Agissons ensemble contre l'instrumentalisation des enfants par les syndicats d'enseignants

 


Le fonds de l'affaire

Ne pas se résigner

Des suites : la grève du 4 octobre 2005

 

Chers amis,  

L'affaire de l'instrumentalisation des enfants connaît des rebondissements, la directrice (et également une des responsables du syndicat SNUIPP pour le Cher) s'est fait remettre à sa place lors du conseil municipal d'Aubigny. Mais ce qui nous concerne surtout c'est la publication dans la grand journal régional de la région Centre, à savoir La Nouvelle République, en page 3,  l'article que je vous joins en fin de mail.

Il faut savoir que la Nouvelle République est largement lue et que la volonté de créer un débat des lecteurs au sujet de mon coup de gueule est une occasion pour la gauche syndicale de sortir les griffes. Il est donc absolument nécessaire que vous écriviez nombreux afin que le journal sente bien que le vent souffle désormais du côté des défenseurs de la neutralité scolaire.

Beaucoup d'entre vous ont déjà écrit, il suffira de reprendre vos lettres et de les envoyer à :

La Nouvelle République, BP 223, 2 place Planchat 18005 BOURGES, au sujet du débat "Des écoliers instrumentalisés par leurs enseignants"

 Nous sommes sûrs désormais que chaque lettre aura du retentissement, il est important d'établir une chaîne à partir de ce mail, écrivez à la NR et envoyez ce mail à tous vos contacts et sur toutes les listes d'amis que vous connaissez.

 Je vous en remercie d'avance.

 
Xavier Collet
  

Des écoliers instrumentalisés par leurs enseignants ?

 

Xavier Collet, d'Aubigny-sur­Nère, estime qu'à l'occasion de la récente journée d'action en faveur des services publics, des enseignants de sa commune ont instrumentalisé les enfants ». De quelle manière ? En remettant aux écoliers un tract à destination des parents.

 

« Dans ce tract, écrit le lecteur d'Aubigny à l'adresse des ensei­gnants, vous prétendez vouloir assurer la réussite de tous les élèves et répondre aux besoins de la société en luttant contre la politique gouvernementale concernant le service public... Puis vous appelez les parents à vous re­joindre en participant avec vous à une manifestation antigouvenementale à Bourges au nom du toujours plus d'Etat, et de la pérennité des monopoles publics (EDF, La Poste.. .). Croyez-vous vraiment que les parents d'élèves ont vocation à défiler avec la CGT, FO, la LCR et le parti communiste

Indigné, notre lecteur pour­suit : « Vous n'hésitez pas à mentir sur les motifs de cette grève en fai­sant croire que l'école des Grands Jardins serait menacée par des mesures gouvernementales alors qu'en réalité vous ne faites qu'obéir à des mots d'ordre politiciens lancés par les grandes centrales syndicales... Enseignant moi-même je considère comme lamentable l'image que vous don­nez de notre profession, arc-bou­tés que vous êtes sur de petits avantages catégoriels et solidaires de tous ceux qui comme vous défendent des « situations acquises » en vous abritant derrière un intérêt général dont vous seriez les garants.. .

« Vous utilisez, à votre bon vouloir, les moyens payés par les contribuables de notre ville pour imprimez vos tracts, ce qui s'apparente à de l'abus de biens sociaux.. .

Oublieux de votre mission, vous avez choisi d'instrumentaliser nos enfants qui vous sont confiés, vous l'avez fait en remettant ainsi ce tract à une petite fille de 8 ans et à tous ses petits camarades... »

En conclusion, Xavier Collet n'hésite pas à demander aux enseignants de « s'excuser publiquement».

 

La Nouvelle République, 28 janvier 2005

 

D'accord, pas d'accord,' écrivez à La Nouvelle République, BP 223, 2, place Planchat, 18005 Bourges.

 

Chers amis,

J’ai besoin de vous afin que nous frappions un grand coup contre l’arrogance des syndicats de gauche et d’extrême gauche de l’enseignement. Cette fois-ci il est possible d’agir et de faire entendre notre voix, certains n’attendent que cela.

Effectivement la grève pour la défense du sévice public qui a eu lieu jeudi dernier a largement sonné le rassemblement des syndicats enseignants, ceux-ci ont voulu faire le forcing pour la mobilisation et ont distribué des tracts politiques aux enfants en propageant des rumeurs afin de mettre les parents de leur côté. Tous les moyens étaient bons.

J’ai réagi sur le coup de la colère quand ma belle-fille m’a remis le tract, je ne pouvais pas ne rien faire. Donc j’ai écrit à sa maîtresse et j’ai envoyé la lettre sur la liste des Libertariens mais aussi au député maire de la ville.

Celui-ci m’appelle le lendemain pour me dire qu’il partage mon indignation et je lui fais part de ma volonté d'alerter les journaux régionaux.

Je rédige alors une lettre ouverte aux enseignants et j’envoie aussi ma prose au Berry Républicain, ainsi qu’au Journal de Gien.

Le Berry Républicain me prend à partie dans son article (le prof qui n’aime pas les profs), le Journal de Gien est intéressé et va me publier demain ou après-demain. 

En attendant, ma femme qui est institutrice apprend par ses collègues que mes propos auraient été jugés « extrêmes », que la distribution de tels tracts est anodine donc ferait partie des usages (source de droit non écrite), ils lui ont demandé si elle partageait mon avis.

Des suites sont prévues : recteur et inspection ont été prévenus par le maire. L’affaire prend des proportions qui dépassent la petite ville d’Aubigny (on en parle jusqu’à Gien dans le Loiret).

