CHAPITRE 11

SAUTONS LA TRAPPE À LA PAUVRETÉ

Quand nous utilisons la coercition pour soulager la pauvreté, nous ne réussissons qu'à rendre la pauvreté plus criante encore !

 

L'agression perturbe l'écosystème du marché

 

Comme nous l'avons vu dans les précédents chapitres : la plus grande partie de la pauvreté dans le monde est le résultat de l'agression étatique. Par exemple, le salaire minimum nuit à l'employabilité des moins qualifiés. Il en résulte que les coûts de l'assurance chômage grimpent au même rythme que le salaire minimum (1).

 

Les réglementations mènent à la faillite les plus petites entreprises qui emploient à 80 % les personnes issues des minorités (2). Quand le chômage augmente, la pauvreté croît également (3). La pauvreté est aujourd'hui le fruit amer des lois sur les salaires minimum et des réglementations, dans la mesure où ces lois sont porteuses de chômage.

Comme les réglementations sont de plus en plus nombreuses, elles permettent de créer des monopoles légaux, le prix des produits grimpe en flèche et pénalise davantage encore les pauvres.

Si, en dépit de tous ces obstacles, les plus désavantagés arrivent à acquérir quelques biens, ils sont les premiers à patauger dans les vagues successives d'inflation puis de déflation produites par le monopole des banques centrales en matière monétaire.

 

Cependant vivre dans les quartiers pauvres a de graves conséquences. À moins que les parents ne soient désireux et prêts à consentir des sacrifices héroïques, leurs enfants se retrouveront dans des écoles publiques de mauvaise qualité. Ils auront bien de la chance s'ils réussissent à y acquérir les fondamentaux, voire un diplôme.

 

Si nous nous penchons sur la détresse des pauvres, nous ne prennons en général pas conscience du rôle que nous avons joué dans leur situation. Faute d'en prendre conscience, nous répétons notre erreur. Aux États-Unis par exemple, l'allourdissement des taxes a été utilisé pour une grande campagne contre la pauvreté dont la cause était déjà l'intervention précédente de l'État. Deux erreurs qui s'enchainent ne créent rien de juste.

La première erreur c'est l'assistance publique financée par les impôts et qui use de moyens coercitifs pour atteindrer des fins présentées comme louables. La deuxième erreur qui en résulte est qu'au lieu d'aider les pauvres, l'assistance de l'État les enferme dans un cycle sans fin de trappe à la pauvreté.

 

En tant que propriétaire louant une maison à des locataires à petit budget, j'ai trouvé comment fonctionnait la trappe à la pauvreté.

Aux États-Unis, une mutitude de programmes sociaux divers et variés, tels que des aides sous forme d'argent, des bons alimentaires, d'allocations logement, de soins médicaux, etc… sont disponibles. Si l'on additionne tous ces programmes, les allocations totales versées peuvent représenter davantage que des revenus d'activités une fois les prélèvements obligatoires déduits.

En 1995, tous les états des États-Unis ont développé des programmes sociaux dont le total pour une personne en difficulté représente davantage que ce que ramène dans son foyer un travailleur payé au salaire minimum. À Hawaï, un bénéficiaire des allocations qui souhaitent reprendre un travail devra gagner plus de 17,5 dollars de l'heure pour ne pas y perdre (5) ! En moyenne les États-Unis déboursent trois fois plus pour les faibles revenus qu'ils ne le faisaient au pic de la grande dépression de 1929 (6) ! En conséquence, pour un jeune en début de carrière, commencer par le salaire minimum peut paraître moins avantageux que de toucher des allocations. Pour les jeunes filles élevées à coup d'allocations sociales, tomber enceinte est devenu un moyen de recevoir leur propre allocation pour quitter le foyer familial. Elles ne se marieront pas car l'aide aux mères célibataires ne leur est pas ouverte si le père de l'enfant vit dans le même foyer (7). Une fois que les jeunes mères commencent à percevoir des allocations, elles se rendent compte qu'avoir plus d'enfants c'est toucher davantage encore. C'est à cause de ce type d'incitations que les jeunes adolescentes décident délibéremment de donner naissance (8).

Des études réalisées aux États-Unis et au Canada démontrent que le taux de naissance sans père déclaré augmente ou baisse en fonction des droits à allocation que cette situation ouvre (9). Même en tenant compte d'autres variables comme le revenu, le niveau socio-culturel et l'environnement géographique, les chercheurs ont mis en évidence qu'une augmentation de 50 % des allocations aux mères dont les enfants sont de père inconnu s'accompagne d'une baisse de 43 % des enfants nés dans le cadre du mariage (10) ! On ne s'étonnera donc pas qu'un enfant américain sur 8 vive de l'aide sociale (11) !

Un de mes locataires me pris un jour à part pour me reprocher de travailler le jour dans le cadre de mon emploi, et de continuer ce travail le soir chez moi : " Vous devriez quitter ce boulot, avoir des enfants et toucher les allocations familiales ". Elle ajouta : "comme ça vous pourrez vraiment avoir une vraie vie pour vous !"

 

Bien sûr, sortir précocément du marché du travaill peut avoir de graves conséquences sur ´votre avenir.

dépit du fait qu'une personne entrant sur le marché du travail après ses études peut commencer avec une rémunération plus faible que celle qui choisit l'assistanat , l'expérience emmagasinnée par la première permettra in fine d'obtenir une meilleure rémunération et un niveau de vie plus élevé. Cependant, pour la personne vivant des allocations sociales, le niveau de vie ne changera pas. C'est parce que les aides sociales se présentent souvent sous forme de nourriture, de soins médicaux, de logements, que l'épargne en cas de coups durs est presque impossible.

Alors que ceux qui ont fait le choix de travailler sont prêt à s'acheter leur première maison, ceux qui vivent d'allocation ne peuvent même pas se payer une voiture. Une fois qu'une femme réalise qu'elle ne va pas progresser avec les aides sociales, elle a déjà eu plusieurs enfants afin d'augmenter le virement des organismes sociaux. Mais comme elle n'a pas ou peu d'expérience, elle doit souvent commencer en bas de l'échelle. Jusqu'à ce qu'elle prenne de l'expérience et que son salaire augmente en conséquence, elle ne peut faire face aux frais de garde pour toute sa famille. Et lorsqu'elle commence à travailler, sa couverture médicale gratuite disparaît. Cette perte peut être catastrophique puisque les emplois faiblement qualifiés ne lui donnent pas la même couverture.

