Tit for Tat " se défend sans chercher à décourager l'agression en se faisant agresseur soi-même. Le " Tit for Tat " convertit les agresseurs en non-agresseurs en (1) donnant le bon exemple et (2) en permettant aux agresseurs de payer le prix des agressions commises.
La stratégie " Tit for Tat " diffère dans bien des aspects importants par rapport à la façon dont nous pensons que nous devrions gérer nos relations avec nos voisins. D'abord, comme nous l'avons vu dans les précédents chapitres, nous tentons sans succès de dissuader l'agression par la pratique de l'agression. Mais comme dans les jeux informatiques, l'agression suscite la vengeance et non la coopération. Si nous voulons imiter les réussites du " Tit for Tat ", nous devons d'abord pratiquer la non-agression. Ensuite, nous dissuadons et réhabilitons les agresseurs en leur permettant de faire l'expérience des résultats de leurs actions. Si nous cassons la vitre de Georges nous la réparons. Lorsque nous réparons le dommage que nous avons causé, nous dissipons toute l'hostilité que nous avons engendrée. Nous recréons la paix et la prospérité que nous avons détruites.
Malheureusement, dans notre société, les agresseurs expérimentent rarement les fruits de leur agression permettant ainsi aux victimes d'être quittes. Moins du tiers des cambrioleurs confondus sont emprisonnés (7). En règle générale, on ne leur fait pas rembourser les dommages causés à leur victime et les coûts de leur capture et de leur procès sont payés par les contribuables. La punition ne correspond pas au crime ou au délit et donc les délinquants et criminels ne paient pas pour leurs fautes. Les victimes continuent à être exploitées et les délinquants apprennent que le crime paie.
La façon de s'en sortir
Comment pouvons nous mettre en place le " Tit for Tat " ? Dans la mesure où 90 % des délits concernent des vols ou des cambriolages, examinons comment le " Tit for Tat " peut contraindre les délinquants à réparer leurs torts.
Les voleurs seraient facturé par les tribunaux pour le montant des biens volés, mais aussi pour les frais d'interpellation et de justice, ainsi que pour toutes les autres pertes résultant de leur délit. Les victimes non assurées pourraient aussi se faire rembourser, avec intérêts, de la part des malfaiteurs. Si les victimes sont assurées, les compagnies d'assurance les rembourseraient et se paieraient sur le voleur.
Si le voleur refuse de payer ou qu'il n'en a pas la capacité, il peut alors être placé dans une usine pénitentiaire. Les délinquants pourraient y gagner l'argent nécessaire au paiement de leurs dettes ainsi qu'à la couverture de leurs frais d'internement. Plus dur les prisonniers travailleraient, le plus tôt ils seraient libérés.
Evidemment, l'emprisonnement augmente de beaucoup la dette qu'un voleur aurait à régler. La plupart des voleurs n'hésiteront donc pas à rembourser régulièrement la victime ou la compagnie d'assurance de la victime pour éviter l'emprisonnement.
La plupart des voleurs seraient capables de créer des richesses dans une société où les emplois ne seraient pas détruits par des lois sur le salaire minimum ou sur la réglementation des activités. Dans une telle société, ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins seraient aussi pris en charge (voir le chapitre 11). Seuls les individus qui refusent d'accepter les responsabilités des actes commis pourraient se retrouver en prison.
Les contribuables n'auront plus à subvenir aux besoins de ceux qui refusent de réparer les torts qu'ils ont causé. Dans la mesure où la nourriture et les articles de consommation courante devront être achetés au magasin de la prison, les délinquants refusant de travailler devrait compter sur la charité pour subvenir à leurs besoins. Ils seraient alors motivés pour se prendre en charge.
Les prisonniers refusant le travail ne mourraient pour autant pas de faim. Des organisations charitables ou des individus sensibilisés leur viendraient en aide par compassion. Les jeunes délinquants exposés à payer toute leur fin pour une simple erreur de jeunesse pourraient trouver des mécènes qui les déchargeraient d'une partie de leur fardeau. Mais quelques victimes non assurées pourraient ne jamais être intégralement remboursées. Un paiement partiel est tout de même mieux que rien, puisque actuellement les victimes doivent se contenter de rien du tout. Notre société considère le travail en prison comme cruel et injuste. Contraindre les victimes à se prendre en charge et à payer pour ceux qui les ont volé est pourtant bien plus cruel et injuste !
Lorsque nous tentons de protéger les agresseurs, nous ne leur faisons pas du bien. Il faut effectivement qu'ils comprennent qu'ils se sont engagés dans un jeu dont ils ne doivent pas sortir gagnant, les absoudre de leur dette ne fait que les conditionner à continuer leurs agressions. Lorsque la probabilité de la punition ainsi que sa sévérité augmente, alors la délinquance est à la baisse (9). Le programme anti-drogue qui a obtenu le plus de résultats est celui qui a encouragé les drogués à assumer leurs responsabilités. Si ils rompaient leurs engagements ou créaient des problèmes alors ils devaient subir les conséquences de leur acte. Sans un tel traitement, ceux qui se comportent mal ne peuvent se rendre compte qu'ils doivent agir différemment. La meilleure protection que nous puissions aux autres est de ne pas leur voiler les yeux, mais leur apprendre comment fonctionne une société juste.