J’y ai réfléchi et je ne veux pas donner l’impression d’instrumentaliser Marie, mais il n’est pas question d’accepter que la pratique d’instrumentalisation des enfants par les syndicats devienne un usage. Les parents d’élèves opposés à ce tract ne font souvent que se taire, moi j’ai décidé de l’ouvrir. Mais dans cette affaire les enseignants de la FSU-SNUIpp, du SNES, de l’UNSA sont prêts à jouer le rapport de force contre le « prof qui n’aime pas les profs », il est possible de relever le gant, et au cours de cet affrontement il nous appartient de répondre en mobilisant des témoignages de profs et de parents d’élèves ou tout simplement d’individus qui veulent réagir contre la mainmise syndicale sur l’école. Ce sera grâce à vos réactions écrites issues de toute la France que l’affaire prendra suffisamment d’ampleur pour que les journalistes reprennent une affaire dont Aubigny aura été le symbole. C’est à partir de vos courriers envoyés à l’école d’Aubigny  (Madame la directrice de l’école primaire des Grands Jardins, rue des Grands Jardins, 18700 Aubigny sur Nère) que vous porterez le message d’un non à l’instrumentalisation des enfants, ce même message vous pourrez l’envoyer au maire d’Aubigny  (Monsieur le Député Maire, place de la Résistance, 18700 Aubigny sur Nère) qui l’utilisera pour faire échec à la mafia syndicale scolaire (le maire est UMP mais il est ici plus particulièrement détesté par la gauche), vous pourrez enfin envoyer un troisième exemplaire à la rédaction du Berry Républicain dont les correspondants locaux d'Aubigny sont de très mauvaise foi (Le Berry Républicain, 1 et 3, place du Berry, 18023 Bourges).

 PS : afin d’estimer le nombre de courriers envoyés, je vous remercie de me donner copie de vos témoignages et réponses, je vous tiendrais au courant de la suite des évènements.

 Les détails complets dans ce qui suit :

 

Acte 1. Le tract remis aux élèves de primaire, lundi 17 janvier 2005

 

Les enseignants de l'école des Grands Jardins à Aubigny 

Madame, Monsieur, 

Alors que le service public d'Education Nationale se doit d'assurer la réussite de tous les élèves et de répondre aux besoins de la société, la politique gouvernementale actuelle va à l'encontre de ces exigences.

Les mesures de carte scolaire, de suppressions de poste et de fermetures de classes résultant du budget 2005 sont d'une extrême gravité : 

Pour la rentrée prochaine, 17 postes sont supprimés dans les écoles du Cher alors que 64 élèves supplémentaires sont attendus, ce qui va entraîner de nouvelles dégradations (notre école pourrait être concernée encore une fois !) : 

- accueil des élèves et conditions de travail des enseignants, notamment dans les  écoles maternelles, dans les zones rurales, dans l'enseignement spécialisé.

- aggravation également des conditions de remplacement et de direction des écoles. 

Ces choix budgétaires éclairent le contenu de la loi d'orientation pour l'école qui a été présentée au conseil des ministres le 12 janvier et doit être appliquée dès la rentrée 2005 : ses dispositions ne permettront pas de conduire tous les jeunes à la réussite scolaire, de réduire les inégalités. 

Ces atteintes concernent l'ensemble des services publics : réduction de ses missions, réduction du nombre de fonctionnaires, aucune reconnaissance du travail des agents de l'état, qui n'ont pas obtenu de revalorisation salariale et subissent une baisse constante de leur pouvoir d'achat. 

C'est pourquoi, dans la semaine du 17 au 21 janvier, vont se succéder des mobilisations importantes dans différents secteurs (La Poste, SNCF, Télécoms, ...) 

Les personnels de l'Education Nationale participeront au mouvement de grève fonction publique le jeudi 20 janvier 2005.

Pour toutes ces raisons, le maître ou la maîtresse de votre enfant sera en grève ce jour-là.

 Contrairement à ce qui est dit dans les médias, les grévistes de l'Education Nationale ne sont jamais payés.

 Une manifestation aura lieu à Bourges, rassemblement à 11 h place Séraucourt. Chacune et chacun d'entre vous y est convié, ensemble nous pourrons exprimer notre mécontentement et forcer le gouvernement à changer ses projets.

 Commentaire : les élèves du collège public d’Aubigny reçoivent une notification en 2 lignes indiquant que pour cause de grève des enseignants seront absent le jeudi 20 janvier 2005 (la neutralité implique de ne pas en dire plus).

 

Acte 2. Je transmets ce tract à la liste des Libertariens et au député-maire le soir même en les termes suivants :

 Monsieur le maire, 

Voila le tract que me remet ma fille Marie 8 ans de retour de l'école, et que sa maîtresse lui a donné en main propre !

Je tiens à vous faire part de mon indignation par rapport à ce mouvement de grève indécent en défense du statu quo et des privilèges d'une administration que nous subissons au quotidien dans ses comportements irresponsables et ses jérémiades perpétuelles.

Nous sommes, Monsieur le Maire, nombreux a avoir applaudi la fin des monopoles de France Télécom, la concurrence de la poste dans les services colis. Nous attendons avec impatience la fin du monopole de la poste, de la sncf, d'edf-gdf, etc. Ces grèves se font donc contre l'intérêt général.

Il semble, par ailleurs, que les moyens de l'école pour lequel je paie en tant que contribuable aient été utilisés pour imprimer ledit tract. 

Je souhaite connaître votre position sur cette affaire et vous remercie de votre réponse. 

