Schumpeter : progrès technique et croissance


 

Élément de biographie

 

Joseph Schumpeter

Joseph-Alois Schumpeter, né à Trest (Moravie) en 1883, se consacra à des études de droit, de sociologie et d'économie. Il fut brièvement avocat au Caire avant de commencer sa carrière de professeur d'économie politique à l'Université de Vienne où il devint, très jeune encore, le chef incontesté de l'école viennoise. En contact avec Max Weber et Werner Sombert, il dirigea avec eux, de 1911 à 1919, les Archives pour les Sciences Sociales. Puis il se consacrera à des fonctions gouvernementales en 1919-1920 en occupant le poste de ministre des finances d'un gouvernement socialiste autrichien. Il se justifiera de cette compromission en arguant du fait qu'il voulait éviter que les politiques économiques menées par les socialistes soient des remèdes pires que le mal. Par la suite, il adhérera au parti chrétien-social. A la suite de cette péripétie, Schumpeter se lancera dans les affaires en dirigeant pendant quatre ans une banque privée qui fit faillite. Il émigra alors aux USA pour devenir, en 1932, professeur d'économie politique à l'Université de Harvard où il demeura jusqu'à sa mort en 1950. Ses ouvrages majeurs sont "La théorie de l'évolution économique" (1912) et "Capitalisme, socialisme et démocratie" (1942), "Histoire de l'analyse économique" (publié à titre posthume en 1954).

 

 

I. La dynamique du capitalisme

A. L'esprit du capitalisme

Non seulement l'usine moderne mécanisée et le volume de la production qui en sort, non seulement la technique moderne et l'organisation économique, mais encore toutes les caractéristiques et performances de la civilisation moderne sont issus, directement ou indirectement, du processus capitaliste. On doit donc en faire état dans tout bilan du capitalisme et dans tout verdict porté sur sa bienfaisance ou sa malfaisance.

Considérons le développement de la science moderne et la longue liste de ses applications. Il saute aux yeux que les avions, les réfrigérateurs, la télévision et ainsi de suite sont les fruits de l'économie de profit. Par ailleurs, bien qu'un hôpital moderne ne soit pas, en règle générale, exploité lucrativement, il n'en est pas moins le produit du capitalisme, non seulement, encore un coup, parce que le système capitaliste fournit la volonté créatrice et les moyens matériels, mais encore, et ceci va beaucoup plus loin, parce que le rationalisme capitaliste a fourni les habitudes d'esprit grâce auxquelles ont été développées les méthodes appliquées dans ces hôpitaux. Et les victoires, non encore complètement gagnées, mais en vue, sur la syphilis, la tuberculose et le cancer, sont ou seront des accomplissements capitalistes, tout autant que l'ont été les autos ou les pipelines ou l'acier Bessemer. Dans le cas de la médecine, on trouve à l'arrière-plan des méthodes une profession capitaliste, à la fois parce qu'elle travaille avec une mentalité d'affaires et parce qu'elle constitue une émulsion de bourgeoisie industrielle et commerciale. Cependant, même s'il n'en était pas ainsi, la médecine et l'hygiène modernes n'en resteraient pas moins (tout comme l'éducation moderne) des sous-produits du système capitaliste. (...)

Capitalisme, socialisme et démocratie

 

Quels sont les effets historiques de la recherche du profit ?

Les inventions qui ont améliorés les conditions de vie.

Pourquoi médecine, hygiène et éducation sont-ils des sous-produits du système capitaliste, n'est ce pas paradoxal ?

Même si les soins ou l'éducation sont pris en charge par la collectivité sans être l'objet d'un marché (services non marchands), les moyens utilisés sont eux l'objet d'un marché en concurrence (matériel médical, ouvrages scolaire, ...) mais surtout la recherche de l'efficacité thérapeutique ou pédagogique relèvent du rationalisme, de plus la volonté d'enrichir son "capital humain" relève aussi d'une démarche capitaliste. Plus généralement, pour Schumpeter l'utilisation de la raison pour l'atteinte du meilleur résultat possible est inhérent à l'esprit du capitalisme.

