Les échanges internationaux : un jeu à somme positive


Les avantages de la liberté des échanges internationaux ont été remis en cause depuis la fin 1999, à la suite des manifestations contre le sommet de l'OMC à Seattle. Des voix se sont élevées pour en appeler à une fermeture des frontières, elles ont également demandé pour les Pays en Voie de Développement le droit de protéger leurs marchés par des tarifs douaniers jusqu'à ce que leurs industries deviennent compétitives, en bref elles ont réclamé de nouvelles réglementations pour le commerce international. Ces critiques peuvent se résumer  par la revendication de "règles équitables" plutôt que de "dictature de la liberté". A mon sens pourtant la liberté est toujours équitable, cela car elle se base sur une coopération volontaire et des échanges consentis. La liberté commerciale signifie que vous, et non  pas votre Etat, décidez de l'endroit dont provient les biens que vous achetez, sans pour autant avoir à payer des coûts supplémentaires parce que ces biens ont franchis des frontières. Les droits de douane, qui taxent des produits étrangers et les quotas, qui limitent le nombre de biens étrangers qui peuvent être importés, sont des entraves à notre liberté de décider de notre propre consommation. Se libérer de telles entraves nous donne le droit de choisir et de donner l'opportunité à chacun d'augmenter son pouvoir d'achat et donc son niveau de vie.

Cela pourrait sembler bizarre que la prospérité du monde augmente avec le pouvoir d'échanger des biens, pourtant à chaque fois que nous faisons nos courses, nous réalisons inconsciemment comment les échanges accroissent notre bien-être. Nous payons 0,5 € pour une bouteille de lait parce que nous préférons une bouteille de lait à 0,5 €. Le commerçant nous la vendra à ce prix là car il préfère empocher ces 0,5 € plutôt que de conserver sa bouteille. Les deux parties augmentent donc leur satisfaction par cet échange, faute de quoi l'échange n'aurait pas eu lieu. Chacun a donc le sentiment d'avoir gagné à cette transaction.

La critique la plus répandue contre le libre-échange est que des quotas et des droits de douanes sont indispensables à la protection de certaines industries. Pour autant, il est n'est plus de mise désormais de croire encore en les vertus de l'autosuffisance, à l'exception de certains groupes qui rejettent l'idée même de société de consommation comme les écologistes les plus radicaux. Certains groupes extrémistes comme Attac défendent aussi cette position. Leur président, Bernard Cassen, a utilisé l'argument de l'autosuffisance pour ne pas baisser les droits de douane sur les produits issus des pays en voie de développement : " Je suis très surpris par ceux qui prétendent que les pays pauvres, les pays sous-développés, doivent avoir un plus large accès aux marchés que les pays développés. Qu'est ce que cela signifie en réalité sinon que l'on s'attende à ce que les pays pauvres exportent. Mais exporter quoi ? Des biens dont ils ont besoin pour leur marché intérieur ... nous devons nous tourner vers l'autosuffisance et non la promotion des exportations qui s'est révélée un échec". Cassen 2000.

Johan NORBERG

Questions

1. Pourquoi les droits de douanes et les quotas représentent ils des atteintes au droit de consommer les produits que l'on souhaite

2. Quel est le principe d'un jeu à somme positive, d'un jeu à somme nulle ?

3. Qui pense que le commerce international et plus largement l'échange soit un jeu à somme nulle ?

 

1. Elles conduisent à les rendre plus chers donc abandonner leur consommation pour produits locaux, ou à en encourager la pénurie afin de les rendre plus chers ou indisponibles.

2. Un jeu à somme positive est un jeu dans lequel chacune des parties gagne quelque chose, l'échange est un jeu à somme positive comme dans l'exemple de la bouteille de lait. Dans le jeu à somme nulle, l'un perd ce que l'autre gagne comme dans un tirage à pile ou face ou l'un empoche la mise de l'autre.

3. Les partisans du protectionnisme n'ont pas compris que l'échange est un jeu à somme positive, ils considèrent l'échange comme une forme d'exploitation dans lequel le perdant est toujours le même et donc ils réclament l'autosuffisance. Quand Cassen dit "mais exporter quoi ? Des biens dont ils ont besoin pour leur marché intérieur ...", il refuse de considérer que les biens exportés permettent d'importer des biens qui seraient plus coûteux à produire sur place et nécessaires à leur marché intérieur.