Veuillez recevoir, Monsieur le Maire, l'expression de ma considération

 

Acte 3. Ma réponse à la maîtresse de Marie, ma belle-fille, 8 ans, mardi 18 janvier 2005

 Je tiens à vous faire part de ma très profonde indignation vis-à-vis de ce tract que vous vous êtes permis de remettre  à Marie et dont la teneur fortement engagée appelle les parents à vous soutenir dans la cause du tout Etat.

Je considère ce mouvement de grève en soutien au « sévice public » comme particulièrement indécent de par sa volonté de défendre des privilèges en bloquant toute évolution de notre société.

Je déplore que l’institutrice de Marie y participe.

 Vous comprendrez donc que je ne vous soutienne pas et quitte à manifester croyez que ce ne serait pas en faveur des forces du statu quo, de celles du maintien des monopoles publics que vous soutenez.

Enfin, au cas, où ce serait la seule pression de vos collègues qui vous contraigne à faire grève en faveur de vos petits intérêts catégoriels, je ne serais pas pour autant plus indulgent car il appartient à chaque enseignant, et j’en suis, de se déterminer par rapport à ce qu’il croit juste ; en fonction de l’intérêt des enfants et de la construction d’une société plus libérale.

 

 Acte 4.  Le journal de la FSU SNUipp18 du 12 janvier 2005 que je découvre le mercredi 19 février 2005 présente un modèle de lettre aux parents qui fournit mot pour mot les éléments du truc signé « les enseignants de l’école des grands jardins d’Aubigny », mais deux points ont été rajoutés : la possibilité de suppression de poste à Aubigny mais aussi le savoureux  « Contrairement à ce qui est dit dans les médias, les grévistes de l'Education Nationale ne sont jamais payés. »

 

Acte 5. Envoi de ma réponse aux enseignants des grands jardins, au Berry Républicain et au Journal de Gien

AUBIGNY : CESSER D’INSTRUMENTALISER NOS ENFANTS

Copie remise à M. le Député Maire d’Aubigny, le Journal de Gien, le Berry Républicain, la Nouvelle République

A l’intention des enseignants de l’école des Grands Jardins d’Aubigny

Ma petite Marie m’a remis ce mardi un tract que vous lui avez confié, elle est devenue l’espace de quelques instants la petite postière de votre cause.

Dans ce tract vous prétendez vouloir assurer la réussite de tous les élèves et répondre aux besoins de la société en luttant contre la politique gouvernementale concernant le service public. Mais vous en venez ensuite à ce qui vous préoccupe vraiment : « Ces atteintes concernent l'ensemble des services publics : réduction de ses missions, réduction du nombre de fonctionnaires, aucune reconnaissance du travail des agents de l'état, qui n'ont pas obtenu de revalorisation salariale et subissent une baisse constante de leur pouvoir d'achat. »

Puis vous appelez les parents à vous rejoindre en participant avec vous à une manifestation antigouvernementale à Bourges au nom du toujours plus d’Etat, et de la pérennité des monopoles publics (EDF, La Poste, …). Croyez vous vraiment que les parents d’élèves ont vocation à défiler avec la CGT, FO, la LCR et le parti communiste ?  

Alors puisque ce tract s’adresse aussi à ma femme et à moi, je vais vous répondre et vous expliquer en quoi il ne peut susciter qu’indignation. 

Indignation car vous n’hésitez pas à mentir sur les motifs de cette grève en faisant croire que l’école des Grands Jardins serait menacée par des mesures gouvernementales alors qu’en réalité vous ne faites qu’obéir à des mots d’ordre politiciens lancés par les grandes centrales syndicales. 

Indignation car enseignant moi-même je considère comme lamentable l’image que vous donnez de notre profession, arc-boutés que vous êtes sur de petits avantages catégoriels et solidaires de tous ceux qui comme vous défendent des « situations acquises » en vous abritant derrière un intérêt général dont vous seriez les garants. Mais pour qui vous prenez vous ?  

Indignation car vous utilisez, à votre bon vouloir, les moyens payés par les contribuables de notre ville pour imprimez vos tracts, ce qui s’apparente à de l’abus de biens sociaux. 

Mais indignation au-dessus de tout car nous vous confions nos enfants afin  qu’ils bénéficient d’une instruction prodiguée par une école laïque donc  supposée idéologiquement, politiquement et  religieusement neutre.

Confier ainsi notre progéniture à des pédagogues est un acte de confiance et d’espérance en leur futur. Mais qu’avez-vous fait de notre confiance ? Oublieux de votre mission, vous avez choisi d’INSTRUMENTALISER nos enfants qui vous sont confiés, vous l’avez fait en remettant ainsi ce tract à une petite fille de 8 ans et à tous ses petits camarades. 

Enfin j’aimerais croire que ma parole portera et que vous saurez la considérer afin de vous excuser publiquement vis-à-vis des parents et des enfants à qui vous avez donné un bien mauvais exemple, vous qui vous devez d’être exemplaire de par votre mission.  

 

Acte 6. L’article partisan, Le Berry Républicain, le 22 janvier 2005

 

AUBIGNY-SUR-NERE 

Agence : 1, place Adrien Arnoux - Tél. : 02.48 58 09 76, fax : 02 48 81 55 00

Grève : prof et parent d'élève, il s'indigne

Lorsque bruisse une menace de suppression de classe, parents et enseignants sont généralement solidaires. Mais Xavier Collet, beau-père d'une élève de l'école des Grands­Jardins, a bondi, lorsqu'il a reçu le mot annonçant la grève de jeudi.

