Sécurité Sociale


Avoir sa carte c'est vital
L'égalitarisme oui, mais par le haut !
URSS AF à Paris

La faillite des retraites par répartition
Fonds de pension : la solution

Beaucoup de bruit pour rien

Sécu, la grande désinformation

Et la retraite des artistes ?

Manifestation contre les régimes spéciaux
MNEF : l'affairisme aux couleurs de Guevara

La jolie farce du lundi de Pentecôte

La Sécu d'Obama

 Avoir sa carte c'est vital

Pour en revenir à 60 millions de consommateurs d'octobre 1998, j'y ai remarqué avec intérêt un article titré Carte Vitale : ratés à l'allumage. Sans jouer les Paco Rabanne, après le carnet de santé qui pour moi comme d'autres a terminé dans la corbeille par méprise avec un prospectus, je m'étais bien douté que la Sécu nous préparait une nouvelle gabegie de fonds dits publics.

Cela n'a pas raté en effet, cette grande initiative dans la concertation est mal barrée, qui en sont les coupables, mais les médecins bien sûr selon 60 millions qui explique que "l'a raison en est l'hostilité des médecins, qui refusent le surcroît de travail qu'elles leur donnent. En effet, c'est à eux que revient la charge de télétransmettre les feuilles de soins". Bon, la Sécu n'a rien à se reprocher, le bouc émissaire est trouvé.

Quant à affirmer qu'un tel chantier social est un "flop total" (dixit 60 millions), c'est grave, cela n'est pas de nature à soutenir le moral des troupes de la SS. Attention au délit de propagation de fausses rumeurs.

Mais non, la Sécu, pas bête quand même, a lancé un test grandeur nature sur la Bretagne et en 3 mois 3 000 feuilles de soins électroniques seulement ont été envoyées dans une région qui compte 1,6 millions d'assurés sociaux.

Bientôt on va nous dire aussi que les Bretons sont des têtes de c.. , rétifs aux avancées sociales.

Mais oui, c'est là l'explication. Lumineux !

Xavier PREGENTIL, le 18 mai 1999

 

L'égalitarisme oui, mais par le haut !

Ah les charognards, prêts à s'infiltrer dans le moindre interstice du système, les choses changent et c'est pas pour le mieux selon la Vie du 23/9/1999, le tableau est brossé par Claire Legros : "Dans assurance maladie, il y a le mot assurance Les compagnies privées ne l'oublient pas qui piaffent depuis longtemps face au monopole de la Sécurité sociale à la française. A défaut de pouvoir directement concurrencer les caisses publiques, elles s'engouffrent dans les brèches et ont lancé depuis un an une vaste offensive dans le domaine de l'assurance complémentaire santé."

Mais c'est la faute de la Sécurité sociale ça, qu'est-ce que c'est que cette affaire de complémentaire et de remboursement partiels, allez hop CMU, après tout c'est bien de la médecine à 2 vitesses. Bah oui mais les chiffres sont têtus, en dépit du poids écrasant de la Sécu sur les cotisants, l'évolution est à une baisse des prises en charge et une hausse des cotisations, la raison en est simple : la bureaucratisation des soins mène à la gabegie et les progrès de la médecine et de l'espérance de vie conduisent à des soins très coûteux pour des gens de plus en plus âgés ou à pathologie lourde.

Parler de médecine à deux vitesses signifie en fait une rationalisation des dépenses de santé amenant à considérer certains soins comme de relatif confort, donc à ne pas les faire prendre en charge ou très faiblement : il en va ainsi des soins dentaires et optiques. Dans ces domaines, le consommateur-payeur est plus regardant quant à ses débours, ce qui est naturel, pourtant peu technicien, il sera demandeur d'informations et de tarifs. Couvert ou non par une assurance complémentaire, son intérêt est bien d'optimiser la qualité prix des services médicaux rendus.

L'allié naturel du consommateur de santé est donc l'assureur, et effectivement comme le remarque Claire Legros, ce couple là marche plutôt bien.

Axa, par exemple, a créé un centre téléphonique d'orientation médicale s'adjoignant le service de professionnels de santé (médecin, chirurgien-dentiste, assistante sociale). Au bout du fil des particuliers comme vous et moi, s'inquiétant de grosses dépenses de santé à anticiper : une opération chirurgicale à mener à bien, un placement pour une personne dépendante, une paire de lunette à acheter ou un bridge à faire réaliser … L'idée est simple et efficace et le chirurgien-dentiste de l'assureur affirme "avoir fait baisser les tarifs des prothèses dentaires de 15 à 20 %, dans un secteur mal codifié où les prix varient souvent du simple au double selon le praticien."

Enfin l'entrée des soins médicaux dans le secteur de la concurrence est en vue avec l'éclatement d'un système malsain. Comment un secteur aussi vital que celui de la santé a-t-il pu si longtemps fonctionner suivant une logique soviétiforme au détriment de la qualité des soins et de leurs coûts ?. Comment peut-on parler de le rigidifier encore avec l'obligation de n'avoir qu'un seul généraliste toujours le même, rationné dans les soins qu'il dispense. On en était presque à instaurer une carte sanitaire comme ils ont mis en place une carte scolaire, t'habites là tu iras dans telle école et tu vas chez tel médecin !!!

C'est bien fini tout cela, et pourtant la fin de l'égalitarisme par le bas choque, et choque d'abord ceux dont les intérêts sont remis en cause, certains conseils de l'Ordre. Ainsi André Robert, président de l'ordre des chirurgiens-dentistes, qui, dans une lettre à ses confrères écrit : "Les centres d'appel remettent en cause notre liberté de prescription : comment juger sur simple devis de l'état de santé dentaire d'un patient ?".