B. Un processus évolutionniste

Le capitalisme, répétons-le, constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique et, non seulement il n'est jamais stationnaire, mais il ne pourrait jamais le devenir. Or, ce caractère évolutionniste du processus capitaliste ne tient pas seulement au fait que la vie économique s'écoule dans un cadre social et naturel qui se transforme incessamment et dont les transformations modifient les données de l'action économique : certes, ce facteur est important, mais, bien que de telles transformations (guerres, révolutions, etc.) conditionnent fréquemment les mutations industrielles, elles n'en constituent pas les moteurs primordiaux. Le caractère évolutionniste du régime ne tient pas davantage à un accroissement quasi-automatique de la population et du capital, ni aux caprices des systèmes monétaires - car ces facteurs, eux aussi, constituent des conditions et non des causes premières. En fait, l'impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle - tous éléments créés par l'initiative capitaliste.

Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942

 

1. En quoi le capitalisme est-il intrinsèquement évolutionniste ?

Le capitalisme est la condition du progrès technologique dans la mesure où la liberté d'entreprise et la concurrence sont les moteurs de l'innovation. Effectivement, fondé sur l'initiative et la responsabilité individuelle, le capitalisme n'est pas un système mais le seul mode d'organisation qui permet de voir prospérer la figure de l'entrepreneur. C'est pourquoi Schumpeter dans le texte antérieur parle de "processus capitaliste". Le capitalisme va effectivement bouleverser la société par son moteur qui est la course à la producivité induite par des innovations permettant de passer d'une société agraire à une société de services. A ce rythme, il entraîne l'évolution des structures sociales, des modes de consommation, la hausse du niveau de vie et la différenciation des besoins.

 

A contrario, les économies socialistes et les moins ouvertes à la compétition ont des difficultés à s’inscrire et s’épanouir dans l'évolution technologique. Encore une fois, ce n’est pas le fait du hasard. L’histoire et la théorie économiques enseignent que l’évolution technologique, loin d’être le résultat planifié de grands programmes technologiques, ne saurait se déployer sans l’entrepreneur qui est au cœur des choix en matière d'innovation. L’innovation est irrémédiablement liée à l’esprit d’entreprise, à la réalité de l’entreprise et au personnage de l’entrepreneur.

2. La concurrence pure et parfaite n'est pas conforme à la réalité dynamique du capitalisme

Dans le contexte de concurrence pure et parfaite les agents détiennent, par hypothèse, la même information et ne peuvent se différencier. Comme il est impossible à chacune des firmes considérées individuellement de conquérir un avantage comparatif sur les autres, on comprendra aisément que l’incitation à innover est nulle. En effet, tout innovateur disposant, de par son avance technologique, d’une information non détenue par les autres firmes, devra immédiatement mettre à la disposition des autres son savoir. Imaginons qu'il n'existe que des médicaments génériques en France. Pourquoi les laboratoires pharmaceutiques des groupes industriels privés vont-ils investir la recherche-développement (R&D) pour mettre au point des nouveaux produits que d'autres industriels vont pouvoir exploiter immédiatement ou qui seraient ensuite distribués gratuitement au nom d’une intention louable reposant l’invocation d’un droit à la santé ? Il incombera alors à l’Etat de mettre au point et de distribuer les nouveaux médicaments.

Cet exemple d’actualité vise à mettre en avant deux caractéristiques fondamentales de la dépense en R&D :

              elle constitue un processus coûteux qu'il faut amortir ;

                elle est aussi un processus aléatoire que la firme n'est pas sûre d'amortir.

3. La recherche de la rente de monopole

Il doit donc exister une motivation suffisamment forte pour que la firme entreprenne malgré tout des dépenses de recherche alors même que l’Etat n’a ni les moyens ni la vocation à prendre en charge la totalité de l’effort de recherche de la Nation.

