39 leçons d'économie contemporaine de Philippe Simonnot, deuxième leçon : De l'échange
Comment et sur quoi se fonde l’utilité de choses ?
 
 
 
  Comment : 
  subjectivité.
 
  Sur 
  quoi : désir, besoin.
 
   
 
  L’utilité 
  satisfait un désir, un besoin quel qu’il soit, car l’homme est libre de déterminer 
  ses besoins sans considération de leur caractère moral.
 
   
 
  Selon 
  Condillac  «  la valeur des 
  choses est fondée sur leur utilité, ou ce qui revient au même sur le besoin 
  que nous en avons ; ou ce qui revient encore au même, sur l’usage que nous 
  pouvons en  faire ».
 
   
 
  On 
  jugera de l’utilité accordée à un bien par la valeur des choses (laquelle dépend 
  de l’estimation des hommes) donc par le prix que l’on accepte d’y consacrer.
Qu'est ce qu'un jeu à somme négative, nulle, positive ?
Somme négative pour ceux qui jouent au loto, l'État ne redistribue que la moitié des mises, les joueurs ont donc perdu en moyenne la moitié de leurs mises dès qu'ils jouent.
Somme nulle, une partie de poker, la gagnant remporte ce que les autres ont perdu, ni plus ni moins.
 
   Somme positive 
  :    
  l’échange permet de céder un bien qui a moins de valeur pour nous pour un bien 
  qui en a plus. Le prix se fixe de manière à ce que chacun attache une plus grande 
  valeur au bien échangé qu’au prix payé.  
 
   
 
  L’échange 
  est la recherche de complémentarités entre les individus. Évidemment, seuls 
  des individus différents, n’ayant ni les mêmes besoins ni les mêmes moyens, 
  peuvent échanger. L’échange naît de la différence, il a sa source dans l’inégalité, 
  mais tend justement à la gérer voire à la supprimer.
 
  Dans 
  son principe l’échange est profondément moral, car il est fondé sur le désir, 
  et en tout cas la nécessité de répondre aux besoin ressentis par les autres. 
  L’échange est créateur de richesse, parce que la richesse n’est ni un lingot 
  d’or, ni un patrimoine financier ou immobilier, elle n’est qu’une réponse à 
  un besoin. Réciproquement, ce qui ne répond à aucun besoin, ce qui n’a aucune 
  utilité pour personne, n’est pas une richesse, n’a pas de valeur. Avec le marché, 
  l’activité de chacun ne prend de sens que dans la perspective du service d’autrui. 
  On peut travailler pour soi. Mais le plus souvent, on travaille pour les autres 
  afin qu'en retour les autres travaillent pour nous...
 
   
 
J.M. Thiriet, "Pour la science", mai 2003
Les échanges de biens créent de la valeur. Un livre de première année de faculté n'est plus utile pour I'étudiant qui passe en deuxième année, alors qu'il est indispensable à l'étudiant qui entre en première année. Chacun attribue une valeur à l'objet. L'écart entre les deux valeurs, ce que les économistes nomment le surplus potentiel dans l'échange, assure que la vente fera deux heureux. Ici, l'échange a créé un surplus de huit euros (cinq pour le vendeur et trois pour I'acheteur).
Illustrer la décroissance de l'utilité marginale
À partir du verre de coca dont la première rasade désaltère plus que la dernière, nous pouvons montrer que le même produit possède une utilité qui généralement décroît. On dira que l'utilité marginale est décroissante.