Les enseignants l'ont distribué aux parents, via les enfants. Et pour Xavier Collet, le contenu de cette missive s'apparente beaucoup plus à un tract syndical, qu'à une information «neutre ».

La lettre des professeurs évoque d'emblée la «politique gouvernementale ». S'il est fait mention d'une possible nouvelle suppression de poste aux Grands-Jardins, cette lettre expose, pour l'essentiel, les conséquences de l'application de la loi d'orientation sur l'école. Ce qui n'est pas complètement illogique, puisqu'il s'agit d'une grève nationale.

Les enseignants y conviaient, en outre, les parents à exprimer aussi leur «mécontentement» en participant à leur manifestation berruyère.

Pas content du tout, Xavier Collet, l'est, mais pour d'autres raisons. Lui-même professeur d'économie du lycée Saint­ François-de-Sales de Gien, il tance vertement ses collègues des Grands-Jardins, à qui il a adressé une lettre ouverte (communiquée à la presse).

Sur la forme, il leur reproche d' « instrumentaliser » les élèves, en les utilisant comme « postiers ». Et il n'hésite pas à parler d' «abus de bien social» pour l'usage qui a été fait de la photocopieuse mise à disposition par la commune !

Le sermon passe par un rappel du principe de laïcité, « idéologiquement, religieusement et politiquement neutre. »

Sur le fond, Xavier Collet a des mots tout aussi durs : « Je considère comme lamentable l’image que vous donnez de votre profession, arc-boutée sur de petits avantages catégoriels (…) en vous abritant derrière l'intérêt général. »

Ce prof qui n'aime visiblement pas trop les profs, surtout quand ils manifestent ouvertement leur sensibilité de gauche, a communiqué son coup de gueule au maire d'Aubigny.

Selon lui, Yves Fromion aurait perçu son initiative de fort bonne manière.

 Julien Rapegno

 

Acte 7 : Echec local à l'instrumentalisation

Le journal de Gien (premier tirage hebdomadaire de la région) rend compte de l’affaire, le 26 janvier 2005 sous la rubrique En marge de la grève des enseignants, en reprenant le titre Cessez d'instrumentaliser nos enfants.

L'article introduit ma démarche de la façon suivante : "Sous ce titre, un parent d'élève albinien, lui-même enseignant, X. C. d’Aubigny, s'étonne que sa fille ait servi de relais pour transmettre un tract expliquant les raisons de la grève du jeudi 20 janvier, et incitant les parents à se joindre au mouvement. Ma lettre ouverte aux enseignants grévistes des Grands Jardins est ici intégralement reproduite.

La Nouvelle République reprend également mon courrier le 28 janvier 2005 et appelle ses lecteurs à se positionner par rapport à l'instrumentalisation.

Le lendemain, l'affaire est jouée et les agissements coupables sont publiquement dénoncés :

 

La Nouvelle République, samedi 29 janvier 2005

AUBIGNY -SUR-NÈRE 

Yves Fromion : "l'école n'est pas une tribune politique " 

Le conseil municipal, présidé par Yves Fromion, s'est tenu, jeudi soir, salle du conseil. Le député maire a commenté une lettre qu'il avait reçue d'un parent d'élève, Xavier Collet, au sujet de la grève des enseignants du jeudi 20 janvier. Sous le titre « Cessez d'instrumentaliser nos enfants » (NR de jeudi), Xavier Collet, un père de famille, lui-même enseignant, s'étonne que sa fille ait servi de relais pour transmettre un tract qui expliquait les raisons de la grève et incitait les parents à se joindre au mouvement. 

Yves Fromion, s'est dit choqué de la façon dont le tract, qu'il a qualifié de politique, a été distribué, « via le petit télégraphe qu'est chaque enfant de l'école». Il s'est adressé à Catherine Daugu, conseillère municipale de l'opposition et directrice de l'école des Grands-Jardins et de l'école des Charmilles. « Que les enseignants fassent grève c'est leur droit, qu'ils fassent connaître aux parents que les enfants ne seront pas accueillis le jour de la grève soit ! Mais que le courrier soit des mises à partie et des déclarations sur la politique du gouvernement et que l'on invite à la manifestation, c'est inacceptable [...] Les enfants et les écoles ne sont pas des lieux où l'expression de la politique, sous cet angle-là, est tolérable. On vous avait demandé il y a quelque temps de donner une circulaire aux parents pour leur faire part de la création d'une étude surveillée. Cette circulaire est restée sous votre coude avant d'être finalement distribuée peu de temps avant la date où les familles devaient répondre. Il n'y avait pas de politique là-dedans, c'était pour le bien des enfants [...]. Et le député maire d'insister :

« Nous participons au conseil d'école, l'école ne peut pas devenir une tribune politique. Vous auriez dû distribuer le tract sous enveloppe ! Mais comme ça non ! Et d'autant que ce sont beaucoup de probabilités, vous laissez entendre la suppression de poste à Aubigny, alors que c'est faux [...] Je ne comprends pas qu'un tract comme ça qui est une prise de position circule dans les mains des enfants qui savent lire et que l'on endoctrine de cette façon. Quand on est responsable, quand on est dans une situation de république démocratique on n'instrumentalise pas ainsi les enfants.

Catherine Daugu, après avoir donné son explication sur la circulaire concernant l'étude, a simplement répondu à l'accusation du maire : « Je ne suis pas mandatée à répondre pour mes collègues, je ne polémiquerais pas, en précisant qu'à chaque fois qu'il y avait une grève, une lettre d'information était rédigée sur le modèle de la lettre des syndicats et ce quels que soient les gouvernements.

Suite du conseil dans une prochaine édition.