Si une jeune mère persiste tout de même à vouloir retourner à la vie active, et travaille de façon continue pendant deux ans alors son revenu commencera à dépasser ce qu'elle recevait sous forme d'assistance (12). Cependant, peu persistent à rechercher un travail dans de telles condition, ils préfèrent souvent démissionner et retourner vers l'aide sociale. Incapables de grimper l'échelle des richesses, ils s'enfoncent dans la trappe à la pauvreté.

 

L'assistance sociale ne permet pas facilement de sortir de la pauvreté, en effet seuls 18% des bénéficiaires des aides purent quitter ces dispositifs en 1987, alors que 45 % de personnes aussi pauvres mais n'ayant pas bénéficié des aides purent avoir accès à un emploi (13).

Puisque l'assistance sociale maintient dans la pauvreté, la pauvreté augmente dans les États où le taux de bénéficiaires aux services sociaux est déjà le plus fort (14). Aux États-Unis, les gens deviennent rarement pauvres s'ils obtient un diplôme de l'enseignement supérieur, se marient et attendent d'avoir une vingtaine d'années avant de pouponner (15).

 

En "aidant" les mères adolescentes, nos programmes sociaux les découragent de tout effort pour se prendre elles-mêmes en charge. La dépendance continue vis-à-vis de l'aide sociale entraîne une désintégration spirituelle et morale à même de détruire la fibre nationale.

 

Les plus pauvres, situés au bas de l'échelle des richesses sont les plus exposés à s'enfoncer dans la trappe à la pauvreté.

La plus grande partie de ces pauvres sont membres des minorités. Entre 1940 et 1960, la part des pauvres chez les Afro-américains est tombée de 87 % à 47 % (16). Pourtant en 1982, après que la "guerre contre la pauvreté" ait été menée depuis presque 20 ans, la part des enfants noirs vivant sous le seuil de pauvreté a triplé (17).

On peut donc bien blâmer la politique d'assistanat qui a plongé les Noirs dans la trappe à la pauvreté en subventionnant les mères adolescentes. Dans les années 1940, moins de 10 % des bébés noirs étaient nés en dehors des liens du mariage (18), en 1994 70 % des enfants noirs sont illégitimes, alors que ce taux n'atteint que 25 % des enfants blancs (19).

En essayant de venir en aide aux pauvres à travers l'agression publique, nous leur avons porté préjudice !

 

Une fracture sociale s'est creusée entre les minorités au travail et celles qui vivent de l'aide sociale

 

Entre 1975 et 1992, les revenus des 20 % plus riches de la population noire ont cru de 23 %, alors que ceux des 20 % les plus pauvres a baissé de 33 % (20).

 

Les Noirs qui ont échappé à la trappe à la pauvreté ont pu avoir accès à la bourgeoisie. Malheureusement les politiques d'État Providence ont rendu cet accès plus difficile. Les politiques sociales ont encouragé les pauvres à faire le choix de la dépendance plutôt que celui de l'autonomie, celui de la pauvreté plutôt que de l'enrichissement, de l'enfantement sans père plutôt que dans le cadre du mariage.

 

Tels des parents hyper protecteurs nous avons étouffé la confiance et l'estime de soi qui aurait pu permettre aux pauvres de prendre leur destin en main.

La dépendance semble aussi limiter les aptitudes cognitives. Le quotient intellectuel des enfants de familles assistées n'est que de 80 % de ceux des enfants dont les parents vivent de leur travail, ceci indépendamment de l'origine (21).

 

L'histoire se répête

 

Dans les années 1970, des études portant sur plus de 9 000 individus avaient anticipé la situation actuelle. Un groupe témoin n'avait reçu aucune assistance. Un groupe expérimental avait perçu un revenu minimum et les membres du groupe qui travaillaient percevaient une aide plus faible que ceux qui ne travaillaient pas, de façon à ce que chaque membre de ce groupe touche exactement la même revenu pendant trois années consécutives.

Quand l'on compare le groupe témoin au groupe expérimental, les résultats sont sans la moindre équivoque. Les jeunes hommes célibataires dont le revenu est garanti travaillent moins que les jeunes hommes célibataires sans garantie de revenu, le taux d'activité du groupe expérimental est pratiquement deux fois plus faible que celui du groupe témoin. Les hommes qui travaillent le moins sont aussi ceux qui engrangent la plus faible expérience professionnelle, ils se privent ainsi de débouchés ultérieurs. Les femmes mariées du groupe expérimental ont une durée de travail inférieure de 20 % à celles du groupe témoin, et leurs maris réduisent leur temps de travail de 9 % par rapport aux maris du groupe témoin. Si une mère de famille célibataire à revenus garantis perd son travail, il lui faudra plus d'un an avant d'en trouver un nouveau. Par contre si la mère de famille en question ne bénéficie pas des aides sociales, alors elle reste deux fois moins longtemps au chômage (22).

 

Il apparaît donc clairement que l'État providence n'incite pas à travailler, en particulier chez les personnes n'ayant aucune responsabilité familiale. On a pu constater aussi que les divorces augmentaient de 36 à 84 % dans le groupe expérimental. Les atouts économiques d'une famille unie sont aussi sociaux puisqu'ils permettent une véritable solidarité. Alors que les programmes sociaux facilitent les ruptures. Dans un groupe, les couples pensaient que leurs aides sociales seraient coupées s'ils se séparaient, le taux de divorce dans ce groupe devint donc l'équivalent de celui du groupe témoin (23).

 

Nous ne devrions pas être étonné de constater que l'assistanat social mène à la dépendance. Nous n'incitons pas les promeneurs à nourrir les animaux sauvages de façon à ce qu'ils gardent l'instinct de pourvoir eux-mêmes à leurs propres besoins. Peut-être que nous devrions avoir le même souci pour nos voisins !

 

La fin de l'assistanat social permet à chacun de pourvoir lui même à ses besoins

 

Combien de gens préfèrent vivre de l'aide sociale plutôt que de leur travail ?