Dans un contexte de monopole absolu, un monopoleur n'a aucune raison d'innover puisqu’il est à l’abri de la menace d’entrée de nouvelles firmes. L'innovation, en changeant le produit, le marché ou la technologie, met en question les situations existantes et les positions acquises.

Un agent bénéficiant d'une rente de situation n'a aucun intérêt à menacer l'ordre à partir duquel il retire sa rente. C’est bien la compétition, et la menace d’entrée potentielle de nouvelles firmes, qui pousse à innover de la même manière qu’elle pousse les entreprises à créer des marques et faire de la publicité.

 

Joseph A. Schumpeter a montré l'importance d'une structure intermédiaire dans la dynamique de l'innovation qui anime l’évolution de l'économie capitaliste. Entre la concurrence parfaite et le monopole absolu ne permettant pas de favoriser l'innovation, cette structure intermédiaire apparaît comme la seule structure économique propice au changement et à l’évolution. Elle seule est de nature à permettre l’émergence des innovations sans pour autant accorder une position de monopole définitive aux innovateurs.

Certes, l'innovation procure une « rente » ; mais celle-ci est toujours provisoire. Elle permet seulement d’assurer à l'innovateur des profits additionnels qui sont une incitation et une récompense à la prise de risque. Souvent, ces profits de l’innovation permettent de rentabiliser les dépenses de R&D engagées dans des voies qui ne s’avèrent pas toujours fructueuses.

Avec la diffusion de l'innovation et l'imitation, cette rente est inexorablement menacée. L'innovateur doit alors consacrer une partie des profits supplémentaires à l'investissement en R&D afin d’anticiper la banalisation inéluctable de son innovation.

Dans ce contexte dynamique, l'évolution économique apparaît comme un processus de destruction créatrice dans lequel l’innovation précipite l’obsolescence des secteurs existants tout en générant la création de nouvelles activités.

 

 

II. Les cycles économiques

A. Des grappes d'innovation pour l'expansion

1. Les formes de l'innovation

Rappelons que Schumpeter identifia la découverte de « nouvelles terres » comme étant une des formes de l’innovation. Même si on peut penser aujourd’hui qu’il n’existe plus de nouvelles terres à découvrir, il y aura toujours des nouvelles technologies à explorer. Mais les avancées de la conquête spatiale ou les progrès dans l’exploration du monde sous-marin nous invitent à penser que l’homme a encore d’immenses territoires à découvrir.

2. Productivité et croissance

Les cycles longs de Kondratieff sont lus par Schumpeter à travers les effets du progrès technique.


L'entreprise innovatrice peut dans un premier temps obtenir des prix élevés pour augmenter ses profits ou les salaires : elle se trouve en effet en situation de monopole temporaire. Ces hauts prix auront un effet de relance par les revenus : les profits peuvent servir aux investissements, afin de répondre à la demande et de garder son avance sur ses concurrents, ou être distribués aux actionnaires qui consommeront.

Ce lien entre le progrès technique et le lancement d'un cycle long de croissance est perceptible à travers l'augmentation importante des gains de productivité et une augmentation de la masse monétaire. En effet, les innovations passent par des investissements financés par des prêts donc par la création monétaire (moins vrai dans le cadre de marché financier internationaux).

Les innovations se développent ensuite par grappes. Ainsi l'innovation réussie dans une entreprise pourra, après une période donnée, être copiée et se généraliser vers d'autres applications. Les technologies numériques ont ainsi permis le développement dans les entreprises de la micro-informatique permettant l'utilisation du traitement de texte, l'amélioration de la tenue des stocks, de la comptabilité. Couplées avec les technique de communication, elle permet la visio-conférence,  les agences immobilières virtuelles, etc...Le processus d'innovation mène à l'adoption de nouvelles machines dans la mesure où elles permettent une plus haute productivité. Il mène donc à un processus de destruction créatrice dans le sens où d'anciennes activités n'ont plus leur place, c'est aussi ce processus qui nous permet de parler d'un capitalisme évolutionnisme dont les formes ne sont pas connues à l'avance.