 

Les suites de l'affaire

Les suites ont un arrière-goût prononcé de latrines, mais jugez-en par vous-mêmes :

Le Berry Républicain, lundi 31 janvier 2005 (page 2 avec manchette en première page : Aubigny sur Nère Polémique scolaire : A qui profite la manipulation ?)

Un parent d’élève sème le trouble

Yves Fromion a-t-il été manipulé ? 

Photo du maire commentée

POLÉMIQUE. Le député-maire d'Aubigny, Yves Fromion est entré dans le débat en interpellant la directrice de l'école des Grands-Jardins, par ailleurs membre du conseil municipal. Lors de la séance du conseil municipal d'Aubigny, jeudi, avec sa fougue habituelle, le maire, Yves Fromion, a  foncé dans une polémique née de la grève enseignante du 20 janvier. Dès le samedi 22 janvier, le Berry républicain avait offert une tribune à la fureur d'un parent d'élève de l'école des Grands-Jardins d'Aubigny. Xavier Collet, enseignant lui­même à Gien, s'indignait d'un avis de grève, distribué aux enfants de l'école élémentaire, qui reprenait pour l'essentiel les mots d'ordres syndicaux nationaux. Si la position de M. Collet était solidement campée sur le principe de laïcité, on pouvait s'étonner de la véhémence du ton employé à l'encontre de ses « collègues ». 

La directrice rappelée à la neutralité

Jeudi soir, le maire a donc embrayé en sermonnant la directrice de l'école élémentaire, Catherine Daugu, qui siège au conseil municipal, dans l’opposition. Yves Fromion s'est déclaré « extrêmement surpris de la façon dont ce tract a été distribué. (...) Que les enseignants veuillent faire grève, c'est leur droit. Mais ce courrier visait directement la politique du gouvernement. Comment peut-on faire véhiculer de tels propos par des enfants ? ».

Le maire a employé le terme de « manipulation» avant de rappeler Catherine Daugu à la neutralité de sa fonction. Cette dernière a répondu : « A chaque fois qu'il y a une grève, une lettre d'information est rédigée sur le modèle de la lettre des syndicats, et ce, quel que soit le gouvernement en place ». 

Une propagande délibérée

Ce débat lancé par Xavier Collet n'est pas inintéressant en soi et il semble avoir pointé une réelle maladresse. Mais cet enseignant qui dénonce la politisation de ses collègues, et qui nous avait assuré réagir en simple citoyen, mène en fait à Aubigny, une belle opération « d'agit-prop » (agitation et propagande, terme utilisé par les groupuscules gauchistes en 1968). Il se gargarise de l'écho donné à sa manœuvre sur un site internet dont il est l'un des principaux animateurs.

Le but poursuivi ? … Faire du bruit autour de cette affaire, en utilisant la presse locale et en se faisant fort de mettre le député-maire dans sa poche. L'opération semble, pour l'essentiel, réussie. 

Qui manipule qui?

Loin d'être un paisible militant de l'UMP, ce prof d' économie du lycée Saint-François de Gien, est l'un des théoriciens de la branche française des Libertariens anarcho-capitalistes (!) (lire ci-dessous). Il ne nous appartient pas de nous poser en défenseurs du « politiquement correct ». Juste de nous poser la question : qui manipule qui dans cette affaire ?

Le problème de 1'« instrumentalisation » des écoliers méritait d'être posée. Un organe de presse grand public a, pour sa part, le droit de ne pas se laisser instrumentaliser. Et on peut penser qu'Yves Fromion ne s'est pas fait, en toute connaissance de cause, le porte-parole d'un militant de l'ultra-libéralisme « révolutionnaire »... camouflé derrière la protection de l'innocence des petits écoliers.  

Julien Rapégno et Philippe Delouzilière

 On peut retrouver le site officiel Libertarien et Anarcho-Capitaliste sur un moteur de recherche en tapant «  Libertaires européens « ou par l'adresse http://pageperso.aol.fr/-ht-a/pregentil/main.htm.

 Cartouche grisée à l’intérieur de l’article :

 Info plus

Théories édifiantes et troublantes.

L’anarcho-capitalisme est un mouvement qui se veut révolutionnaire Et qui préconise l’application des théories libérales les plus extrêmes. Les Libertariens veulent des Etats n’assurant que des missions purement régaliennes (armée, justice, police, diplomatie) et dénoncent les « sévices publics » (sic). Ce site internet, pro-américain en diable, est édifiant, et parfois troublant. Notamment quand, au nom de la liberté d’opinion, Xavier Collet s’y étonne de la pénalisation des propos négationnistes. Il a été bien inspiré de ne pas avoir cherché à faire progresser ses idées sur ce terrain ces jours ci !

Un modèle du genre n'est-ce-pas ?

Mais en réalité cet article est bien différent du premier, je passe sur le côté ignoble, sur le procès d'intention, sur l'interdiction qui semble m'être faite de défendre ma famille. Je passe ? Non pas vraiment, ce que je n'ai cessé de dénoncer, à savoir le bourrage de crâne fait aux enfants de nos écoles,  je le dénonce encore plus fortement concernant mon foyer. C'est bien à titre personnel que je n'admets pas que l'on tente de pourrir ma famille en lui inculquant le culte de la médiocrité et des "droits à" contre les "droits de", et je le dis calmement : tout enseignant qui tentera de faire rentrer dans la tête de ma famille ses conneries antilibérales me trouvera personnellement sur son chemin et devra en face s'en expliquer.

Donc non, je ne peux décidément pas passer là-dessus et j'avoue ne pas avoir la moindre considération pour ces deux hommes du Berry Républicain à qui on donne du journaliste.