Presque 90 % de mes locataires percevant une aide sociale n'étaient pas handicapés. L'État de l'Oregon estimait que 70 % des bénéficiaires des aides étaient capables de travailler, l'État rémunérait même des employeurs pour qu'ils les embauchent. Au bout d'une année, tous sauf 4 % d'entre eux avaient trouvé un emploi d'eux-mêmes (25). Les estimations selon lesquelles seulement un sixième des bénéficiaires des aides pouvaient travailler (25) se sont donc révélées fausses. Un tiers des bénéficiaires des revenus minimum y ont renoncé en un an lorsque les États leur ont demandé en contrepartie de nettoyer des parkings ou de réaliser d'autres corvées (27).

 

Le retour à l'activité fut semblable partout quelque soit le taux de chômage des États (28).

Le Wisconsin, premier État à mettre en place un programme de retour à l'activité à la fin des années 80, divisa par deux le nombre de ses assistés dès 1996, alors qu'au niveau national le nombre d'assistés sociaux avait augmenté de 25 %.

Dans les 20 années qui précédèrent ce changement, le taux d'enfants pauvres s'était envolé ; sept ans après la mise en place de ce programme, la pauvreté chez les enfants du Wisconsin avait baissé de 13 % et les abus sur mineurs ont décru de 15 % (29). Il apparaît clairement que le fait de sortir les parents de l'assistanat améliore aussi la vie de leurs enfants.

 

La réforme nationale de l'aide sociale mise en place en 1996 a permis une réduction drastique de la pauvreté des enfants, tout particulièrement dans les groupes bénéficiant traditionnellement de l'assistance : enfants de mères célibataires, Noirs et Hispaniques. Ainsi la pauvreté chez les enfants noirs, qui stagnait entre 40 et 47 % depuis 1970, chuta de façon brutale après la réforme. Ce taux continue à décroître en 2000, il atteint le niveau historiquement bas mais encore trop élevé de 30 % (30).

 

Comment l'agression persiste

 

Nous payons cher pour maintenir des gens dans la pauvreté.

En 1992, une grande partie de nos impôts sont partis pour aider les familles pauvres. Ainsi une famille nécessiteuse de 4 personnes coûte $35,756, soit $4,700 de plus que le revenu d'une famille moyenne (31) !

 

Les pauvres reçoivent une part minime de cette manne puisque 74 % de son montant est prélevé par les administrateurs des programmes sociaux (32) ! Avec un tel montant syphonné par la bureaucratie de l'assistanat, les vrais nécessiteux et leurs enfants sont condamnés à être à la rue. Ceux qui sont véritablement incapables de travailler, plus particulièrement les handicapés mentaux, peut facilement se retrouver à la rue.

 

J'ai vécu une année à San Francisco et j'ai pu voir beaucoup de ces laissés pour compte errer dans les parcs à la recherche de nourritures et d'un abri. Aucun travailleur social n'est venu les chercher, il faut croire que la paperasserie administrative ne leur laisse pas le temps de venir en aide à ceux qui n'ont plus de repères (33). Les personnes les plus miséreuses et sans défense dans notre société ne vivent que de la solidarité privée (la vraie 34). Des gens leur font l'aumône, des soupes populaires organisées par les paroisses leur fournissent d'occasionnels repas chauds, des infirmiers leur proposent des soins médicaux gratuits.

Malheureusement, beaucoup de personnes s'engageant dans des actions de bienfaisance sont étranglées par les réglementations. Carol Porter en est un parfait exemple, elle nourissant des enfants vivant des conditions misérables, et était capable de servir jusqu'à 20 000 repas chauds par semaine, et cela jusqu'à ce que des agents de l'admnistration d'Houston mettent fin à cette activité. Carol ne put continuer de préparer ses repas chauds à moins d'engager de faramineuses dépenses pour que sa cuisine soit conforme aux réglementations sanitaires en vigueur. Elle dû donc se résoudre à remplacer les repas chauds par des sandwhichs froids (35).

 

La plupart des sans abris auraient pu avoir un toit si les réglementations sur les locations, les restrictions des plans locaux d'urbanisme, les codes de la construction et les préemptions urbaines y compris pour des logements sociaux, n'avaient limité de façon drastique la disponibilité d'habitations à tarifs accessibles (36).

Lorsque je louais des appartements à des locataires à faibles moyens, les services sanitaires exigèrent que j'agrandisse de quelques centimètres le plan de travail de la cuisine, ou encore que j'augmente la profondeur des marches d'escalier. Lorsque je leur fis remarquer que ces coûteux travaux sans grand intérêt augmenteraient la charge des loyers à acquiter par mes locataires, un inspecteur des services sanitaires me répondit : " C'est pas plus mal, comme cela ils trouveront à se loger dans une autre ville. " D'autres propriétaires du Michigan m'ont raconté les mêmes anecdotes.

Dépitée par l'attitude des services gouvernementaux, j'ai finalement cessé de louer.

 

Même la congrégation de Mère Teresa eut maille à partir avec les réglementations. En 1988, les Sœurs de l'ordre de Mère Teresa, les Missionnaires de la Charité, achetèrent deux bâtiments abandonnés de la ville de New York pour la somme symbolique d'un dollar par bâtiment, ils levèrent 500 000 dollars pour procéder aux remises en état. Les services de la ville donnèrent leur approbation pour que ces bâtiments puissent être utilisés en tant que foyers pour les sans abris, mais après que les travaux de construction eurent commencé, les inspecteurs de la ville demandèrent l'installation d'un ascenseur à 100 000 dollars. Les nonnes ne voulurent pas débourser une telle somme pour un ascenseur qui n'aiderait en rien les pauvres. De ce fait, elles laissèrent tomber leur projet.

C'est dommage car on peut bien penser que les sans abris de New York se seraient contentés des foyers proposés même sans ascenseur (37).

 

Lorsque les constructions et les rénovation sont limitées par le poids de l'agression réglementaire, les loyers augmentent. Lorsque d'autres réglementations viennent limiter les hausses des loyers alors il en résulte une pénurie de logements à louer sur le marché. Les propriétaires ne louent alors plus qu'à ceux qui ont des moyens conséquents et les pauvres ne trouvent plus à se loger.