Oui la remarque est pertinente, mais elle pousse la logique des centres d'appels bien plus loin. Pilotés par des professionnels de la santé, ces centres vont désormais au-delà de la simple comparaison de devis, ils font le tri entre les bons professionnels et disons … les moins bons (comme ceux qui laissent une paire de ciseaux dans le ventre d'une opérée), car dans ce domaine comme dans l'éducation d'ailleurs, la médiocrité se paie cher et n'est pas reconnue par les hiérarchies (et me direz vous ce sont les assureurs et les patients qui paient). Les centres d'appels sont donc relayés par des réseaux de praticiens partenaires, ces derniers pourront augmenter leur clientèle en figurant sur la liste des partenaires santé agréés par l'assurance, ils sont sélectionnés suivant des critères de compétence et de coût.

Les AGF étendent le partenariat aux pharmaciens : contre la substitution de génériques aux médicaments de marque, elles enverront leurs assurés se fournir chez eux en médicaments mal pris en charge par la Sécurité sociale.

André Robert se voit ainsi répondre sur l'efficacité, mais il rajoute : "Quant aux réseaux, nous craignons qu'ils induisent une dentisterie à deux vitesses où l'on pourrait être soigné différemment selon sa compagnie d'assurance."

Symptomatique non ? La dentisterie à deux vitesses est la situation qu'a imposé une compagnie d'assurance en monopole du nom de Sécurité sociale La concurrence nous permet désormais de choisir en toute liberté la compagnie d'assurance dont les services sont optimaux, celle sur laquelle ses concurrentes tenteront de s'aligner.

On passe donc d'un égalitarisme par le bas à un égalitarisme par le haut. Encore un des nombreux cas où des mesures libérales s'imposent d'elles-mêmes contre vents et marées médiatiques.

Xavier COLLET, le 17 janvier 2000

 

URSS AF à Paris

Étant grand marcheur et me baladant dans la riante ville de Montreuil, pas trop loin du périphérique, j'y ai trouvé quelques sites méritant d'être plus largement répertoriés : d'abord le blockhaus de la CGT, mais aussi un peu plus loin la toute aussi accueillante tour de l'URSS-AF de Paris, qui, comme son nom l'indique, se situe en cette riante bourgade.

Bon, j'avais pas grand chose à faire dans le coin, si ce n'est qu'à braquer l'URSSAF pour récupérer mes cotisations rackettées. Mais là tout seul, serait ce par lâcheté, en tout cas je n'ai pas osé mener plus loin ma légitime impulsion. Humour.

De retour dans mes pénates, j'ai pris des mains de dessous notre clic-clac conjugal un vieux "Nouvel Obs" du 12-18 novembre 1998, en transit entre la poubelle d'où je l'ai sorti et celle où il va retourner. Là, je me suis mis à gamberger sec.

Ben, oui, figurez vous que ladite Union pour le Recouvrement (non, je vous arrête de suite, il ne s'agit pas d'une nouvelle liste pour les Européennes) des cotisations de Sécurité sociale et d'Allocations familiales de Paris serait un mythe (au même titre que l'État). Effectivement en juin 1998, au tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles, l'avocat d'un patron poursuivis pour retards de cotisations a demandé au représentant de l'URSSAF de lui prouver que celle-ci avait bien été constituée. Ah la bonne blague et comment a tranché le tribunal, et bien de la façon suivante : "Attendu que le tribunal ne peut que constater que l'URSSAF de Paris s'oppose à toute vérification de sa qualité à agir tant la décision de redressement que la demande de paiement ne peuvent être suivies d'effet". L'URSSAFF a attaqué en appel et la décision a du tomber en janvier 1999. Finalement j'aurais aussi été fondé à récupérer mes billes alors.

Prenant du recul avec mon petit nombril, je continue la lecture de l'article, y a quand même des trucs bien dans un journal pourtant si à gauche. Là ça balance à fond les ballons, bravo pour les journalistes Croissandeau et sa consœur Belohradsky, j'aurais presque envie de leur donner un Rothbard d'or. Donc en substance (non prohibée évidemment), j'apprends que la Cour des Comptes a mené l'enquête et conclu à de mauvaises performances pour le recouvrement (tant mieux !), un taux d'absentéisme élevé (pourtant c'est beau là bas), une procédure budgétaire peu transparente. A titre d'illustration, l'URSSAF a réussit à se faire verser en 1997 10 millions de francs par un fonds d'assurance-formation alors qu'il n'y avait pas droit. Ah, ah, les canailles . Oui et d'ailleurs il n'y a pas que les procédures budgétaires à souffrir de ce manque de transparence puisque la composition du conseil d'administration de l'organisme reste secrète; Non, non c'est pas lutte ouvrière et on aura mal à se rembourser chez qui de droit !

Ca continue sur le sévices publics qu'assure le monstre : plus d'un coup de fil sur 2 se perd, pas de renvois internes car personne ne connaît les numéros de poste des 3 000 autres collègues ; les délais de réponse à un courrier peuvent aller de 3 mois à 1 an. Qu'en dit encore la Cour des Comptes : "L'Urssaf de Paris considère n'avoir ni les temps ni les moyens nécessaires (budget annuel de fonctionnement 1998 : 990 millions de francs, excusez du peu !) d'informer les cotisants. Elle estime en outre qu'il est "extrêmement difficile d'expliquer par écrit sous une forme succincte et compréhensible par tous les raisons de retard" ".

Ils ont bien fait leur boulot nos journalistes, là franchement plus rien à rajouter.

Xavier COLLET, le 3 avril 1999

 

La faillite des retraites par répartition

La gestion de l'assurance-vieillesse

L'assurance-vieillesse est assurée par la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV). Son principe est de prendre en charge le versement des retraites à partir de prélèvements obligatoires appelées cotisations vieillesses.
Cette Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse est l'un des organismes de la Sécurité Sociale française. Comme les autres organismes en question elle est gérée par les partenaires sociaux c'est-à-dire par les syndicats d'employés et d'employeurs.