 

Le Berry Républicain se moque-t-il de ses lecteurs ?

En marge de l'affaire du tract politique distribué aux élèves de la primaire des Grands Jardins à Aubigny, les journalistes locaux du Berry Républicain ont entraîné leur journal dans la construction d'un bien étrange complot à la Thierry Messan.

Au-delà du côté émotionnel et du petit jeu puéril du "qui manipule qui ?" à hauteur du "c'est celui qui dit qui y est". Derrière le pseudo-complot des vilains Libertariens, on trouve un journaliste qui se sent un peu merdeux, qui a dû se prendre un savon pour s'être voulu porte parole de la directrice des Grands Jardins. Je ne doute pas que le sieur Rapégno se soit renseigné suite à la réception de ma lettre, il m'a passé un petit coup de fil, et n'a pas du manquer d'appeler l'école en question afin de se faire inspirer son billet s'en prenant très maladroitement à ma personne.

Comment en sont-ils arrivés là ?

Tout simplement en négligeant leur rôle de journaliste pour celui d'avocat.

Ainsi le premier article commence par parler d'une solidarité habituelle entre parents et enseignants dans les cas de suppression de classe en s'étonnant que je ne sois pas solidaire. Mais de quelle surpression de classe parle Julien Rapégno ? Un journaliste digne de ce nom se serait informé auprès du rectorat, il aurait pu alors vérifier qu'il est question de suppression d'une classe dans la ville voisine mais pas à Aubigny. Mon courrier tordait le cou à cette rumeur ajoutée au conditionnel dans le tract des enseignants des Grands Jardins.

En se rendant ainsi complice de la propagation d'une rumeur, Rapégno prend fait et cause. De là à penser que l'article lui ait en grande partie été directement inspiré par la directrice des Grands Jardins il n'y a qu'un pas. Mais en tout cas dès la première phrase la tonalité souhaitée par les auteurs de l'instrumentalisation est donnée : ce parent d'élève là n'est pas solidaire avec notre lutte, alors que nous luttons justement pour les enfants. La ficelle est grosse, Rapégno est là pour la faire passer au prix d'une intox.

Il est ensuite précisé que je suis le beau-père, or je n'ai pas souvenir d'avoir indiqué une telle information. Père ou beau-père qu'est-ce que cela peut faire ? Peut être une légitimité moindre à demander des comptes aux enseignants ? Mais qui donc savait que je n'étais "que le beau-père", sinon Catherine Daugu, directrice de l'école ? Et cette information peut-elle être divulguée au premier venu, se retrouver dans les journaux ?

Pour continuer dans la partialité la plus flagrante, Rapégno indique que ledit tract a été "distribué aux parents via les enfants" sans insister davantage sur le procédé qui a justement motivé mon indignation. Le moyen utilisé apparaît donc comme une façon de faire évidente pour toucher les parents : les enfants ne sont qu'un canal aveugle, on appréciera donc le "via les enfants".

Arrivé là dans la lecture de l'article on se demande bien ce qui motive la réaction de Xavier Collet ? Mais bien sûr c'est une réaction purement politique puisque "ce prof n'aime visiblement pas trop les profs, surtout quand ils manifestent ouvertement leur sensibilité de gauche". Ah c'est vrai qu'un prof qui ne serait pas de gauche ça ferait mieux de fermer sa gueule plutôt que de "tancer vertement ses collègues" et d'oser "parler d'abus de bien social pour l'usage qui est fait de la photocopieuse mise à disposition par la commune !" Le point d'exclamation de notre apprenti scribouillard montre tout le bien qu'il pense de ce vilain petit prof. A moins que ce ne soit là la seule façon que Catherine Daugu ait trouvé de me répondre ?

Pour terminer silence radio sur la réaction du maire puisque "selon lui (moi) Yves Fromion aurait perçu son initiative de fort bonne manière", Rapégno n'a donc pas pris la peine de l'appeler ou l'a-t-on envoyé sur les roses, à moins justement que Xavier Collet ne soit un peu mytho.

Leur fin justifie leurs moyens

Le second article a été proprement réécrit par le même et son acolyte Philippe Delouzilière. Corrigé serait plus juste. Après l'article du Journal de Gien et de La Nouvelle République ayant correctement resitué l'affaire de l'instrumentalisation des élèves et couvert avec professionnalisme le conseil municipal, le côté partiel et bidonné de l'article de Rapégno sautait aux yeux. Pour sauver la face il fallait faire croire que Le Berry Républicain, qui avait le premier déterré l'affaire, avait vu juste, autrement dit que ce Xavier Collet n'avait que pour but de faire un mauvais procès là où les autres journaux ont vu une polémique digne d'intérêt. Il a donc fallu convaincre les lecteurs que les autres journaux avaient été "instrumentalisés" mais qu'heureusement Le Berry Républicain dévoilait "une opération d'agit-prop" menée par "l'un des théoriciens de la branche française des Libertariens anarcho-capitalistes (!)". Rien de vraiment personnel là-dedans, on ne croit pas à la rédaction du Berry Républicain que je sois une sorte de terroriste, on cherche simplement à rattraper la bourde de Rapégno pour faire croire que son premier article était fondé. Mais pour avaler la pilule rien de tel que de feindre un véritable travail d'investigation journalistique, notre Gorge Profonde nous déniche donc rien de moins qu'un complot américano-libéralo-fascisto-anarchiste avec en prime ses lumières sur un mouvement dont il n'a visiblement rien compris. Quel talent !