 

La meilleure solution pour s'en sortir : aider et ne pas assister

 

Avec les meilleures intentions, nous avons fait usage de l'agression dans le but de venir en aide à ceux qui étaient pauvres. C'est parce que le moyen utilisé n'était pas juste que nous avons porté préjudice à ceux là même que nous entendions sortir de la pauvreté. Il en résulte que les plus misérablers sont littéralement à la rue sans un toit sur leur tête.

 

Comment une politique de bon voisinage pourrait-elle avoir de meilleurs résultats ?

 

Les leçons de l'histoire peuvent là nous être utiles.

Dans les années 1800, certains pauvres recherchaient l'assistance de certains groupes de personnes, ces mendiants (38) arrêtaient souvent de s'adresser à ceux qui leur demandaient de couper du bois pour se voir offrir un repas (39). Les œuvres de charité demandèrent donc des contreparties sous forme de travail afin de distinguer les nécessiteux des profiteurs.

 

Un réseau d'organisations charitables assista activement les pauvres (40) comme le démontre le nombre important de personnes qui s'adressèrent à ce réseau.

Les volontaires des associations charitables avaient reconnu qu'assister plutôt que de demander une contrepartie créait de la dépendance. En conséquence, la plus grande partie des fonds distribués le fut en échange de travail. De plus, les volontaires ont pu développer des relations avec ceux qu'ils aidaient dans un cadre amical. Ces amitiés sont devenues un tremplin pour enseigner aux pauvres comment acheter à moindre coût, comment adopter de meilleurs habitudes en terme de santé et d'hygiène, comment valoriser leurs talents (41). Aujourd'hui même, nos pauvres ont un besoin pressant d'un coaching personnel. C'est tout même plus facile de grimper dans l'échelle des richesses, si ceux qui sont plus haut nous montrent le chemin à parcourir !

 

La charité qui fonctionne vraiment pour les sans abris

 

Une personne travaillant directement avec des personnes pauvres devrait surtout chercher à les rendre plus productifs.

Guy Polhemus, un volontaire de la soupe populaire, a réalisé que les sans abris de New York pouvait s'aider eux mêmes en collectant les cannettes de bierre et de soda. …

Il créa alors une association du nom de "We can" (nous pouvons) dont l'objet social est de ramasser les cannettes et de les recycler. Les collecteurs les plus aguerris arrivent à gagner de 25 à 30 dollars par jour en nettoyant les rues de ces bouteilles de métal. Depuis 1987, We can a pu recycler 16 000 tonnes d'ordures et payer à ses collecteurs 30 millions de dollars. De bonnes âmes ont reprochés à cette association d'occuper les pauvres à des tâches dégradantes. Le développement de cette association a pourtant permis à Polhemus de proposer des emplois stables dans sa structure. Ses employés ont même eu l'opportunité de se hisser à des postes de responsabilité, c'est un peu cela la " can do " attitude ! (42)

 

L'attitude est la raison pour laquelle les programmes de retour à l'emploi apprécient le travail de East Harlem Strive. Strive est une des six organisations qui a reçu la recommandation du Bureau Général de Comptabilité, et pourtant Strive refuse tout financement public.

 

La charité qui fonctionne vraiment pour les exclus

 

25 % du public de Strive est composé d'anciens délinquants, la moitié vivent de l'aide sociale, beaucoup sont drogués et certains sont même sans abris. Strive aide son public à se défaire des attitudes négatives qui les excluent du marché du travail. Les conseillers Strive ont souvent connu les mêmes problèmes, ils ont abandonné leur look de zonards et se sont adaptés aux besoins des employeurs, ils sont devenus des travailleurs motivés.

Certes le programme à suivre pour en arriver là est difficile et le taux de réussite est seulement de 60 %. En cinq ans, Strive a remis au travail 14 000 personnes à New York, Boston, Pittsburgh, et Chicago pour un coût de seulement 1 500 dollars par personne. Après deux années, 80 % d'entre eux sont encore au travail (43). Par comparaison, le programme de 53 milliards de dollars financé par les contribuables sont le nom de CETA (Comprehensive Employment and Training Act) n' a réussi à placer que 15 % de son public dans des emplois non aidés.

Deux études séparées ont conclu que le programme a finalement généré des effets négatifs et des pertes de gains pour les hommes, alors qu'il n'a eu aucun effet sur les femmes (44).

L'agression ne mène jamais à des résultats positifs !

 

La charité qui fonctionne vraiment pour les handicapés

 

Les Pride industries de Roseville en Californie ont été déçues des voies de garages réservées à leur public handicapé. Ils ont donc mis en place un programme de réhabilitation destiné à permettre aux handicapés de travailler à temps plein pour de bons salaires.

Avant ce programme, Pride employait 50 handicapés et 90 % de ses fonds provenaient des contribuables. En 1996, 1200 handicapés figuraient sur les fiches de paie des usines Pride et 95 % des revenus de Pride venaient de son usine d'assemblage d'électronique, d'emballage, de son usine d'après-ski, de ses ateliers de menuiserie.

Comment les clients de Pride ont-ils jugé le passage de la dépendance à l'auto-financement ? "La plupart d'entre eux vous dirons que c'est la meilleure chose qui soit advenue pour les salariés de Pride", a déclaré Michael Zigler, le président de Pride. "Ils ont le sourire comme vous et moi quand ils touchent le revenu de leur travail". Plutôt que de se sentir inapte à effectuer des travaux normaux de part leur condition physique, ils ont une carrière comme vous et moi. C'est là la finalité de Pride !

Pride casse les frontières entre ceux qui aident et ceux qui embauchent, car les bienfaiteurs et les employeurs sont les mêmes. Ils tirent des profits de l'embauche des handicapés alors que leur mission est de réinsérer les personnes à handicaps. "Quand vous avez des problèmes financiers, vous ne pouvez pas leur offrir grand chose", affirme Bob Selvester, un des responsable de Pride. "Il faut beaucoup de gens compétents pour tirer d'autres personnes du dénuement complet et les amener vers une vie active, vers la fin de l'assistanat et vers l'autonomie." (45).