Le financement des retraites

Les salariés se voient prélevés à la source 9 à 12 % de leurs salaires sous forme de cotisations vieillesses. Après 40 ans d'activité donc de cotisations, ils pourront prétendre au versement d'une retraite entière. Le taux de remplacement (c'est-à-dire le montant perçu en pourcentage des salaires perçus versés pendant la période d'activité) est de 63,3 % du salaire brut des 25 meilleures années. En réalité rien n'assure que le fait de cotiser garantisse le versement de pensions de retraites le moment venu, ce serait le cas dans un système de capitalisation, mais notre système de retraite est basé sur le principe de la répartition. Ainsi, on ne cotise pas pour soi, mais pour payer les pensions de ceux qui sont déjà en retraite.

Or il semblerait bien que ceux qui cotisent actuellement ne récupéreront même pas leurs mises.

La crise du financement des retraites

Le financement des retraites ne posait pas de problème quand l'âge, fixé en 1945 pour la percevoir, correspondait à la durée de vie moyenne des français, soit 65 ans. Mais depuis cette époque la durée de vie après la retraite a heureusement largement augmenté, le coût des retraites grimpe donc parallèlement. De l'autre côté l'entrée dans la vie active intervient plus tard et la sortie plus tôt, par conséquent la base du financement des retraites se rétrécie.
Il en résulte qu'en 1960 on comptait 4 actifs pour payer les pensions d'un retraité, en 2008 on n'a plus qu'1,88 actif pour subvenir aux besoins d'un retraité, et en 2030 un retraité ne pourra plus compter que sur un seul actif.

Quelles solutions proposées ?

Cotiser plus longtemps, payer plus et percevoir moins au nom de la préservation de la répartition. C'est effectivement là le sens des réformes en cours.

Pour augmenter les recettes du régime vieillesse, il est question de faire passer la durée de cotisation à 42 ans. Mais aussi d'augmenter les cotisations sociales, et donc le coût du travail en France. En effet, pour équilibrer le seul régime général, le taux de cotisation devrait être accru d'environ 0,4 point tous les ans à partir de 2006, à terme il s'agirait d'augmenter de 20 % le coût de l'assurance vieillesse.

Du côté des dépenses il est aussi question de baisser le coût des pensions versées de 20 %, par une retraite moins longue ou par une chute du pouvoir d'achat des retraités.

Et la capitalisation ?

Mais on aurait pu aussi proposer la capitalisation qui permet le choix de la durée de cotisation. Sachant que la retraite vendue en terme de charges à 5300 € par an à un smicard et 12000 € par an à un cadre, ne coûterait que 3750 € par an en capitalisation et assurerait en 2020 une pension à 70 % du salaire moyen pour 40 ans de cotisation.

Comment en arriver à une telle recette miraculeuse ? Tous simplement à partir d'une différence de rendement entre la répartition et la capitalisation. Ainsi, le rendement d'une retraite par répartition est sensiblement celui du taux de croissance de l'économie puisque le paiement des cotisations par les retraités durant leur période d'activité leur ouvre droit à perception des cotisations des actifs dont les revenus ont cru au rythme de la croissance. Soit un rythme moyen de l'ordre de 2 % en France sur les 20 prochaines années. Alors que le rendement d'une retraite par capitalisation est le même que celui des marchés financiers sur lequel cette retraite est investie à travers des fonds de pension. Ainsi sur le long terme on y observe des rendements réels moyen des actions de 6,5 % par an et de 3,5 % pour les obligations sur le marché américain au long du XXème siècle, soit une moyenne d'au moins 5 % par an pour un placement diversifié.

Cette différence de rendement fait qu'un euro placé à 2 % rapporte plus de 3 fois moins qu'un euro placé à 5 % sur un horizon de 40 années.

La répartition : un sacrifice au nom de la solidarité ?

L'argument de la solidarité entre les générations ne tient pas.
La solidarité cela ne se décrète pas à coups de prélèvements obligatoires. La solidarité ce n'est pas une contrainte, mais un acte volontaire. La solidarité entre les générations dans l'esprit des promoteurs de la répartition ce n'est pas la prise en charge par chacun des besoins de ses enfants et de ses parents mais de ceux d'autrui, d'autant que le fardeau qui pèse sur les générations au travail devient si important qu'elles ne peuvent subvenir aux coûts de la dépendance de leurs propres parents.

En réalité l'argument de la solidarité a permis à l'Etat d'accorder des avantages particuliers à ses propres fonctionnaires aux dépens de l'ensemble de la population. L'avantage est donc de nature politique et certainement pas moral.

Rappelons que le régime des fonctionnaires est différent

Les fonctionnaires cotisent pendant 37,5 années à hauteur de 7,8 % de leur traitement avant d'avoir la possibilité de toucher une retraite pleine. Le taux de remplacement est de 69,4 % du salaire brut des 6 derniers mois d'activité pour un instituteur - ce qui explique d'ailleurs les promotions de fin de carrière -. Ce régime retraite est donc largement plus avantageux que celui des salariés du privé, et comme il est financé par l'État sa prise en charge par les contribuables garantit la bonne fin des versements. Heureusement pour eux d'ailleurs car les cotisations y sont loin de combler les pensions civiles versées. Tout cela parce que la rapport actif/inactif y est encore plus faible : 1,4 fonctionnaire au travail pour 1 fonctionnaire retraité !

Xavier COLLET, le 9 décembre 2008 

 

Fonds de pension : la solution

En fait, nous avons peut être le tort de ne pas être assez explicite. Si vous vous rappelez bien j'étais allé titiller un socialiste collectiviste sur un newsgroup, et vous ai exposé nos échanges de propos, seulement après deux passes d'arme je l'ai perdu. Il n'avait certainement plus rien à dire pour sa défense. Tout notre pouvoir de persuasion s'appuie donc sur quelques éléments que l'on peut glaner à droite et à gauche (euh avec des limites quand même). Eh oui, tu te rappelles Olivier quand tu rétorquais au mitterrandôlatres en 1988 que Tonton avait été décoré de la francisque, ces petits salopards niaient en montant sur leurs grands chevaux, tu avais juste fait l'effort de répéter ce que l'on n'avait pas encore dévoilé dans la presse grand public.