B. L'épuisement des innovations : la récession

Après la phase de généralisation des innovations, les entreprises concurrencées  qui n'ont pas su s'adapter vont faire faillite. Il y aura des licenciements, une baisse de la masse salariale, une baisse de la demande ... qui s'enchaîneront dans un cercle vicieux.

En outre, les nouveaux produits mis sur le marché s'ajoutent aux anciens et leur abondance conduit à une baisse des prix devant la saturation de la demande.

Les entreprises n'investissent donc plus, remboursent leurs dettes sans emprunter davantage et n'embauchent plus.

 

La récession est là et continue tant qu'aucune nouvelle innovation n'apparaît.
 

 

 

III. Prospective économique

A. L'avenir du capitalisme

1. Schumpeter est pessimiste quant à la survie du capitalisme

Les extrémistes peuvent bien proclamer que les masses implorent  d'être délivrées de leurs souffrances intolérables et agitent leurs chaînes dans les ténèbres du désespoir - mais soyons sérieux, il n'a jamais, à aucune époque, existé autant de liberté personnelle de corps et d'esprit pour tous, jamais autant de facilite à tolérer et même à financer les ennemis mortels de la classe dirigeante, jamais autant de sympathie agissante à l'égard des souffrances réelles ou imaginaires, jamais autant de bonne volonté à assumer des charges sociales que ce n'est le cas dans la société capitaliste moderne ; et il n'est pas de démocratie connue (en dehors des communautés rurales) qui ne se soit développée dans le sillage du  capitalisme, tant ancien que moderne. Certes, il serait possible de tirer du passé assez de faits pour construire une argumentation  contraire, qui ne serait pas dépourvue d'efficacité, mais qui ne saurait trouver sa place dans une discussion portant sur les conditions présentes et sur les alternatives futures. 

 

Si, néanmoins, nous décidions de nous livrer à une investigation historique, même dans ce cas beaucoup de faits que les critiques extrémistes peuvent tenir pour les plus favorables à leur thèse apparaîtraient fréquemment sous un éclairage tout différent si on les considérait à la lumière d'une comparaison avec les données correspondantes de l'expérience précapitaliste. Et que l'on ne nous réponde pas : « les temps avaient changé ». Car c'est précisément l'évolution capitaliste qui a amené ces changements. (...)

 

L'évolution capitaliste, comme nous l'avons reconnu, aboutit à minimiser l'importance de la fonction qui constitue la raison d'être de la classe capitaliste (les entrepreneurs). Nous avons également constaté qu'elle (cette évolution) décape les couches protectrices, disloque les défenses, disperse les défenseurs du capitalisme. Enfin, nous avons observé que le capitalisme donne naissance à une mentalité d'objecteurs qui, après avoir détruit l'autorité morale de multiples institutions non capitalistes, en vient à se tourner contre les propres institutions de ce régime. Le bourgeois découvre, à sa grande stupéfaction, que l'esprit rationaliste ne s'en tient pas à mettre en question la légitimité des rois ou des papes, mais que, poursuivant son offensive, il s'en prend à la propriété privée et à tout le système des valeurs bourgeoises.

Ainsi la forteresse bourgeoise devient politiquement démantelée. Or, les forteresses sans défenses invitent à l'agression, notamment si elles contiennent un riche butin. Les agresseurs, comme il est de règle, se trouvent des excuses en rationalisant leur hostilité. 