Les profits réalisés permettent à Pride de faire appel aux meilleurs professionnels pour réhabiliter son public. Il semble que le moyen le plus efficace pour apprendre l'autonomie à des handicapés est de leur montrer en exemple la prise d'autonomie de l'organisation qui leur vient en aide !

 

La charité qui fonctionne vraiment pour ceux qui ont besoin d'un soutien permanent

 

Certaines personnes ont besoin de davantage que d'un programme d'entrainement pour atteindre l'autonomie. La Fondation Delancey Street a donc proposé un programme de 2 à 4 ans dans un refuge de type familial à destination des délinquants récidivistes, des drogués, et des illettrés. Les résidents doivent gagner de quoi satisfaire leurs besoins en travaillant dans des établissements de la fondation. Les résidents les plus anciens deviennent des moniteurs, ils aident les nouveaux à apprendre à lire, à se discipliner, à adopter des manières convenables, à travailler de façon à pouvoir gagner leur croûte. Aujourd'hui, Delancey a ouvert des refuges dans cinq villes et auto-finance 80 % de ses dépenses, les 20 % qui restent concernent des projets importants pour lesquels des dons sont accordés par des organismes charitables (46).

 

Apprendre l'autonomie par l'exemple

 

Des organisations comme la fondation Delancey sont éparpillées partout aux États-Unis. La missions Évangélique de Portland, Oregon, et Step 13 à Denver accueillent les sans logis qui cherchent à s'en sortir. Mais d'autres disparaissent dans la nature dès que l'aide promise est à portée de main (47). Comme beaucoup d'autres organisations qui apprennent à se prendre en charge, la fondation Delancey, la mission Évangélique de Portland, et Step 13 ne perçoivent aucune subvention publique. Les obligations qui en résulteraient, notamment le droit de regard de l'État seraient de nature à rentrer en conflit avec les objectifs de ces organisations.

Par exemple les associations subventionnées sont souvent priées de ne pas dénoncer les politiques publiques aberrantes. Les institutions religieuses sont plus particulièrement soumises à ces restrictions.

St Martin de Porres, les abris de l'espoir, à Chicago, est une de ces institutions qui abrite des femmes sans abris (plus spécifiquement des toxicomanes) avec leurs enfants. Bien que sa fondatrice, la Sœur Connie Driscoll ne fasse pas de prosélytisme, elle tient à ce que sa congrégation démontre sa foi pendant l'exercice de son activité. Le programme de Sœur Connie Driscoll est efficace, seulement 5 % de ses protégées sont retournés dans les abris publics (48). Un autre programme congrégationnel de réhabilitation des toxicomanes, Teen Challenges, ne touche aucun argent public et possède plus de 100 implantations aux États-Unis. À long terme son taux de réinsertion est de 67 à 85 %, le National Institute on Drug Abuse a d'ailleurs montré en exemple Teen Challenges. Pourtant la commission du Texas sur les abus d'alcools et de stupéfiants (TCADA) a menacé de fermer les bureaux Teen Challenge de San Antonio pour infraction à un certain nombre de règlements, et notamment pour ne pas avoir mis au rebut des tapis effilochés ainsi que pour l'embauche de conseillers qui ne possèdent pas la licence d'État.

TCADA voulait que Teen Challenge se plie au cahier des charges public imposé aux autres centres de réhabilitation dont le taux de succès avoisine les 10 %. Il a fallu qu'une association du nom d'Institute for Justice, intervienne en menaçant de porter l'affaire en justice pour que les fonctionnaires du TCADA battent en retraite (49).

 

Kimi Gray, 29 ans, coordinateur de projet de logements sociaux fut approché par trois jeunes qui voulaient ainsi échapper à la pauvreté en poursuivant leurs études. Mais comme ils ne connaissaient aucune personne ayant étudié à l'université, ils ne savaient pas comment donner des chances à leur projet. Kimi mis alors en place un groupe de préparation à l'université, il l'appella Fac nous voilà (College here we come) qui se réunissaient régulièrement pour étudier, et passer des examens blancs. Le rêve des études supérieures semblait inatteignable au début, mais l'enthousiasme et la détermination des jeunes étaient saisissants. Tant et si bien que les parents mirent sur pied un club destiné à réaliser des tombolas, des ventes de gâteaux et autres activités pour les financer. Lentement mais sûrement, le rêve pris corps.

En août 1975, 17 jeunes furent admis dans des universités à la joie de tous les participants du projet. Fac nous voilà continua à fonctionner et a été à l'origine de 600 success-stories. Kimi Gray et d'autres résidents ont fini par convaincre le district de Columbia de les laisser gérer eux-mêmes les HLM dans lesquels ils résidaient. Les recettes locatives ont augmenté de 60 % et les coûts de gestion se sont effondrés d'autant. Les dépenses sociales ont été réduites de moitié ainsi que le taux de grossesse chez les adoloscentes, quant au taux de criminalité il a chuté de 75 % (50).

 

Les plus beaux cadeaux que nous puissions faire

 

Ces success stories font la démonstration que les pauvres, les handicapés, les drogués, et les sans abris sont tout à fait capables de subvenir à leurs besoins s'ils sont guidés par des adultes bienveillants. Des modèles de dévouement, des attentes ambitieuses, et beaucoup d'amour sont ce qui est leur est le plus nécessaire : des mains tendues pas des aides sociales.

 

Le temps que nous consacrons à des causes utiles voilà ce qui est requis ; les dons d'argent sont secondaires et quelquefois même pas nécessaires. La charité à coup d'agressions fiscales nous donne l'illusion d'une solidarité qui n'en est pas une. Pour la plupart des nécessiteux, notre agression fiscale et réglementaire a contribué largement à leur malheur. Si nous n'avons toujours pas compris notre rôle dans leur affliction, nous essayons de compenser nos erreurs par plus d'agression encore dans l'espoir de les aider.

 

Quand nos agressions sèment le malheur, nous sommes trop occupés à nous féliciter de notre " compassion " pour nous en rendre compte ! Le meilleur moyen de venir en aide aux pauvres et de mettre fin aux agressions étatiques qui les piègent dans la pauvreté. Pour ceux qui ne peuvent vraiment pas subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, des aides en compensation de travail seraient plus adéquates.

