Hold-up, arnaques et trahisons


 

Les escapades de DSK au FMI, les fausses factures de Julien Dray, les relations dangereuses entre le PS et l'UNEF, les urnes bourrées du PS et, dans le passé, les chaussures de Roland Dumas, les écoutes illégales de François Mitterrand ou les milliards partis en fumée d'une banque française nationalisée par la gauche. Comme le pense tout haut Daniel Cohn-Bendit, arnaques et trahison font la tradition du PS, et le titre d'un livre qui ne manque pas de faire du bruit.

le joyeux corrompu

On me rétorquera que l'on peut trouver la même chose à droite. J'en conviens aisément car le pouvoir corrompt. Mais quand les magouilles viennent de la gauche, ces pratiques sont d'autant plus inexcusables que les hommes et femmes politiques de gauche se font toujours les champions de la vertu et de la bonne conscience, toujours prêts à donner aux autres des leçons de morale citoyenne tellement ils sont persuadés de détenir le monopole des valeurs.

Les magouilles à droite ne sont pas plus excusables pour autant.

 

C'est pour limiter ces dérives, inhérentes à la conquête du pouvoir, que la philosophie libérale se montre particulièrement attachée au principe de la séparation des pouvoirs. C'est en ce sens qu'elle est un humanisme. Elle ne se fait pas trop d'illusion sur l'homme : il est capable du meilleur surtout s'il vit dans un environnement qui le pousse à tirer le meilleur de lui-même, sinon il peut être capable du pire. Et le pire naît souvent de l'excès de pouvoir [1]. Devant ce constat, comment croire les responsables politiques de tout bord quand ils nous exhortent de " moraliser le capitalisme " ? Il faudrait, avant toute chose, moraliser le monde politique.

Cependant, ces pratiques, inextricablement liées au fonctionnement interne des partis politiques, posent un problème de fond à l'heure où le principe de régulation revient dans toutes les bouches. Car qui seront les régulateurs sinon des personnes issues précisément de ces organisations dont on peut penser que seuls survivront et parviendront au sommet ceux qui auront été plus agiles que les autres ? Les pourfendeurs de la loi du marché dans le monde économique sont aussi ceux qui sont les acteurs d'une compétition autrement plus effroyable et impitoyable qui n'obéit à aucune règle sinon celle du " pas vu, pas pris ". Il y a cependant une différence énorme entre le système politique français et le système politique américain. Aux USA, si un homme politique est pris en flagrant délit d'arnaques, sa carrière est finie et il devra se retirer de la scène politique. Ce fut le cas de Nixon après l'affaire du Watergate ou, plus près de nous, de Bill Clinton. Et les médias réellement indépendants sont à l'affût de ces dérapages. Ce processus de sélection n'existe pas chez nous de sorte que la confiance entre les électeurs et les élus n'existent plus tandis que la classe politique peine à se renouveler.

 

[1] Dans la sphère économique, le pouvoir de production des entreprises est borné pour le pouvoir de choix - le pouvoir d'achat au sens fort du terme - des consommateurs que permet la concurrence. Bien-sûr, les producteurs aimeraient imposer leur prix aux consommateurs et déterminer ainsi leur revenu, et c'est pourquoi personne n'aime la concurrence, surtout pas les producteurs toujours à l'affût de marchés captifs. Et nous sommes tous producteurs. Pourtant, en tant que consommateur, personne n'aime voir son choix contraint ou limité. Et nous sommes tous consommateurs.

 

 

 

Jean-Louis CACCOMO, Perpignan, septembre 2009

 

Résumer l'argument de l'auteur, où veut-il en venir exactement, qu'en pensez-vous ?