Le poids des mots, c'est notre arme, des exemples forts et percutants valent mieux qu'un long discours à la balladur.

Revenant aux marchés financiers, j'ai trouvé de tels exemples dans "Les Échos" du 26 avril 1999 où Denis Chemillier-Gendreau, responsable de fonds de pension chez Paribas Asset Management vient nous démontrer l'avantage des marchés pour se constituer des retraites décentes face à un principe de répartition qui nous évoque les pyramides financières albanaises au moment de leur déconfiture.

L'intérêt du peuple pour se constituer une retraite c'est le marché, particulièrement dans une conjecture d'inflation 0 (l'inflation n'est qu'un impôt d'État) et sur un de très long terme, celui d'un vie de travail. Alors qu'avec la répartition nous récupérerons moins que nous avons versé, en attendant de ne plus rien récupérer du tout d'ici 2010, un actionnaire français a historiquement 70 % de chances d'enrichissement en valeur réelle de son portefeuille s'il conserve ses titres pendant 5 ans (et encore on ne supposera pas une gestion active). Sur 30 ans ses chances d'enrichissement montent à 88 %, et il ne s'agit là que de retenir des hypothèses pessimistes.

On suppose bien sûr la détention d'une portefeuille d'actions et non d'obligations, a priori ce marché est plus risqué et les placements offensifs ne sont pas ceux de bons pères de familles. Mais comme le dit notre analyste : "à long terme la volatilité s'annule elle-même - les bonnes années compensent les mauvaises - et ne laisse subsister que le rendement intrinsèque élevé. Autre caractéristique des actions : elles offrent la meilleure garantie possible contre l'inflation, car elles constituent un actif réel, une créance sur le PIB, lui même produit de la croissance et de l'inflation. … Le rentier des années 40, ruiné par l'inflation, n'avait pas investi en actions mais en obligations d'État ….."

Alors qu'attendons nous, devons nous continuer, d'un côté à nous constituer nos économies tous en étant obligé, de l'autre, à cotiser à fond perdu ?

La seule solution est la suivante : tous aux RMI.

Xavier COLLET, le 20 juillet 1999

 

Beaucoup de bruit pour rien

La désolante comédie franco-française qui vient d'avoir lieu, à la stupeur de l'étranger, est une vraie grève contre une non réforme. Raffarin, au lieu de sauver les retraites les enfonce davantage ceci sur fond de contre-vérités diverses. Il a l'audace d'écrire : « J'ai la conviction d'avoir protégé votre avenir sans reporter le problème sur vos enfants », alors qu'il ne sauve rien du tout et qu'il se contente de refiler le bébé aux suivants.

Il maintient le régime de la répartition ; or le système ne s'écroule pas seulement du fait de la démographie, mais par sa nature même : ne créant pas de richesse et raréfiant par son existence l'esprit d'épargne, la répartition ne peut que s'auto-détruire elle-même.

Solidarité nationale, nous dit-on ? C'est faux, car le régime ne repose que  sur la force étatique S'ajoutent de multiples transferts entre caisses, décidées selon le « bon plaisir » momentané des pouvoirs provisoirement en place qui les impose sans ménagement aucun. 

Le projet ne comporte aucun encouragement à l'épargne, sauf une très petite fenêtre vers les fonds de pension. Seule, une épargne libre d'impôts et de réglementations permettrait de créer la richesse nécessaire et suffisante pour résoudre tous les problèmes.

Les fonctionnaires cotiseront plus longtemps : c'est encore faux. Les fonctionnaires ne cotisent pas, car l'argent indiqué sur leurs feuilles de paie sous la rubrique cotisations n'est versé nulle part. Les fonctionnaires sont payés à vie soit sous forme de salaires, soit sous forme de pensions, mais n'ont pas le régime de la répartition qu'ils imposent par la loi aux autres.

La vérité, qui a motivé les grèves,  est que le projet va obliger ces fonctionnaires à travailler plus longtemps. Ils protestent, alors que les privés se réjouissent de voir « enfin » un peu d'égalité : c'est une double folie et tout le monde est dans l'erreur.

Le pouvoir a tort d'affirmer que ce «mauvais tour » fait aux fonctionnaires va améliorer quoi que ce soit car aucune richesse nouvelle n'en viendra et personne ne voit pourquoi et comment la retraite des privés serait confortée.

Les privés ont tort de se réjouir. Un fonctionnaire à la retraite coûte cinq fois moins cher qu'un fonctionnaire au travail. En outre, un grand nombre de fonctionnaires devraient voir leurs tâches supprimées car leur seule activité empêche précisément ces privés de créer de la richesse. Pour sauver les retraites il faut, au contraire, avancer leur départ et ne pas les remplacer.

Les fonctionnaires, aussi, se trompent car la richesse créée par la réduction de leur nombre permettrait de payer leurs propres retraites y compris certains régimes spéciaux si extravagants et injustes soient-ils.

Il y a plus désolant. Sans rien sauver du tout, Raffarin charge la barque en perdition en créant de nouveaux droits, au profit des smicards et des personnes ayant commencé à travailler très jeunes. S'ajoute la perspective de reconnaître aux enseignants le droit de bénéficier pour leur retraite des années d'études ; la boîte de Pandore va s'ouvrir ; si c'est confirmé tous les étudiants de tous les métiers vont demander de bénéficier du même privilège.

Se rendant sans doute compte vaguement de l'inutilité et même de la nocivité de la fausse réforme, le gouvernement s'en tire par un tour de prestidigitation : en 2008, annonce-t-il fièrement, le chômage reviendra à 5 % et l'Unedic pourra reverser de l'argent aux caisses.  La magie est au rendez-vous alors que, par ailleurs, sont maintenus étroitement serrés tous les freins fiscaux et réglementaires à la reprise de l'économie et à la création de nouveaux postes de travail.