Le Berry Républicain a donc sauvé l'essentiel des meubles de sa rédaction d'Aubigny. Mais il ne s'en sort pas indemne, il a fallu donner de la grosse artillerie avec bandeau en première page et article en page 2 pour que le faux scoop de justification ne passe pas inaperçu au fond des pages locales où l'on cantonne généralement les quelques mots laborieux de Rapégno. Il a fallu aussi risquer les foudres du maire que l'on se voit obligé de faire passer pour une dupe. Il a fallu enfin contredire la tonalité du premier article en reconnaissant cette fois que "la position de M. Collet (tiens on me donne du monsieur maintenant !) était solidement campée sur le principe de laïcité" puis que "Ce débat lancé par Xavier Collet n'est pas inintéressant en soi et il semble avoir pointé une réelle maladresse"...

Oups, j'apprends le 3 mai 2005 que la gendarmerie d'Orléans a dû interpeller deux journalistes du "Berry Républicain" au sujet d'un homicide pour lequel nos gratteurs de papiers seraient bien informés. Suite à cette affaire le rédac chef s'est fendu de la déclaration suivante : "Nous sommes choqués parce que dans ce dossier, tous les journalistes qui ont travaillé ont le sentiment d'avoir fait leur métier en conscience. Nous avons fait notre travail. Nous n'avons pas de sources qui pourraient prêter à un quelconque questionnement. Et, en tout cas, si nous avions des sources bien entendu nous ne les donnerions pas". Toute proportion gardée et à un plus piètre niveau, je me rends compte que je viens de dévoiler les sources de Julien Rapégno sans avoir eu besoin de l'interpeller. J'espère ne pas avoir commis là un délit envers la haute conscience journalistique dudit Rapégno, ayant démontré plus haut comment l'antenne d'Aubigny réalise son métier en conscience.

 

Encore d'autres suites : la grève du 4 octobre 2005

Grève des enseignants aux Grands Jardins : de l’instrumentalisation des enfants à la manip des parents

 Pour qui nous prend-on ? C’est la question que je me suis posée quand, ma fille, de retour de l’école des Grands Jardins d'Aubigny sur Nère (Cher), m’a, pour la deuxième fois cette année, remis un tract politique appelant à une mobilisation des parents d’élèves aux côtés des enseignants à l’occasion d’une nouvelle grève des se(r)vices publics.

Voir le tract non signé du SNUIPP FSU concernant la grève politique du 4 octobre

Cette fois le syndicat le plus à gauche dans l’enseignement, le SNUIPP FSU, avait pris soin en publiant ce tract dans son journal de demander à ce qu’il soit remis aux élèves plié et agrafé, preuve que l’indignation des parents d’élèves de janvier 2005 avait porté.

Mais nos enfants sont toujours les petits facteurs d’une propagande qui va  loin dans la tentative de récupération des parents. 

Une grève qui ne concerne pas l’éducation

A en croire le tract cette grève ne se ferait qu’en notre nom et à l’appel des maîtresses et maîtres des Grands Jardins. En effet, l’appel à la mobilisation que j’ai en main prend donc la forme d’une lettre commençant par Madame, Monsieur et ne comportant pas de signature syndicale. Pourtant si c’est bien avec les moyens de l’école, donc de la mairie, que l’on peut supposer que la « lettre » s’est dupliquée, le faux vrai tract en question a été rédigé dans les règles d’art de la manip par des permanents syndicaux. Il ne s’agit donc pas d’une initiative locale face à un problème vers lequel on tente d’attirer notre attention, mais d’un tract appelant à une grève dont les motifs sont purement politiques et visent à effrayer un gouvernement pourtant aux ordres des humeurs syndicales et corporatistes. 

Une grève qui pêle-mêle en appellera au soutien aux marins mutins de la SNCM, à la lutte contre les privatisations et contre un introuvable libéralisme. Une grève qui, à en lire le tract véhiculé par nos enfants, doit aussi condamner le Contrat Nouvel Emploi, pourtant une des rares mesures du gouvernement qui permettra aux employeurs de donner leur chance aux jeunes sur le marché de l’emploi.

Bref nous avons bien là affaire à une grève contre-productive dont les motifs sont politiques, je croyais pourtant qu’en France la grève politique était illégale ….

 Elle n’est pas dans l’intérêt des parents d’élèves

 Pour faire passer la grève politique il faut qu’elle nous interpelle au premier chef dans notre souci majeur : l’avenir de nos enfants. Or j’ai appris à me méfier de ceux qui nous brossent dans le sens du poil, c’est en général pour  mieux nous tondre. On comprendra pourquoi on peut se méfier des lettres tracts qui commencent par : « La réussite de tous les élèves est notre préoccupation première. » Pour ensuite demander à plusieurs reprises plus d’enseignants, plus de budgets et des augmentations de salaires.

Il n’y a pas d’un côté les syndicats qui se battent pour les élèves et de l’autre côté un gouvernement qui voudrait leur perte.

Et pourtant c’est la tonalité : nous on est gentils, on est avec vous, les autres sont méchants donc forcément contre vous ! Tout est quantitatif pour les syndicats, l’aide aux enfants en difficulté, des sous ! La concertation entre enseignants, des sous vous dis-je ! La scolarisation des bébés, encore des sous, encore nos sous !

Il est donc risible de lire ensuite : « Par ailleurs, comme beaucoup de salariés, nous subissons une baisse importante de pouvoir d'achat. L'augmentation des prix n'est pas compensée par les augmentations de salaire. »

Car nous le savons bien une augmentation de notre pouvoir d’achat passe par la baisse de la pression fiscale et c’est exactement le contraire que réclament les grévistes de ce mardi 4 octobre. 