Les prisonniers sont-ils capables de créer des richesses, même en prison ? Au tournant du siècle dernier, l'atelier de fabrication de selles de mon arrière-grand-père procurait des emplois pour les prisonniers du pénitentiaire d'État du Missouri. La prison n'était pas seulement autonome budgétairement, mais réalisait même un petit bénéfice ! (10) Les prisonniers cultivaient leur nourriture et confectionnaient des vêtements pour hommes. L'établissement s'enorgueillissait de la bonne santé des prisonniers, les épidémies étaient rates et le taux de mortalité plus faible qu'au niveau local.
Dans les dernières années plus de 70 entreprises ont fait travailler des prisonniers dans 16 États (11). En Arizona, Best Western International emploie des détenus pour son système de réservation hôtelier. TWA fait appel à de jeunes détenus en Californie pour ses réservations téléphoniques. Une entreprise privée, Prison Rehabilitative Industries & Diversified Entreprises (PRIDE) de Clearwater en Florida, dirige 53 programmes de travail en prison. Les salaires sont utilisés pour payer des impôts, les frais d'hébergement pénitentiaire, les dommages et intérêts, les aides aux familles (12). Certains prisonniers en probation contribuent aussi aux coûts de leur surveillance en travaillant en liberté (13). Avant 1980, les détenus de la prison d'État du Maine fabriquaient des objets d'art et d'artisanat qui étaient vendus à la boutique de la prison. Certains pouvaient ainsi gagner jusqu'à 30 000 dollars par an. Ils pouvaient considérer que leur talent les mettaient à l'abri du retour à la délinquance qui semblait alors bien moins attractif (14). Bien sûr que les prisonniers sont capables de créer un montant considérable de richesses pour eux et pour leurs victimes. Ils peuvent réparer les dommages qu'ils ont créé et expérimenter le coût de leurs méfaits. Ils peuvent apprendre un autre mode de vie. La restitution par un travail productif est le meilleur moyen de réhabiliter des délinquants (15).
Dans une telle configuration, les détenus sans expérience professionnelle pourraient en acquérir une. Les prisonniers non qualifiés pourraient participer à des programmes de formation afin d'augmenter leurs salaires si ils acceptent de payer cette formation. Au lieu d'apprendre à être des voleurs plus efficaces ils apprendraient des façons alternatives de vivre, sans voler.
Aujourd'hui les jeunes ont du mal à apprendre comment créer des richesses. Nous avons tellement détruit d'emplois à coûts de réglementations et de salaires minimum, que l'activité criminelle est partie à la hausse (16). Ce résultat ne devrait pas nous étonner. Lorsque l'agression empêche les plus pauvres de créer des richesses, le vol et les trafics devient des options intéressantes, particulièrement si le risque de se faire appréhender est faible. Lorsque nous détruisons des emplois par l'agression, nous augmentons le risque d'être la cible de délinquants. Encore une fois nous récoltons ce que nous avons semé.
Un scénario gagnant-gagnant
Lorsque les agresseurs réparent leurs torts tout le monde est gagnant. Les victimes touchent des dommages et intérêts, et même les délinquants profitent de ce jeu à somme positive. Encourager les dispositions à la création de richesses réduit la délinquance. Et quand les victimes sont remboursées, les délinquants ont vraiment réglé leurs dettes.
Les innocents ne seraient plus taxés de force pour mettre en prison les coupables. Les ateliers pénitentiaires appartiendraient à des entreprises privées qui les géreraient. Les détenus choisiraient de travailler là où les conditions de travail et de paiement leur permettent de rembourser le plus rapidement leurs dettes. La possibilité pour les prisonniers de choisir entre des établissements pénitentiaires en compétition inciterait les prisons à offrir les conditions de travail et les rémunérations les plus attractives. Si les gardiens frappent ou portent atteinte aux détenus, la prison où ils travaillent pourrait subir des poursuites. Peu de prisonniers décideraient d'aller dans de telles prisons et donc leur équilibre financier en souffrirait. Là encore les prisons récolteraient ce qu'elles ont semé.
Observons les avantages apportés par le fonctionnement du marché par rapport à la situation actuelle. Bien que 150 comtés et 39 États des USA ont fait face à des poursuites pour violation des droits des prisonniers en 1984, aucun détenu n'a bénéficié de compensation pour les torts qui lui ont été causés (17). Aucun n'a n'ont plus été transféré vers un établissement plus humain.