Dans cette comédie franco-française, chacun joue son rôle immuable : un pouvoir dont le seul but est de durer mais sans bouger vraiment et des chefs syndicalistes qu'il subventionne et qui, grâce à ces subventions, sont capables pour leur bon plaisir de bloquer le pays sur une fausse réforme.

Michel DE PONCINS, Tocqueville Magazine, le 21 juin 2003

 

 

Sécu, la grande désinformation

Les Français sont désinformés au sujet de la nature même de la répartition-spoliation, un sondage nous annonce que 60 % d’entre eux y sont attachés. Ces 60 % là défendent d’ailleurs ce système par la raisonnement suivant « nous avons cotisé toute notre vie, il est normal que ces cotisations nous permettent de toucher une retraite convenable ! »

Il est proprement stupéfiant de constater que la population attachée à la répartition-spoliation confonde cette dernière avec la capitalisation. Car en fait si vous cotisez il est normal que vous bénéficiiez ensuite d’une pension.  Affirmer cela c’est bien adopter la logique de la capitalisation !

La logique de répartition-spoliation elle, est tout autre, elle oblige chaque salarié à cotiser, mais mis à part pour les fonctionnaires qui se paient leur retraite par nos impôts, rien n’assure que le fait de cotiser garantisse une retraite un jour car on ne cotise pas pour soi mais pour payer les pensions de ceux qui sont déjà en retraite. Ces cotisations obligatoires alimentent notamment la Caisse monopoliste d’Assurance Vieillesse, qui est, vous le savez certainement, gérée de manière plus ou moins fantaisiste par ces fameux partenaires sociaux c’est-à-dire les syndicats - et plus particulièrement FO en matière de retraites -.

Mais aujourd’hui la répartition a fait faillite, les cotisations versées se sont envolées et ce qui reste ne permet plus de financer les retraites. Eh oui, on nous le cache sous des artifices fiscaux, mais la répartition-spoliation a bien fait faillite depuis plus de 10 ans et il faut désormais financer les restes de ce système aberrant par la levée de ces nouveaux impôts que sont la CSG et la CRDS que paient tous les contribuables et pas seulement les salariés.

Rien ne sauvera ce système pourri et sachez que vous cotisez à fonds perdus et subissez en plus une nouvelle pression fiscale en pure perte, car le pire est à venir et va venir bientôt, à savoir dès 2006 quand les enfants du baby-boom nés après la guerre fêteront leur 60 ans. Alors qu’aujourd’hui 1 retraité est à la charge de 1,7 actifs, chaque salarié devra demain payer pour au moins un actif. Ainsi, vous réaliserez demain que ce vous avez cotisé toute votre vie ne vous ouvre droit à aucun « salaire différé » comme ils disent.

Face à cette évolution inéluctable une seule solution viable existe : la création de fonds de pension avec déduction fiscale des sommes cotisées (normal puisque nous ne sommes pas imposés sur nos salaires bruts). Il appartiendrait à chacun de choisir son fonds de pension ou de rester à la sécu pour les masos. Les sommes cotisées seraient investies pour le plus grand bénéfice de chacun, plus de montant minimal ou de durée imposée de cotisation, chacun choisirait sa durée d’activité. Il s’agit là ni plus ni moins que de rétablir la liberté sociale que nous ont volé les syndicats, seuls gestionnaires de la sécu.

Mais après le désastreux plan Juppé de sauvetage de la répartition, la marche vers la capitalisation a été interrompue en 1995. Le gouvernement Raffarin n’a pas fait signer les décrets d’application de la loi Thomas qui proposait la création de fonds de pension. Au contraire on assiste à la prestation jubilatoire de Gilles de Robien, qui à TéléMatin s’étonnait des grèves :  " Mais que veulent-ils de plus ? Nous faisons tout ce qu’il faut pour sauver la répartition ! Certains pensaient :  le droite revient et avec elle la capitalisation, ce n’est pas ce qui s’est passé, alors au contraire nous sauvons la répartition et ils devraient sauter … DE JOIE ! "  

Sauver la répartition-spoliation, quelle connerie, pourquoi le gouvernement se fait-il ainsi le complice des syndicats spoliateurs ?  Parce que là aussi il faut le dire : tant que le système de répartition-spoliation durera ce seront les syndicats qui le géreront. Et sans la sécu la poche des syndicats serait vidée. 

 25 Mai 2003, grande manif ADEL-Liberté Chérie à Paris pour en finir avec la répartition

Faudra-t-il alors maintenir la position hégémonique des 5 grandes centrales syndicales ?

Apparemment nos ministres trouvent rien de plus pressé, alors quels soins palliatifs proposent ils pour maintenir le diktat syndical ?

-          L’allongement de la durée de cotisation qui devra passer à 42 ans au lieu du choix de durée qu’implique la capitalisation ;

-          La hausse des cotisations sociales et donc l’augmentation des charges sociales qui va alourdir le coût du travail et créer des milliers de chômeurs en plus, car on ne le dira pas assez la sécurité sociale est à l’origine de l’exclusion des salariés les moins qualifiés, ceux dont le coût de travail est supérieur à leur productivité ;

-          La baisse des prestations, nul doute qu’elles passeront bientôt à zéro : là alors la répartition sera définitivement sauvée.

Au lieu de cela pourquoi ne pas plutôt ouvrir la sécurité sociale à la concurrence ?

 

Xavier COLLET, le 30 juin 2003

Après la CSG, la CRDS, voila le prélèvement social et la contribution additionnelle de solidarité.

en avant pour le racket social


Et la retraite des artistes ? 

 
Les syndicats manifesten
t beaucoup pour préserver une pension qui risque de s'amenuiser avec les diminutions d'activité dues à la retraite dès soixante ans et un temps de travail qui se rétrécit du fait des 35 h.
 