 

Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942

2. Quelle est pour Schumpeter la vulnérabilité du capitalisme ?

Schumpeter assimile le système capitaliste au régime démocratique, il montre que la démocratie libérale apporte des bienfaits qu'aucun autre régime ne saurait apporter. Pourtant la démocratie libérale souffrirait d'un masochisme qui consiste à tolérer et même à financer ceux qui l'accusent par sophismes des pires maux pour l'abattre. Et même ceux qui devraient soutenir le capitalisme, ceux qu'il appelle les bourgeois, s'en prennent par posture rebelle aux institutions qui fondent le capitalisme tel que la propriété privée. Schumpeter ne voit donc pas de défenseur des institutions capitalistes face à la virulence du mouvement socialiste et au développement de la bureaucratie d'Etat décourageant la prise de risque. Il ne voit donc plus non plus d'innovateurs, car cette bureaucratisation gagne les mentalités : les innovations ne sont plus le fait d'individus mais de firmes ou d'administrations qui créent des cellules de R&D et financent des ingénieurs salariés qui ne prennent pas de risques. Schumpeter pronostique donc la fin du capitalisme et son renversement par le socialisme.

 

Il faut bien insister sur le fait que Schumpeter déplore sa propre prévision car il conçoit le capitalisme comme moral et progressiste : "l’exploit des capitalistes ne consiste pas à fournir des bas de soie aux reines, mais de les mettre à portée de l’ouvrière… " (Capitalisme, socialisme et démocratie).

B. L'actualité de la pensée de Schumpeter

Deux éléments a priori contradictoires, ayant attiré l'attention de Schumpeter, marquent l'actualité des relations économiques et contribuent à expliquer le retour en force de la pensée de cet auteur à partir des années 80.

En premier lieu, constatant l'incapacité des modèles théoriques standards à proposer une interprétation de la crise susceptible de fournir des moyens d'action visant à répondre aux problèmes de notre temps, les auteurs semblent redécouvrir la réflexion schumpéterienne qui, en marge des courants reconnus, propose une vision dynamique des phénomènes d'expansion et de récession économique.

 

Schumpeter est un des rares économistes de son époque à avoir explicitement introduit l'innovation en général, et la variable technologique en particulier, dans les déterminations économiques pour les relier aux rythmes d'évolution du système économique. [...]

En second lieu, l'actualité de Schumpeter peut être appréciée en considérant la position centrale qu'il assigne au comportement stratégique de l'entrepreneur dans la genèse de l'innovation technologique qui apparaît aujourd'hui comme un élément incontournable de la compétition entre les firmes. L'innovation se présente comme l'ultime justification du profit, récompense de l'initiative capitaliste dans sa contribution à la croissance. Car si l'innovation nourrit la croissance, le profit qui en découle revient alors aux propriétaires de ces innovations. Du coup Schumpeter accorde au rôle de l'entrepreneur innovateur une place centrale dans la détermination des cycles économiques. [...]

L'apport théorique de Schumpeter réside dans cette articulation de ces deux notions - innovation et diffusion de l'innovation - qui renvoie à deux logiques et à deux espaces distincts. Cette interaction est à la base de l'explication en terme de cycles, qui est une voie possible dans la compréhension de la dynamique intrinsèque des innovations technologiques comme moteur de l'évolution économique et industrielle. En poursuivant l'analyse en terme de fonction de production, nous pouvons donner corps à la notion de cycle. Si la poursuite du processus de substitution capital-travail finit à terme par générer une moindre progression des gains de productivité, alors l'économie entre dans une phase de saturation des marchés. Dans cette phase, la firme innovante - l'entrepreneur schumpéterien ­doit trouver le moyen de renouveler le marché. La mise en place d'une nouvelle technologie, si elle donne lieu à la production de nouveaux produits, permet à la fois de renouveler les marchés et d'assurer une progression des gains de productivité susceptible d'entretenir la progression du marché. [...]

L'intérêt croissant des économistes pour le phénomène technologique relève d'une prise de conscience suivant laquelle la technologie est au cœur de mécanismes endogènes de renouvellement des formes et des structures de l'économie.

 

 J-L. CACCOMO, "Analyse économique de la technologie"  Cahiers d'économie de l'innovation n° 4, 1996.

 

Les nouvelles transformations du capitalisme