 

La générosité de l'esprit humain

 

On peut considérer que l'augmentation des taxes est le seul moyen de financer les programmes alimentaires. Pourtant, en dollars réels, les Américains ont donné deux fois plus en 1996 qu'en 1970 pour des fonds charitables. Et la moitié de la population a contribué par des actions de bénévolat. Leur contribution en temps et en argent dépasse la somme du budget fédéral, du budget des États et des budgets locaux de lutte contre la pauvreté (51).

 

La population des autres pays développés se montre aussi généreuse. C'est parce qu'ils se soucient du sort de leurs voisins qu'ils soutiennent les programmes publics d'aide aux pauvres, en pensant que ceux-ci sont en adéquation avec leurs besoins. Mais la générosité ne ferait qu'augmenter si l'on mettait fin aux programmes publics. Dans le passé, c'est la bienfaisance privée qui a pris le relais lorsque l'État ne pouvait plus aider. Dans les années 80, le président Ronald Reagan avait décidé de faire un régime d'amaigrissement à l'État en coupant dans les budgets sociaux, en contrepartie il laissait aux Américains de quoi financer des organisations charitables et les incitait même fiscalement à le faire (52). Et effectivement, lorsque la population n'était plus soumise à une "solidarité" à coups de prélèvements obligatoires alors les dons privés augmentaient.

 

Lorsque les catastrophes se produisent les Américains se mobilisent pour assister les victimes dans le besoin. En 1871, lorsque le tiers de la ville de Chicago fut réduit en cendre, le Chicago Relief and Aid Society coordonna la distribution des aides privées qui affluèrent de tout le pays. Les victimes valides de l'incendie furent mis au travail, ils enlevèrent les décombres et récupérèrent ce qui pouvait être récupéré en échange de la perception de cette aide. Seuls les infirmes, les vieillards, les veuves et les enfants furent exemptés de ce travail. Comme le fonds de charité utilisa les dons avec circonspection, il fut en mesure de réapprovisionner les entreprises sinistrées, de construire de nouvelles maisons et même d'ouvrir une usine pour remplacer les emplois perdus lors de la catastrophe (53).

Lorsque les Tours Jumelles du World Trade Center furent réduites à néant le 11 septembre 2001, les Américains se sont immédiatement mobilisés. Aux demandes de sang de la Croix Rouge répondirent des Américains de tous les horizons qui firent la queue pendant des heures pour donner leur sang. Plus de 2,7 milliards de dollars de dons ont été recueillis, les Américains ont fait de grands sacrifices pour une cause commune.

La Croix Rouge Amércaine et d'autres organisations caritatives avaient encore des dons provenant de catastrophes antérieures. Effectivement, la plupart des organisations ont été noyées sous une générosité qui leur a permis de distribuer cette manne jusqu'à l'année suivante ! (54)

La ville de New York avait perdu un camion de pompiers dans l'attentat, le collège White Knoll de Columbia, Caroline du Sud, leva 450 000 dollars pour en acheter un nouveau plus moderne. Un remerciement à travers l'histoire puisque'en 1867, les pompiers de New York avaient offert à Columbia des véhicules avec pompes à eau. Le véhicule fut perdu en route, alors les pompiers de New York en offrirent un second. L'ancien colonel confédéré Samuel Melton en fut tellement touché qu'il fit la promesse que la ville de Columbia viendrait en aide à New York à chaque fois que cela serait nécessaire. En 2001 on se rappela de cette promesse et on l'honora (55). Le paiement de la dette morale de la ville de Columbia nous montre comment fonctionnait le filet de sécurité du marché dans l'Amérique d'antan.

 

Les pauvres s'entraidaient. Un travailleur social rappellait d'ailleurs à un de ses collègues que l'assistance faisait bien pâle figure face à l'entraide de voisinage. Il a écrit : "Il y a peu de ressources dans les époques de dénuement à part les provisions que font ceux qui mettent de côté et l'aide que s'accordent les voisins … grâce à ces ressources la plupart des besoins de ceux qui sont dans la ruine sont soulagés." (56).

 

Le filet de sécurité qui marche : l'aide mutuelle

 

L'aide spontanée et mutuelle que s'accordent les voisins a généré un filet de sécurité contre les revers de fortune, et cela bien avant que travailleur social devienne une profession.

 

Lorsque notre société était plus pauvre qu'elle ne l'est aujourd'hui, une famille pouvait facilement tomber dans la misère si le père de famille tombait malade, devenait handicapé ou mourrait. En conséquence, le voisinage offrait spontanément son soutien, sachant que de tels événement pourraient aussi leur arriver et qu'ils seraient reconnaissants de toute l'aide apportée. Finalement, certains de ces réseaux informels devinrent des modèles pour les sociétés de secours mutuel.

Presque la moitié des ouvriers ont appartenu à l'une ou l'autre de ces sociétés, lesquelles ont collecté de quoi permettre à leurs membres de faire face aux accidents de la vie.

 

Les sociétés mutualistes ont couvert virtuellement tous les domaines pris désormais en charge par l'aide sociale et les compagnies d'assurance, incluant la couverture décès, invalidité, maladie, accident et retraite. Alors que les sociétés mutualistes se développaient, elles construisirent des hôpitaux, des maisons de retraites, des sanatoriums pour ses membres (57).

 

Les mutualistes se considéraient appartenir à une grande famille auprès de laquelle ils pouvaient aussi obtenir un secours moral dans les épreuves (58). Dans la mesure où elles s'interdisaient généralement toute distinction formelle en terme de revenu ou de milieu social, de telles sociétés ont promu un sentiment d'égalité entre leurs membres (59).

Les mutuelles ont été les pionières dans la dispensation d'une couverture maladie abordable pour les familles à revenus moyens et faibles. Ces sociétés mutualistes pouvait faire appel à des médecins moins onéreux, souvent des jeunes récemment installés. Les doctoresses furent particulièrement favorisées par les mutuelles à une époque où les barrières sociales et professionnelles dissuadaient les femmes de devenir praticiennes. Les médecins étaient rémunérés par un forfait annuel pour l'ensemble des soins dispensés aux mutualistes. Le coût annuel d'une telle couverture pour l'ouvrier moyen représentait une seule journée de travail (60).