Ceci est d'autant plus flagrant que la suppression des cagnottes dues au secteur privilégié des services publics (dont les prix exorbitants ne servaient qu'à alimenter des avantages) ne seront plus là  pour alimenter les loisirs des privilégiés. Tous ceux qui sont sur Internet peuvent avoir comparé le prix des téléphones publics et des téléphones privés qui étaient du simple au quintuple. Autre abus, celui de l'électricité dont au départ un pour cent est ajouté sur toutes les factures afin d'offrir des vacances plus confortables à ceux qui ne payent déjà  presque pas la fourniture du courant.
 
Mais les artistes dans tout cela ?
 
Jamais un artiste digne de cette qualité ne se contentera de 35h. pour réfléchir et créer ce que les politiques appellent le Patrimoine National.
 
Jamais un artiste digne de cette qualité n'abandonnera de créer pour toucher une maigre retraite. Pourtant c'est là une condition indispensable et obligatoire pour recueillir le fruit de son travail et toucher sa retraite en tant qu'artiste, à qui il devient interdit de créer. Une création dont d'autres pourtant, savent s'enorgueillir.
 
Mais consolons-nous, les membres du C.S.A. qui touchent déjà de somptueux frais de déplacements, des déjeuners dits de travail, ont vu par un décret du 26/11/02 publié sans perte de temps dès le 27/11/02, leurs indemnités de fonction augmenter de 70%. Par exemple pour le président, il recevra officiellement 11.124 euros mensuels et les autres Sages seulement 9.903 euros, c'est à  dire en anciens francs 72.356F. et 65.808 F.
 
Avec des retraites calculées sur ces montants.
 
Mais qui donc paye de tels salaires ?
 
Et a-t-on vraiment besoin de Sages ?
 
Des sondages auprès des usagers ne seraient-ils pas préférables ?
 
Le CSA ne pourrait-il pas être dévolu à des artistes ?
 
Après tout le français est aussi majeur que son voisin suisse, qui lui a supprimé tout cela, institué des « Votations d'origine populaire», et supprimé non point les services, mais les titres de fonctionnaires publics ?

Christian GERMAK, le 04 février 2003

 

Manifestation contre les régimes spéciaux

contre la grève des privilégiés

Plus de 20 000 personnes ont manifesté à Paris ce dimanche 18 novembre 2007 pour exiger la fin de la prise d'otage syndicale du pays et l'abrogation des privilèges des régimes spéciaux.
Le gouvernement ne doit pas nous trahir, quoiqu'il nous en coûtera il faut casser les reins de la syndicatrie des privilégiés.

La violence des syndicats, nos amis de la BAF pris à partie
Sur le même sujet

 

MNEF : l'affairisme aux couleurs de Guevara

Je me rappelle les files d'attentes, la cohue, les heures perdues pour une carte. Non, ce n'était pas en Pologne en 1986. C'était à Paris, devant la fac de Tolbiac et la carte en question était celle de notre inscription à Paris 1.

A l'entrée, une pagaille indescriptibles, des tables avec tracts, des calicots, ils étaient là, passant d'un stand à l'autre, interchangeables, nos nouveaux marchands du temple de la culture s'appelaient indifféremment Jeunesse Communiste Révolutionnaire, Unef-Id, gentils guides indépendants qui nous vendaient un dossier d'information et de préparation de la rentrée pour 50 f (avec carte de l'Unef-Id), socialistes ou trotskystes, SOS Racisme, ils étaient là pour nous accueillir, on les retrouvait sur un stand de la MNEF au 11ème étages, là ils endossaient la casquette de permanents. Nous ne le savions pas d'office, je les prenais presque pour des étudiants rémunérés par la fac pour assurer l'accueil. Tout cela avait un côté assez officiel.

Quand on nous demandait ensuite de choisir notre sécu étudiante et que l'employée au guichet nous proposait l MNEF, il semblait évident que ce n'était pas là un choix, comme si pour prendre le train nous pouvions choisir entre la SNCF et … rien. Je m'étais étonné de ce monopole, on m'a dit alors qu'il y avait aussi la SMEREP, mais que …. J'avais choisi la SMEREP, j'aime les choix voyez-vous.

Les années suivantes je me mis à militer activement en libéralisme, l'atmosphère était devenue plus tendue par notre seule présence. Nous étions plus que concurrents, nous étions des ennemis.

La Maison de l'Étudiant et la MNEF avaient locaux et permanents dans la fac. Ainsi l'Unef-Id était florissante, elle ne manquait pas de militants étudiants multi-redoublants comme les futurs responsables du syndicat. Les moyens étaient gigantesques et les méthodes de la MDE et de la MNEF redoutables et contestables.

L'UNI pratiquement laminé, cherchait à s'en prendre aux scandales de la MNEF (déjà) dénonçant le financement occulte de responsables socialistes et de l'Unef-Id. L'affaire pris du temps à sortir, le mélange des genres, les financements croisés, l'attitude bizarre des CROUS et d'officines louches n'étaient pas des vues de l'esprit. On connaît encore certains directeurs de CROUS qui gèrent l'agent de l'association la plus financée par l'État, d'une manière aberrante. N'est-ce-pas M. D ? Le président de l'Unef-Id de l'époque devint président de la MNEF (Philippe Campinchi, qui me portait particulièrement dans son cœur à Paris 1 ;-)), entraient au conseil d'administration ses amis politiques, ex-proches du PCI. Puis d'autres présidents de l'Unef-Id se recyclèrent à la MNEF. Le Guen tournait autour de la fac pour le 13ème arrondissement, peut être parla-t-on d'une affaire à son sujet à cette époque, mais je n'ai pas suivi.

Déconnecté de la vie étudiante depuis bien longtemps, j'apprends que les choses n'en sont pas restées là. La MNEF a vu en grand et les affaires éclatent enfin. Ainsi en décembre 1998, le tribunal administratif de Pau condamne le Conseil général des Landes présidé par Emmanuelli pour le financement à 100 % pour les boursiers, 50 % pour les non-boursiers de la carte MNEF (Landes Campus) vendue aux étudiants. Le tribunal a jugé qu'aucune "carence de l'initiative privée" ne justifiait l'intervention de la collectivité au côté de la MNEF.