L'obligation des agresseurs de compenser leurs victimes peut légitimer l'usage de représailles. Par définition, cette force de représailles n'est pas l'initiation de l'agression mais une réponse à l'agression. Les représailles arrêtent les agresseurs et permet de s'assurer qu'ils remboursent les dommages créés. Les représailles peuvent devenir agression si elles vont au-delà de ce qui est nécessaire à l'obtention de la compensation des dommages créés. Punir les agresseurs peut ainsi faire de nous des agresseurs. Dans les stratégies informatisées, tricher deux fois pour une triche initiale de l'autre joueur ne donne pas d'aussi bons résultats que le " Tit for Tat ".
Tourner l'autre joue peut décourager l'agression quand les agresseurs ne sont pas très conscients de ce qu'ils font. La plupart des gens ne considèrent pas le maintien de l'ordre par l'État comme une agression car peu osent désobéir. Tout semble paisible pour ceux qui suivent les oukases publics, autant que dans une plantation de coton d'esclaves obéissants. Mais quand les esclaves veulent choisir eux-mêmes plutôt que d'obéir à leur propriétaire, alors le fouet est sorti et la paix s'envole.
Le Mahatma Gandhi avait bien saisi ce principe. Lui et ses partisans se sont engagés dans un mouvement non-violent de désobéissance civile, laissant les hommes de l'État les emprisonner, les frapper et même les tuer afin de démontrer la véritable nature du gouvernement colonial. Le fait que les Britanniques ne voulaient pas passer pour des agresseurs changea leur façon de faire.
La plupart des individus qui font du mal aux autres sont conscients de leurs actions mais pensent que le crime paie. Lorsque les agresseurs paient pour les torts qu'ils ont causé, c'est nous qui tirons profit de leurs crimes.
Bien sûr les agresseurs peuvent aussi causer des torts irréparables. La compensation monétaire à une personne violée ou laissée handicapée, ou à la famille de celui qui a été tué, ne répare jamais vraiment le mal accompli. Dans certains cas, les victimes, leur famille ou leur assurance acceptent cette compensation comme le meilleur arrangement possible. Les victimes, leur famille ou leur assurance peuvent insister pour qu'un récidiviste sont emprisonné de façon permanente avait qu'il soit mis définitivement hors d'état de nuire. Pour autant les victimes n'auraient pas à subvenir aux besoins des criminels qui les ont laissé dans l'affliction, ces criminels devraient travailler pour leur subsistance.
Ce qui aurait pu être
Au lieu de se transformer en agresseurs eux-mêmes, les Américains auraient pu insister pour que les agresseurs réparent leurs torts. Bien des désagréments soulignés dans la deuxième partie n'aurait jamais eu lieu si nous avions agi différemment. Au lieu de réglementations absurdes, il suffirait que les médecins qui trompent leurs patients quant à leur formation ou leur expérience, que les firmes pharmaceutiques qui développent une publicité mensongère, soient condamnés à réparer les préjudices causés. Cependant, les individus et les entreprises ne seraient pas responsables des torts causés consécutifs à des risques librement acceptés par leurs clients. Ceux qui choisissent de prendre un nouveau médicament, alors qu'ils avaient été alertés de possibles effets secondaires, le feraient à leurs risques et périls. Celui qui utilise les services d'un chirurgien qui avoue ne pas avoir d'expérience, ne saurait poursuivre pour les conséquences dommageables de l'opération.
Des procédures abusives seraient découragées si les accusateurs calomnieux devaient réparer les dommages à la réputation et au portefeuille des défendeurs. Le traumatisme de l'accusation injustifiée et la perte de temps qui en résultent pourraient aussi être dédommagés.
Les banquiers et les hommes d'affaire qui promettent à leurs clients que leur argent sera disponible à la demande pourraient être tenus personnellement responsables des pertes de dépôts. Peu de banquiers risqueraient la ruine en accordant des crédits risqués les rendant insolvables face aux demandes de retrait. Les banques s'assureraient alors face à de telles éventualités. Le coût d'une telle police d'assurance serait prohibitif pour celles qui gèrent mal les crédits, incitant ainsi les banquiers à plus de prudence. Les consommateurs les plus avisés ne choisiraient que des banques bien assurées pour y déposer leurs économies. Si les banques font faillite, la situation serait donc différente de ce qu'elle est actuellement puisque ce ne serait pas aux clients des banques d'être taxés pour couvrir les frais de couverture des banques.
Aujourd'hui, c'est le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) qui taxe toutes les banques au même taux. Ainsi les banques bien gérées subventionnent par la force les banques mal gérées. Quand ces banques spéculatrices sont au bord de la faillite, ce sont les contribuables qui doivent en plus payer pour s'assurer que leurs dépôts leur seront restitués !
Le crime ne paie plus si les agresseurs doivent réparer leurs torts. Une des plus importantes applications de ce principe est la " solution à la pollution " que nous abordons dans le prochain chapitre. |
Le voleur fera restitution ; s'il n'a rien, il sera vendu pour son vol.
LA SAINTE BIBLE Exode 22:3
Celui qui a frappé l'autre le dédommagera de son interruption de travail et il le fera soigner jusqu'à sa guérison.
LA SAINTE BIBLE Exode 21:19
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