Dans la mesure où l'accès aux soins médicaux était garantie par sa propre mutuelle plutôt que celle de son employeur, l'ouvrier pouvait conserver sa mutuelle même en changeant d'emploi (61).

 

Ce procédé gagnant-gagnant pour le médecin et ses patients prit fin avec les lois rendant obligatoires un certain nombre de qualifications pour les praticiens. Les médecins qui contractèrent avec des sociétés mutualistes et quelquefois leurs patients n'eurent plus accès aux hôpitaux de la région, lesquels craignaient la perte de leur accréditation à enseigner s'ils ne les excluaient pas ainsi que l'exigeant l'ordre de la profession. Les médecins furent menacés d'être radiés s'ils continuaient à travailler pour des mutuelles (62).

 

Certaines sociétés réagirent en créant leurs propres hôpitaux, mais l'agression réglementaire les contraindra à fermer leurs portes. Les hôpitaux qui prenaient en charge les Noirs furent, de façon informelle, exemptés de leur mise en confirmité, ainsi les patients noirs n'eurent pas besoin de dépenser leurs ressources dans les "hôpitaux de Blancs". Pourtant, en 1960, les agents de l'État se mirent à inquiéter des "hôpitaux de Noirs" pour des chambres dont la superficie était trop restreinte, des portes qui n'ouvraient pas dans les deux sens, des médecins qui n'avaient pas les diplômes requis, …

 

Les normes applicables aux étblissements de soin finirent par avoir la peau des hôpitaux gérés par des coopératives (63).

 

L'agression règlementaire tue la solidarité

 

Les sociétés d'aide mutuelle ont continué leur mission durant toute la grande dépression des années 30. Pour demeurer solvable, beaucoup fusionnèrent avec d'autres sociétés, mais peu furent en mesure de servir l'assurance sociale promise (64). Les lois et les réglementations leur portèrent le coup de grâce.

 

Ces lois limitèrent les versements que ces sociétés pouvaient proposer et elles leur imposèrent des réserves importantes pour faire face au poids des prestations garanties (65). En outre, les programmes gouvernementaux tels que la Sécurité Sociale, voulurent s'assurer le monopole de la protection sociale en faisant une propagande destructrice sur les sociétés mutualistes.

 

Il apparaît clairement que le marché était en mesure de proposer un filet de protection sociale à un coût abordable qui fut en mesure de survivre à la première guerre mondiale et à la grande dépression. Et pourtant les sociétés mutualistes furent détruites par l'État au nom de la charité forcée et par l'intermédiaire de lois et de règlements, ceci a obligé ceux qui s'assuraient à tomber dans la dépendance.

La liberté par la non intervention publique avait permis de créer des richesses à même d'encourager la générosité. Alors que la croyance selon laquelle les impôts permettent de prendre en charge les pauvres nous encourage à ne pas nous montrer généreux en temps et en attention à leur égard. Après tout nous payons des impôts pour cela pensons-nous. Si nous avons pris de l'avance, nous pouvons aider les autres à grimper les échelons de la richesse. Et plus important que tout autre geste, nous pouvons montrer aux assujetis sociaux comme sortir de l'assistanat. Ca c'est vraiment ce que nous pouvons faire de mieux pour eux.

 

 

 

 

Sautons la trappe à la pauvreté

 

Pour résumer ...

La pauvreté est une conséquence du chômage, lequel résulte bien souvent des lois relatives au salaire minumumn ainsi qu'à d'autres réglementations.

En tentant de soulager la pauvreté par l'aide sociale publique, nous essayons de faire accepter aux pauvres des allocations plutôt qu'un véritable revenu.

 

Les allocations sociales ont pour effet de briser les familles en encourageant les naissances illégitimes et en décourageant le couple. D'ici à ce que les jeunes mères réalisent que l'aide sociale est une voie sans issue, elles seront prises dans la trappe à la pauvreté. Les premiers emplois pour ceux qui n'ont pas d'expérience ne leur offriront pas suffisamment de revenu pour nourrir leurs enfants, mais tant que ces femmes vivent de l'aide sociale, aucune évolution de leur situation n'est possible. Lorsque les assujetis sociaux sont sollicités pour des travaux d'intérêt général alors plus de la moitié retrouvent un emploi et sortent des dispositifs d'insertion.

 

La réforme de l'aide sociale aux Etats-Unis en 1996 a permis de réduire le taux de pauvreté des enfants noir de façon drastique. Nous voyons donc que la charité réglée par les contribuables ne fait rien pour les pauvres, alors que les organes privés de charité ont obtenus des résultats très encourageants pour sortir de leur situation les sans-logis, les drogués, les délinquants et les illettrés.

Les programmes privés les plus efficaces ont fonctionné sans aide publique. Au contraire, leur existance a été le plus souvent menacée par les règlementations imposées par des bureaucrates. Même les petites sœurs de Mère Teresa ont été chassées de New York !

 

Un réseau d'aide mutuelle qui avait mis en place un filet de sécurité sociale pour les Américans à revenu moyen et faible, avait réussi à survivre à la première guerre mondiale et à la grande dépression. Il a fallu que de nouvelles réglementations aient finalement la peau du mutualisme social.

L'esprit humain est si généreux que le temps et l'argent consacré par les Américains excède à la fois le budget social fédéral, celui de l'État et celui des collectivités locales. Sans l'agression gouvernementale qui a répandu la pauvreté, les organisations charitables auraient résolu le problème de ceux qui sont véritablement dans le besoin.

 

 

 

Le contrôle de l'économie n'est pas simplement le contrôle d'un secteur de la vie humaine qui pourrait être séparé du reste, il s'agit du contrôle des moyens que nous utilisons pour réaliser toutes nos fins.

 

Ludwig Von Mises,

L'action humaine

 

 

 

Quelle que soit l'importance de la cause que l'on sert, confisquer les biens d'une personne pour les confier à une autre cela constitue un vol et ceci ne peut être justifié.

 

Walter Williams,

Professeur d'économie à la George Mason University

 

 

 

 

La première chose que fait un État providence est de prendre l'argent du peuple contre sa volonté - une activité que l'on ne peut qualifier autrement que nuisible et destructive. C'est seulement après que ces actions aient infligé un certain nombre de malheurs que l'État providence peut se rendre utile en se retirant.