Depuis le quasi-monopole reste inviolé, la MNEF guevariste se lance dans l'OPA et parvient à contrôler l'essentiel du capital de la société émettant la carte Jeune.

Les arbres cachent la forêt. Les affaires socialo-trotskystes perpétuent leurs œuvres. Alors boycottons MNEF et carte Jeune. C'est au moins une revanche sur un vieux combat, une justice à rendre aux contribuables spoliés. Et si on liquidait les biens de la MNEF pour les rendre au peuple … Amis spoliés il est tant de reprendre nos billes.

Xavier COLLET, le 14 avril 1999

 

La jolie farce du lundi de Pentecôte

Le monde entier vient d'assister éberlué à la tragi-comédie du lundi de Pentecôte, ridicule exemple de " l'exception française ".
Les Français étaient invités à travailler ce jour-là gratuitement pour soi-disant aider les personnes âgées. C'est après la canicule de 2003 et les multiples décès dans les maisons de retraite que Raffarin avait monté cet invraisemblable dispositif.

Le cafouillage fut tel que l'opération se situe dans ces confins incertains où nul ne sait s'il doit éclater de rire ou se lamenter.

Voici le détricotage historique et économique du phénomène que les médias se garderont bien de décrire. Au départ et sur des décennies, se trouve l'effet de ruine résultant de l'action perpétuellement destructrice des gouvernements, soit de la vraie gauche, soit de la fausse droite. La ruine est telle que, lors de la récente campagne électorale, les candidats de toutes sortes se sont émus amèrement de la stagnation du pouvoir d'achat, de la modestie des petits salaires et d'autres signes de la paupérisation de la France, dont les deux plus importants candidats étaient, pourtant, partiellement responsables.

Certes, les plus favorisés des Français arrivent encore à faire face et ne se sentent pas ruinés. Cette insouciance vient de leur ignorance économique soigneusement entretenue par les écoles dont ils sont parfois issus et par les médias complices : ils ne sauraient même imaginer la richesse supplémentaire dont ils disposeraient si les politiques et bien d'autres n'avaient pas laissé l'interventionnisme ruiner la France !

Parallèlement, tout au long de la période et de multiples façons, des attaques sournoises ont été développées contre la famille. Il en résulte que les familles, dont le devoir et le droit est de s'occuper de leurs anciens, ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre en charge les problèmes de l'âge avancé et que l'idée même de le faire leur a été enlevée. Depuis la création de l'homme et dans toutes les civilisations, il revient aux personnes privées de préparer leur avenir et d'aider leurs anciens à faire face, ceux-ci continuant d'ailleurs le plus souvent à rendre des services à leur mesure.

Si la France n'était pas un pays très socialisé, avec la santé soumise à un système quasi communiste, il n'y aurait pas de problème pour la gestion des personnes âgées ni non plus pour leur état de dépendance éventuelle. L'épargne de chacun y pourvoirait avec une foule de possibilités diverses offertes par des assurances librement négociées et le secours de la solidarité familiale. Pour les plus malheureux et, en particulier, pour ceux que la malchance ou la négligence a frappés l'exercice de la charité privée suffirait largement.

Aux États-Unis, pays sensiblement plus riche que la France parce que sensiblement plus libre, les évaluations les plus récentes montrent que la charité privée représente au moins 4 % du PIB. Cette situation avec, en conséquence, l'état lamentable d'un très grand nombre d'institutions publiques pour personnes âgées a conduit au désastre de 2003. Le pouvoir a inventé alors cette machinerie du lundi de Pentecôte travaillé gratuitement. D'où l'embrouillamini incomparable de ce lundi.

La ressource dégagée à représenté tout juste 2 milliards d'euros, personne ne pouvant savoir si, véritablement, les personnes âgées en ont bénéficié ou si les sables mouvants de la " bourreaucratie " étatique les ont avalé. Les associations au courant des problèmes parlent de 7 milliards d'euros absolument nécessaires pour avancer dans la solution. Si vraiment un " miracle républicain " faisait surgir les 7 milliards, cela ne suffirait jamais et le mirage s'éloignerait, un peu comme dans le logement social qui prétend abriter toute la misère du monde. Le pouvoir, au lieu de faire son mea culpa, et de rendre au plus vite sa liberté au peuple français a imaginé une nouvelle " usine à gaz ", se superposant à des milliers d'usines à gaz, formant des galaxies d'usines à gaz auxquelles personne ne peut rien comprendre, malgré les efforts des journalistes pour clarifier ce qui ne peut être clarifié.

Dans le désordre du lundi de Pentecôte, personne ne pouvait savoir qui travaillait ou pas, quel bureau était ouvert ou fermé ; en plus les salariés du public, comme il est de règle dans la République Fromagère, étaient favorisés par rapport aux salariés du privé. Bien entendu, les chevaliers servants du socialisme trouveront des arguments pour combattre la liberté, comme l'allongement de la durée de la vie qui rendrait le problème insoluble. C'est une fausse objection car si la liberté régnait un grand nombre d'innovations que l'on ne connaît pas interviendraient pour faciliter la gestion des personnes âgées. Le capitalisme quand ils s'exerce librement conduit à des innovations permanentes et à la baisse des prix de revient. Il est évident aussi que la solidarité familiale retrouvée grâce à une liberté accrue jouerait avec ampleur dans le sens de la diminution des coûts. C'est l'occasion de rappeler l'un des principes clés de la " République Fromagère " qui s'énonce ainsi : " les Hommes de l'État créent une première calamité, ici la mauvaise gestion des personnes âgées, et, pour corriger celle-ci, ils en créent d'autres, ici la farce du lundi de Pentecôte "

Michel DE PONCINS, le 4 juin 2007

 

 

 La Sécu d'Obama

La presse est remplie régulièrement d'un sujet qui va revenir en boucle à savoir la promesse de campagne du président Obama de créer une sorte de sécurité sociale publique aux États-Unis. C'est une entreprise difficile car il a contre lui non seulement les républicains mais beaucoup de démocrates.
L'ensemble des élus est fort inquiet de la pression éventuelle de l'opinion publique, d'autant plus qu'en 2010 un tiers des sénateurs doivent être changés et tous les représentants doivent être soumis à la réélection. En plus il n'est pas possible de dire que le président ait remporté quelque succès valable depuis sa prise de pouvoir. Sa popularité baisse d'une façon marquante et il semble désireux de se refaire justement à la faveur de ce projet qu'il voudrait le boucler avant la fin de l'année.