Les arguments employés sont effectivement indécents quand nos enfants ne sont plus que des effectifs à augmenter pour obtenir plus de moyens.

Et si jamais on ne se s’occupe pas des enfants en difficulté, si on ne scolarise pas les enfants handicapés, c’est par manque de moyens bien sûr. Nos enseignants syndicalistes sont des robots sans âme dévoreurs de fonds publics, avec eux vous n’aurez rien sans rien. 

Pourtant l’éducation nationale n’a pas besoin de plus, elle a besoin de mieux.

Plus de moyens pour quels résultats ?

La France dépense plus pour l’éducation des jeunes que la plupart des autres pays riches et pourtant le niveau scolaire évalué par une enquête de l’OCDE est médiocre, les petits Japonais et les petits Anglais obtiennent bien mieux pour des dépenses plus faibles.

Quant au mythe d’un service public de l’éducation permettant de gommer les inégalités socioculturelles, regardons la réalité en face : alors que les dépenses d’éducation ont pratiqué doublé depuis 1974 le pourcentage d’enfants d’ouvrier dans les grandes écoles passe de 13 % à 6 %. 

Les moyens supplémentaires sont donc bien mal employés, ils ne profitent ni aux parents, ni aux enfants.

 

Xavier COLLET, le 2 octobre 2005

 

Il importe de souligner que le billet ci-dessus a été repris dans le Journal de Gien de la semaine du 13 octobre au 20 octobre sous le titre : "Après la grève un parent d'élève proteste". Ceci a permis de faire connaître la position du parent d'élève que je suis dans toute la région du sud Loiret et du nord du Cher, le journal y étant en effet le plus lu de par son souci de traiter également l'information de proximité. L’article y fut tout à fait visible et traité sous forme de recension de la façon la plus honnête et objective. Il se conclut de la façon suivante : "Ce discours ne fera évidemment pas plaisir à tout le monde, mais en démocratie chacun doit pouvoir exprimer librement une opinion, même si elle n'est, pas conforme aux dogmes aux les plus couramment répandus."

On peut d'ailleurs espérer qu'à passer à l'offensive ponctuellement nous pouvons chacun dénoncer les dogmes de la funeste "exception française", je vous enjoint donc à agir, notamment contre l'instrumentalisation des enfants, leur bourrage de crâne, et à faire connaître vos actions afin que nous en parlions.

 

Madame, Monsieur,

La réussite de tous les élèves est notre préoccupation première.

Aujourd'hui, malgré les progrès réalisés par l'école, trop d'élèves encore sont en situation d'échec. Les enseignants souhaitent travailler mieux et faire évoluer leur métier.

La loi Fillon imposée par le gouvernement, non seulement ne répond pas aux attentes des enseignants mais tourne le dos à leurs exigences pour les élèves.

Des solutions existent : plus de maîtres que de classes pour le travail en petit groupe, aide pour les élèves en difficulté, une meilleure formation, du temps de concertation pour le travail d'équipe ...     

Aujourd'hui, tous les parents qui le souhaitent ne peuvent inscrire leurs enfants à l'école maternelle dès deux, trois ans (en France, le taux de scolarisation des enfants de 2 ans était de 34,5 % en 1990 ; il est seulement aujourd'hui à 21 %).

Le nombre d'élèves par classe reste trop élevé dans de nombreux endroits et les postes créés à la rentrée 2005 sont insuffisants (seulement 700 créations de postes pour 45 000 élèves supplémentaires, soit 1 poste pour 64 élèves).

Au sein des écoles, les enseignants ont peu de moyens pour aider les élèves en difficulté.  

La loi du 1l février 2005 prévoit la scolarisation dans les écoles de tous les élèves en situation de handicap. Ce nouveau droit, que nous soutenons, n'est malheureusement pas accompagné des moyens supplémentaires indispensables (Auxiliaires de Vie Scolaire qualifiés, formation, postes spécialisés ..). Nous ne voulons pas que le manque de moyens compromette l'avenir des élèves et notre ambition pour l'école.

Nous, sommes attachés aux missions de service public, notamment celles de l'école. Tous les élèves doivent avoir les mêmes chances de réussite.  

Par ailleurs, comme beaucoup de salariés, nous subissons une baisse importante de pouvoir d'achat. L'augmentation des prix n'est pas compensée par les augmentations de salaire. Comme vous, nous n'acceptons pas l'augmentation du chômage et de la précarité. Le Contrat Nouvel Emploi, qui autorise le licenciement sans justification de la part de l'employeur, va particulièrement affecter les jeunes.

Dans les écoles, le Ministre a annoncé la création des Emplois de Vie Scolaire : ces jeunes seront recrutés sur des contrats précaires à temps partiel de 6 à 24 mois, sans avenir, pour un salaire de 500 à 600 € mensuels. Ce dont l'école a besoin ce sont des emplois stables et durables.  

C'est pour exiger un, budget à hauteur des besoins éducatifs, pour répondre aux nouveaux enjeux de l'école, pour l'emploi et les salaires, et par ce que nous sommes résolument attachés au service développement des services publics, qu'à l’appel de l'ensemble des organisations syndicales, nous serons en grève le mardi 4 octobre 2005.  

Des manifestations interprofessionnelles auront lieu dans plusieurs villes du département, rassemblements à 10 h 30 :- à Bourges, place Séraucourt , à Vierzon, au Forum République, à St Amand, place Carrée, à La Guerche, à St Florent.

Chacun et chacune d'entre vous y est convié.