 

James L. Payne

OVERCOMING WELFARE

 

 

 

Ce qui est caractéristique dans la population pauvre de la plupart des villes américaines c'est que les revenus du travail y sont minoritaires par rapport aux différentes allocations touchées.

 

George Gilder

WEALTH AND POVERTY …

 

 

 

L'État providence est responsable d'au moins 15 à 20 % des cas de rupture familiale en Amérique.

 

William Galston,

Assistant de Bill Clinton pour les affaires familiales, 1993

 

 

 

Développer l'assistance est administrer une drogue, un destructeur subtil de l'esprit humain.

 

Franklin D. Roosevelt,

Président des USA

 

 

 

 

 

Ce n'est pas la couleur de la peau mais la dépendance à l'aide sociale et la monoparentalité, qui déterminent la plus forte probabilité d'un enfant de vivre dans la pauvreté.

 

Robert E. Rector et David Muhlhausen,

Heritage Foundation

 

 

… nous pourrions nous retrouver dans une situation absurde où le tiers de la population produrait des biens et des services, un autre tiers exercerait en tant que travailleurs sociaux, et le dernier tiers vivrait de l'aide sociale.

 

Jens Aage Bjoerkeoe,

Travailleur social danois.

 

 

 

 

 

 

Plus on reçoit, moins l'on veut travailler pour satisfaire ses besoins ; et moins on travaille, plus la pauvreté augmente.

 

Léon Tolstoï

 

 

La combinaison entre les revenus d'incactivité et les autres services sociaux renforcent le rôle de la mère de famille et supprime celui du père de famille. En conséquence, les pères abandonnent souvent leurs enfants que ce soit avant ou pendant le mariage. Les problèmes conjugaux qui auraient pu se régler d'une façon normale mènent à des familles monoparentales typiques des ghettos. Plus généralement la pression de l'État providence conduit à dissoudre le rôle du père de famille, la discipline du travail et les principes du mariage.

 

George Gilder,

WEALTH AND POVERTY

 

 

 

 

 

 

 

Mes enfants voient une différence en moi depuis que je me suis remise au travail … Je me sens si fière de moi.

 

Michelle Crawford,

mère du Wisconsin autrefois prise en charge.

 

 

Le Children's DefenseFund s'en est pris à la réforme de l'aide sociale, considérant quelle plongerait des millions d'enfants dans la pauvreté et la faim. L' Urban Institute, pour sa part, avait prédit que cette réforme causerait la chute des revenus de 10 % des ménages américains et conduirait 1,1 million d'enfants de plus dans la misère. Aujourd'hui nous constatons que ces pronostics étaient faux et que c'est le contraire qui s'est produit. En 1995, avant la réforme, 14,7 millions d'enfants vivaient sous le seuil de pauvreté ; en 2001, le nombre d'enfants pauvres avait chuté de 11,7 millions. Les opposants à cette réforme ont prétendu que, lorsque la récession frapperait, les enfants seraient entraînés dans la pauvreté dans des proportions jamais vues. Là encore, c'est le contraire qui arriva. Loin de repasser à des taux antérieurs, la pauvreté des enfants n'a pas bougé lors de la récession.

 

Robert E. Rector,

Heritage Foundation

 

 

Les villes qui limitent l'acroissement des loyers ont en moyenne 2,5 fois plus de SDF que les villes qui ne réglementent pas les loyers.

 

William Tucker,

THE EXCLUDED AMERICANS : HOMELESSNESS AND HOUSING POLICIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

… Durant les deux années pendant lesquelles j'ai vécu en Amérique, je n'ai vu qu'un seul mendiant.

 

D. Griffiths Jr.,

visiteur anglais aux États-Unis dans les années 1830

 

 

 

Lors du 19ème siècle, avant que le gouvernement fédéral ne s'en mêle, une guerre contre la pauvreté bien plus efficaces que celles que nous connaissons, avait été menée. Cette guerre fut déclarée par des dizaines de milliers d'associations caritatives et de congrégations religieuses dans tout le pays. Ces combattants du 19ème siècle n'abolirent pas la pauvreté mais permirent à des millions de familles de s'en sortir.

 

Marvin Olasky,

Université du Texas, Austin

 

 

 

J'ai utilisé mon cerveau pour m'en sortir. J'en ai retiré de la fierté, ce n'était pas comme si je devais vivre de l'assistance ou de rapines.

 

Jack Miller,

Pris en charge par We Can

 

 

 

 

 

Pour la plupart des nécessiteux, l'obstacle à l'insertion économique et sociale, n'est pas le manque d'argent mais le manque de valeurs positives et de motivations.

 

James L. Payne,

OVERCOMING WELFARE

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque je prononce le terme redistribution, les gens pensent que je parle de prendre tout l'argent des riches pour le donner aux pauvres. Et cela n'aide pas ! … Nous devons nous impliquer dans cette redistribution, nous devons y imployer notre temps, notre énergie, nos moyens et nos capacités.

 

John Perkins,

WITH JUSTICE FOR ALL

 

 

 

J'ai pu remarquer dans des centaines de cas que lorsque certains avaient besoin d'aide alors il n'arrivait jamais que cette aide ne leur soit pas offerte.

 

Alexis de Tocqueville,

De la démocratie en Amérique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beaucoup de ces organisations sont gérées par des bénévoles qui se sont assurés que les personnes dans le besoin purent être soulagés. Cela montre que nous nous préoccupons de la population New-Yorkaise. Cela montre aussi que nous tenons nos engagements.

 

Laurin Huffstetler,

Elève du collège White Knoll, Columbia, Caroline du Sud

 

 

 

 

La tendance à joindre des organisations fraternelles afin d'obtenir soins et aides en cas de maladie, une assurance pour les familles en cas de décès, montre que ces organisations ont une portée universelle.

 

Bureau du Travail du New Hampshire, 1894

 

 

 

 

 

 

 

 

… presque toutes les garanties rendues obligatoires par la sécurité sociale ont été proposées depuis des années par les compagnies d'assurance mutualistes américaines, et cela sans compter un seul sou aux contribuables.

 

James J. Davis,

Mooseheart Board of Governors

 

 

 

 

 

 

 

Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.

 

La Sainte Bible, Corinthiens 9 : 7