C'est l'occasion pour la presse française et l'ensemble de la presse occidentale de ressortir diverses contrevérités sur l'organisation de la santé aux États-Unis. Il nous est dit qu'il y aurait 47 millions d'Américains non-assurés ; il y a peu il était question de seulement 40 millions ! Tous les trucages sont bons pour nos médias. D'une curieuse façon personne ne cite, ni aux États-Unis ni ailleurs, le nombre de personnes très riches qui n'ont nul besoin d'assurance quel que soit le coût des soins : c'est une sorte d'omerta sur un chiffre qui relativiserait le problème. Beaucoup de non-assurés le sont parce qu'ils sont en transit entre deux emplois. Il est des jeunes, aussi, pleins de santé, qui pensent qu'ils ne doivent pas prendre une assurance. Probablement il existe aussi beaucoup d'émigrés récents venus participer au rêve américain et qui attendent de pouvoir se payer une assurance ou de se la faire payer par un employeur.
Devant tous ces faits l'argument suprême des médias occidentaux est de dire qu'aux États-Unis beaucoup de gens meurent dans la rue devant un hôpital sans pouvoir être soignés. Or, même les sans-papiers sont soignés.

Il existe deux systèmes publics : Medicaid qui prend en charge les non-assurés ainsi que les plus démunis et Medicare pour les personnes agées. Justement ces organismes sont en déficit récurrent comme une banale " sécu " à la française et ce n'est pas encourageant pour l'avenir du projet. Le président, comme un quelconque président français depuis 60 ans, a promis de veiller à une amélioration de la gestion de ces organismes ! Son projet n'est pas facile à cerner d'autant plus qu'il évolue au hasard des obstacles.
Au centre, se trouve l'idée d'une assurance obligatoire pour tous. Le plan prévoirait une structure publique et l'obligation pour tous les employeurs d'assurer leurs employés, à l'exception des entreprises de moins de 25 personnes. Il est prévu 1000 milliards de dollars sur 10 ans ; les experts connaissent la vanité de ces chiffres dès lors que le robinet des dépenses sera forcément ouvert en grand. La folie législative serait totale puisque le premier projet contient déjà 1000 pages et c'est nécessairement un début. Dans un esprit de lutte des classes, il serait prévu d'épargner la classe moyenne, c'est-à-dire en fait de taxer les plus riches avec l'effet habituel de fuite devant l'impôt et de ruine de l'économie.

Il est utile de rappeler à ce stade le désastre de la " sécu " à la française telle qu'en rêve le président américain. Limitons-nous à l'assurance maladie. Le premier inconvénient majeur est la stérilisation de l'épargne qui est détruite par ce quasi impôt que sont les contributions obligatoires à la prétendue assurance maladie ; dans une société libre chacun serait invité à épargner pour sa santé, soit de lui-même soit en adhérant à des assurances privées ; en France les faits et les calculs montrent que le coût des assurances privées serait très sensiblement inférieur aux cotisations versées à l'assurance-maladie de la sécurité sociale. La marge de manœuvre qui serait dégagée par le libre choix de l'assurance maladie procurerait aux investissements privés une manne considérable, avec en prime l'amélioration des soins. La stérilisation de l'épargne a pour conséquence un amoindrissement considérable de la richesse nationale ; c'est une des raisons qui explique par effets indirects la paupérisation relative du peuple français. Il s'ajoute évidemment la déresponsabilisation générale puisque les décisions pour la santé dite publique sont prises par un organisme central qui navigue au hasard et au gré des politiques successives et des syndicats.

Le concept de santé publique est à rejeter car la santé est un bien purement privé que chacun doit pouvoir gérer à sa guise. Enfin, en conséquence de ce qui précède, se trouve l'impossibilité de gérer normalement : c'est l'explication du fameux " trou " qui existe depuis la création de la " sécu " et est consubstantiel au système, avec régulièrement des solutions bâtardes et insuffisantes. Des assurances privées sont par obligation capitalistique gérées correctement. Toutes ces constatations doivent être connues des élus américains et cela les conduit à beaucoup de méfiance. Certains n'hésitent pas à dire que ce programme de santé peut être le Waterloo du président. Vu sous l'angle de la France, qui nous intéresse évidemment en priorité, il est permis de se demander si un échec éventuel serait une bonne nouvelle. Si le président arrive à réaliser son projet, il est possible que l'économie américaine soit durablement affaiblie suite à la surcharge qu'il va lui imposer et en particulier au découragement des investisseurs. Cela pourrait être considéré chez nous comme une bonne nouvelle étant donnée la compétition ouverte entre toutes les économies et la formidable compétitivité de l'économie américaine dans les conditions actuelles. Mais cela pourrait aussi conduire à saluer une mauvaise nouvelle, car dans la médiocrité de l'économie française créée par l'action délétère des pouvoirs publics, nous sommes, hélas, obligés de compter avec la dynamique américaine. Il reste l'hypothèse où effectivement Obama rencontrerait son Waterloo. Pour les très nombreux Français qui ne vibrent pas avec l'Obamania, ce serait excellent. À chacun de choisir.

Michel DE PONCINS, le 25 août 2009